Entre avril et juin 2021, l’EFAMA, en collaboration avec ses associations nationales, a mené une enquête pour estimer la taille du marché ESG européen dans son ensemble, en considérant les fonds et les mandats discrétionnaires. Il s’agissait de la deuxième édition de cette enquête.
Depuis lors, le marché ESG a connu des changements importants, tant au niveau de la réglementation que du marché.
L’apparition de la pandémie, la forte baisse du marché qui a suivi les premières mesures de verrouillage et la reprise ultérieure du marché ont donné un coup de fouet aux investissements ESG en 2020. Cependant, le plus grand changement s’est produit au niveau réglementaire, avec l’introduction du règlement sur la divulgation des informations relatives à la finance durable (SFDR) en mars 2021.
C’était la première fois que l’EFAMA recueillait des données sur les fonds SFDR des articles 8 et 9. Cette collecte de données fournit une image plus complète des marchés des OPCVM et des fonds alternatifs que les données provenant de fournisseurs de données commerciales.
Les fournisseurs de données commerciales ont généralement une bonne vue d’ensemble du marché des OPCVM (qui couvre principalement les produits d’investissement de détail). Le marché des fonds alternatifs, qui comprend principalement des fonds institutionnels, est généralement moins bien couvert. Ceci est évident lorsque l’on compare les chiffres des fonds SFDR de l’article 8 dans les pays ayant de grands marchés institutionnels, comme la France ou les Pays-Bas, où les actifs nets sont considérablement plus importants que les données des fournisseurs commerciaux ne le suggèrent.
Les résultats de l’enquête donnent une première image d’un marché encore en évolution et doivent donc être considérés avec une certaine prudence.
Le marché ESG a déjà connu des changements importants depuis l’introduction du SFDR et connaîtra sans aucun doute d’autres changements dans les mois et années à venir.
L’une des principales conclusions de l’étude est que la couverture des fonds par les articles 8 et 9 est inégale en Europe. Cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs, tels que les différentes interprétations par les superviseurs nationaux du texte SFDR de niveau 1, la mise en œuvre retardée des mesures de niveau 2 et la maturité différente des marchés des fonds ESG entre les États membres.
Une fois que l’incertitude réglementaire et les problèmes opérationnels non résolus des divulgations du FRR et de la taxonomie seront résolus, nous pouvons nous attendre à une amélioration de l’expérience des investisseurs, en particulier pour les investisseurs de détail ayant des préférences en matière de durabilité basées sur les changements ESG récemment introduits dans le cadre de MiFID II.