Fidèle au vieux dicton boursier «Vendez en mai et partez», une période plus sensible pour les marchés actions internationaux a débuté le mois dernier. Mais il faut être prudent avec le «…et partez », le dit Frank Borchers, senior portfolio manager auprès de ETHENEA.
Avec un « timing » presque parfait au début du mois de mai, le président Trump a annoncé qu’il augmenterait encore les droits de douane punitifs sur certaines importations chinoises. Les dirigeants chinois ont réagi rapidement en augmentant leurs propres tarifs douaniers sur les exportations américaines vers la Chine. En conséquence, l’indice S&P 500 a chuté de 4,5 % et les actions chinoises de plus de 7 % en début de mois. A cet égard, le dicton boursier s’est confirmé.
Mais, il y a tout de même des nouvelles positives à propos du commerce international. Les États-Unis ont à nouveau réduit les droits de douane sur l’acier turc, mexicain et canadien. Et une décision d’augmentation des droits de douane sur les voitures importées d’Europe et du Japon vers les États-Unis a été reportée jusqu’à nouvel ordre. Cela constitue a priori un soulagement, mais tout n’est pas encore complètement clair. En ces temps d’incertitude et de manque de visibilité en matière de planification, il n’est pas surprenant que, selon les calculs de l’OCDE, la croissance du commerce international au premier trimestre de 2019 ait été à peine supérieure à zéro.
Concernant Brexit, il n’y a, non plus, aucun progrès notable de l’autre côté de la Manche. Celui qui suivra Theresa May devra faire face aux mêmes problèmes. L’organisation du Brexit divise à la fois le parti et le pays tout entier. Sortir de cette impasse sera compliqué. L’insolvabilité des chaînes de restaurants de Jamie Oliver et l’effondrement de British Steel ne vont certainement pas améliorer l’ambiance. La solide croissance de l’économie britannique en ce début d’année semble explicable par l’augmentation des stocks pour se protéger contre tous les scénarios possibles du Brexit. On est loin d’une croissance économique saine.
Les banques centraux continuent à soutenir l’économie
Quelques droits de douane de plus ou de moins n’auront finalement pas d’effet durable sur le commerce international. Cependant, les entreprises ont besoin de plus de certitudes pour pouvoir planifier. Et tant qu’elles n’auront pas cela, elles s’abstiendront d’investir des capitaux importants. Nombre d’entre elles s’emploient donc actuellement à optimiser leur fonctionnement interne. Cependant, l’on n’attend pas pour autant de chute des investissements.
Une fois de plus, le mois de mai s’est avéré être un mois difficile pour les marchés actions, mais rester à l’écart trop longtemps n’est pas non plus indiqué. La présence marquée des banques centrales en témoigne, et l’on peut bien imaginer que la Réserve fédérale américaine va faire une pause dans la contraction de son bilan. Et peut-être, le plus éminent utilisateur de Twitter, aura-t-il bientôt quelques mots plus positifs sur son média préféré. En outre, une solution au problème commercial Chine/USA peut être envisagée de la façon la plus classique par une discussion en face à face entre les présidents Trump et Xi lors du sommet du G20 à la fin juin.