L’argent doit circuler. Ce phénomène peut être mesuré à l’aide de la vitesse de rotation, également appelée vitesse de circulation de l’argent. Il s’agit de la fréquence moyenne à laquelle une unité monétaire est dépensée au cours d’une période donnée. En période de prospérité, la vitesse de circulation est habituellement élevée, ce qui indique une activité soutenue et de nombreuses transactions. Lorsque l’activité économique ralentit, la vitesse de circulation diminue, les consommateurs étant moins enclins à dépenser de l’argent ou à effectuer des transactions. Au cours de ce siècle, la vitesse de circulation a diminué presque continuellement, mais au cours des 18 derniers mois, elle est enfin repartie à la hausse.
L’argent doit circuler. Ce phénomène peut être mesuré à l’aide de la vitesse de rotation, également appelée vitesse de circulation de l’argent. Il s’agit de la fréquence moyenne à laquelle une unité monétaire est dépensée au cours d’une période donnée. En période de prospérité, la vitesse de circulation est habituellement élevée, ce qui indique une activité soutenue et de nombreuses transactions. Lorsque l’activité économique ralentit, la vitesse de circulation diminue, les consommateurs étant moins enclins à dépenser de l’argent ou à effectuer des transactions. Au cours de ce siècle, la vitesse de circulation a diminué presque continuellement, mais au cours des 18 derniers mois, elle est enfin repartie à la hausse.
La meilleure explication d’une augmentation de la vitesse de circulation réside dans les esprits animaux, décrits pour la première fois par John Maynard Keynes. Celui-ci constate que le comportement humain n’est pas uniquement basé sur des décisions rationnelles ; les instincts et les émotions jouent un rôle prépondérant, notamment (ou peut-être surtout) dans les décisions financières. Car les principes concernent toujours l’argent.
L’équation de Fisher illustre les effets d’une augmentation de la vitesse de circulation (vélocité). La croissance de la masse monétaire combinée à l’augmentation de la vitesse de circulation entraînera une hausse de l’inflation et/ou de la production. Une augmentation de la vitesse de circulation signifie plus d’optimisme pour l’avenir, marquant une rupture avec la « nouvelle normalité » d’après la crise financière mondiale, une situation dans laquelle on craignait que le monde ne revienne jamais à ce qu’il était, et que nos enfants connaissent une situation pire que la nôtre. Les avancées de l’intelligence artificielle jouent probablement un rôle significatif dans ce regain d’espoir pour l’avenir. Personnellement, je perçois d’importantes similitudes avec le bond de productivité réalisé grâce à Internet dans la seconde moitié des années 90, voire avec le bond encore plus important survenu au cours des Années folles. Et nous n’en sommes qu’au début.
L’une des conséquences de ce regain de confiance est que le nombre de fusions et acquisitions a plus que doublé au cours du premier trimestre. Onze transactions d’au moins 10 milliards de dollars ont eu lieu au premier trimestre, pour une valeur de 215 milliards de dollars au premier trimestre, contre 5 il y a un an, totalisant 100 milliards de dollars. Cette reprise des transactions fait suite au plancher enregistré il y a un an : le nombre de transactions étant au plus bas depuis vingt ans. Dans ce contexte, il est plus approprié de parler de normalisation que de croissance. Le nombre de transactions augmente en prévision des baisses de taux d’intérêt à venir.
Cette anticipation est également manifeste dans les différents indices relatifs aux conditions financières. Le nombre de transactions a augmenté aux États-Unis et l’Europe affiche même une reprise significative. Seule l’Asie est pour l’instant à la traîne. Cependant, le potentiel de reprise est important, car jamais les fonds de buyout n’avaient été aussi importants. En raison du faible nombre de réalisations ces dernières années, la pression sur les résultats augmente.
Le nombre de fusions et acquisitions connaîtra probablement une forte hausse cette année. Les entrepreneurs ont repris confiance, les préoccupations liées à l’inflation diminuent, tout comme le risque de récession. Après l’atterrissage en douceur, la croissance économique reprend. De plus, certaines transactions étaient encore en préparation, ce qui entraînera un rattrapage des demandes de transactions en 2024, surtout parce que les entreprises sont davantage confiantes vis-à-vis de la croissance, permettant ainsi à celles qui ont passé les deux dernières années à élaborer une stratégie, à évaluer les prospects et à mener des discussions préparatoires de passer à l’action maintenant que le marché prend un nouveau tournant.
Les entreprises cherchent des moyens d’améliorer leur efficacité, d’accroître leur part de marché ou d’acquérir de nouvelles capacités, telles que l’expertise en intelligence artificielle, la transformation numérique et la transition énergétique. Dans le même temps, davantage d’entreprises privées et de portefeuilles de capital-investissement sont candidats à la vente ou cherchent à céder des actifs. Actuellement, plus de 1200 licornes (entreprises non cotées dont la valorisation dépasse le milliard de dollars) sont entre les mains de fonds capital-investissement. Par ailleurs, le renforcement de la surveillance et de la réglementation exige une plus grande concentration dans le secteur financier. Dans l’industrie pharmaceutique, les grandes entreprises du secteur convoitent de plus en plus les sociétés biotechnologiques. En Europe, la valorisation de nombreux hôtels a atteint des niveaux tels que des acquisitions sont à prévoir. La correction observée dans l’immobilier commercial entraînera également une consolidation dans ce secteur. Enfin, le secteur technologique demeure attractif pour les transactions.
Cette fois-ci, les fusions et acquisitions ne se limitent pas aux États-Unis : l’Europe et le Japon devraient également connaître une activité importante. Aux États-Unis, ce sont surtout les grandes entreprises qui enchaînent les acquisitions. Dans d’autres pays, les combinaisons visant à augmenter la productivité par une plus grande efficacité prévalent. La reprise du marché des fusions et acquisitions est également une bonne nouvelle pour les investissements en capital-investissement. En effet, une part importante de la valeur est réalisée lors d’une telle transaction, notamment parce qu’un portefeuille de participations est plus souvent sous-évalué que surévalué. En effet, le moment de la vente reste le seul véritable moment de valorisation. La dynamique impulsée par les esprits animaux, qui se traduit par une vitesse de circulation plus élevée (davantage de transactions), est généralement difficile à arrêter une fois qu’elle a démarré. L’argent doit circuler.
Han Dieperink est directeur de la stratégie d’investissement chez Auréus Vermogensbeheer. Il a auparavant été directeur des investissements chez Rabobank et Schretlen & Co.