Jean-Jacques Delori
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Jean-Jacques Delori, fondateur et CEO, a créé la société de gestion de patrimoine Delcap en 2007 après une carrière de plusieurs années dans la City. Il a lancé cette société parce qu’il avait constaté que les investisseurs belges fortunés ne se préoccupaient pas vraiment des frais qu’ils payaient et ne se montraient pas vraiment critiques à l’égard du résultat obtenu. Au fil des ans, Delcap a connu une croissance régulière et compte aujourd’hui environ 130 clients et 900 millions d’euros sous gestion.

Des objectifs clairs

Delcap n’étant pas vraiment connu, nous demandons d’emblée au CEO Delori ce que représente l’institution. « Nous gérons des portefeuilles individuels et sommes essentiellement un gestionnaire de patrimoine axé sur l’investissement basé sur l’objectif. Dans le cadre de ce processus, nous déterminons tout d’abord les objectifs du client, en concertation avec lui : qu’est-ce que le client essaie d’atteindre à long terme avec ses investissements ? Une fois ces objectifs déterminés, nous composons un portefeuille. L’ensemble du processus est plus strict que la MiFID, et nous allons encore plus loin dans le détail. » Il estime d’ailleurs que la directive MiFID est bien conçue et qu’elle a notamment permis d’éliminer les produits financiers peu transparents et de mauvaise qualité qui étaient commercialisés précédemment.

Jean-Jacques Delori souligne également que presque tous les clients ont deux portefeuilles, un portefeuille ‘lifestyle’ et un portefeuille ‘Next Gen’. « Dans le portefeuille lifestyle, nous examinons comment le client peut maintenir son mode de vie et ses habitudes de dépenses, en mettant l’accent sur des flux de revenus réguliers. Avec le portefeuille Next Gen, nous nous concentrons exclusivement sur le long terme. »

Ces deux portefeuilles sont élaborés en fonction des objectifs du client, qui varient d’une personne à l’autre ainsi qu’en fonction de la période au cours de laquelle ces objectifs doivent être atteints. « Outre la composition, le pourcentage de répartition entre les deux sous-portefeuilles diffère également selon le client. Les taux d’intérêt étant plus élevés aujourd’hui, moins d’argent doit être alloué au portefeuille lifestyle, tandis qu’un portefeuille ayant un objectif à 10 ans sera différent de celui d’un client ayant un horizon d’investissement plus long. »

Jean-Jacques Delori ajoute qu’il existe généralement deux profils de risque, défensif et offensif. « La différence réside dans deux aspects : la capacité à prendre plus de risques sur le plan financier et la capacité à supporter émotionnellement ce risque. »

La gestion passive, principalement avec des trackers et des obligations

Chez Delcap, ces portefeuilles sont gérés de manière passive, principalement avec des trackers. « La gestion passive ne consiste pas à gérer activement un portefeuille avec des trackers, mais à construire un portefeuille avec des trackers suivant les principaux indices mondiaux sur différents segments d’actions et d’obligations, tout en effectuant le moins de mouvements possible », précise Jean-Jacques Delori. « En revanche, nous n’essayons jamais de prédire où seront les marchés ou un secteur dans un an. Nous ajustons notre allocation d’actifs en fonction du client, et non en fonction de l’évolution des marchés. En d’autres termes, si les objectifs du client changent, nous intervenons. »

Enfin, le CEO de Delcap donne un conseil aux investisseurs qui ne savent pas quelles actions acheter. « Achetez simplement un tracker sur les actions mondiales, et laissez-le faire son travail. Dans 20 ans, vous serez très satisfait. Et rachetez lorsque vous disposez d’un peu plus de liquidités. »

Pourquoi Delcap ne travaille-t-il qu’avec des trackers ? « Si l’on souhaite investir pour 10 ans ou davantage, tout portefeuille devrait performer comme le marché. J’ai travaillé pendant des années dans le secteur financier et si j’ai appris une chose, c’est bien qu’il est presque impossible de battre le marché. Le deuxième point concerne les frais. Savez-vous que si vous réalisez un rendement annuel de 7 % sur une période de 10 ans, votre investissement double de valeur ? Si l’on soustrait 2 % de frais annuels, cela prend 15 ans : vous travaillez donc pendant 5 ans pour les personnes à qui vous payez ces 2 %. »

Cette approche, associée à l’utilisation de technologies performantes, permet au groupe de gérer ses portefeuilles pour des frais annuels compris entre 0,35 % et 0,5 %. « Aujourd’hui, le besoin de technologie est énorme car la gestion du risque et de la conformité est devenue très lourde et il est nécessaire d’accroître l’efficacité. »

Pas une banque

Delcap n’est pas une institution financière, mais gère les actifs déposés auprès d’une banque spécifique. « La banque n’est qu’un coffre-fort et nous disposons de la technologie nécessaire pour effectuer les transactions directement sur la plateforme de la banque. Vous pouvez nous considérer comme une équipe de private banking en dehors de la banque. Nous ne sommes pas confrontés au problème de devoir vendre des produits et nous ne recevons qu’une commission de gestion pour le portefeuille. Il est beaucoup moins cher de travailler avec nous qu’avec la branche private banking de la banque. »

Selon Jean-Jacques Delori, les grandes banques ont aujourd’hui davantage de difficultés à gérer les portefeuilles personnels en raison de la réglementation plus stricte. « Chez les banques, il s’agit donc plutôt d’un fonds unique pour tous. Les petits gestionnaires de patrimoine, comme Delcap, ont davantage de flexibilité et de possibilités pour personnaliser les portefeuilles. »

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