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Selon Fidelity, les investisseurs obligataires vont connaître une année difficile. « Les titres à revenu fixe ont bien performé au cours de la dernière décennie mais, surtout en raison des risques de crédit élevés, nous pensons que le meilleur est passé », déclarait mercredi Curtis Evans, représentant de la société de fonds, lors d’une réunion de presse à Amsterdam.

Le responsable du ‘fixed income product management’ chez Fidelity recommande aux investisseurs en crédit de se montrer ‘prudents’ en 2019, un terme qui a été prononcé par de nombreux stratèges durant l’actuelle saison des perspectives. Dans le cas des crédits, en raison des signes de ralentissement de la croissance et des niveaux d’endettement élevés, la prudence est de mise, estime Evans.

Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a absolument rien à gagner, estime le stratège. « Je vois cependant une certaine valeur sur le marché européen, surtout si l’on compare les obligations d’entreprises avec les crédits libellés en livres sterling ou en dollars. Les spreads de crédit augmentent, parce que la BCE lève un peu le pied et que les coûts de couverture ont augmenté », explique-t-il. 

Et bien que cela n’ait pas échappé à l’attention des investisseurs en crédit, Evans ne manque pas de souligner l’énorme quantité de BBB sur le marché, qui rejoignent le marché du haut rendement. « En 2007, le marché des BBB était à peu près de la même taille que le marché des obligations à haut rendement. Aujourd’hui, il est deux fois plus important. Une augmentation considérable, surtout si l’on tient compte des spreads de crédit relativement serrés. »

Naviguer sur ce marché changeant des obligations à haut rendement exige une approche délicate, estime Evans. « Le haut rendement européen est préféré à celui d’autres régions. L’Asie semble également aller dans la bonne direction, mais nous attendons encore jusqu’à ce que ce mouvement devienne plus affirmé. »

Dette des marchés émergents

Evans est enthousiaste (du moins, relativement) au sujet de la dette des marchés émergents. « La valeur revient dans cette catégorie. Dans les spreads, mais aussi dans les devises. On voit beaucoup de devises bon marché sur les marchés émergents, alors que le dollar est cher. »

Néanmoins, le stratège préfère la dette souveraine émergente libellée en devises fortes, car le risque des devises locales est plus élevé en raison de leur volatilité, et produit donc des rendements légèrement supérieurs. Quoi qu’il en soit, la tendance n’en est qu’à ses débuts, prévient Evans, et un vent contraire pourrait souffler de différentes directions cette année. ‹Wait and see›, conseille-t-il. 

Il y a aussi une mention spéciale pour la Chine, car sa dette nationale ainsi que la dette de plusieurs banques chinoises seront incluses l’année prochaine dans l’indice Bloomberg Barclays Global Aggregate. Evans : « La Chine représentera 6 à 7 % de l’indice. À long terme, nous nous attendons à ce que d’autres obligations suivent, à ce que les émetteurs quittent les banques locales et à ce que les marchés obligataires augmentent encore davantage. »

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