Wall Street
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Le gestionnaire d’actifs américain Fidelity Investments, qui a mis de côté l’investissement passif pendant des années, jette un sérieux pavé dans la mare en proposant dès à présent en bourse un tracker gratuit.

Il s’agit du Fidelity Zero Total Market Index et du Fidelity Zero International Index, avec lesquels les investisseurs peuvent respectivement s’exposer à la bourse américaine et à l’indice mondial sans engager le moindre frais.

Cette initiative est une tentative de Fidelity d’appliquer la loi du « retour bénéfique ». Cela fait des années déjà que les États-Unis sont le théâtre d’un combat de titans entre les grands acteurs du marché : Vanguard, State Street et iShares. Leur envergure leur permet d’abaisser constamment les prix, de sorte que les gestionnaires moins importants ne peuvent plus lutter.  

Pour son tracker Vanguard Total Stock Market Index, Vanguard fait payer une commission de gestion de 0,04 pour cent, forçant les autres gestionnaires à abaisser leurs prix en conséquence. Avec plus de 1 000 milliards d’actifs sous gestion, Fidelity essaie à présent de conquérir des parts de marché en plongeant en dessous des prix minimum.   

C’est à cette fin que Fidelity a créé ses propres indices afin de pouvoir réduire les coûts. Il s’agit là d’une tendance dont on parle de plus en plus, notamment parce que les gestionnaires d’actifs (et leurs clients) ne s’en sortent plus avec les indices classiques depuis le début de la transition durable.   

L’annonce de Fidelity n’est pas restée sans conséquence : les cours de gestionnaires comme BlackRock/iShares se sont effondrés. L’étape draconienne franchie par Fidelity ne signifie d’ailleurs pas que le gestionnaire ne gagnera pas d’argent sur ses trackers gratuits. Il est courant, pour un gestionnaire d’actifs, de prêter à d’autres parties des actions sous jacentes, pour lesquelles est demandée une commission partagée entre gestionnaire et client dans telle ou telle proportion.   

Les investisseurs européens ne profiteront pas de cette étape révolutionnaire : depuis l’introduction de MiFID II, les trackers enregistrés aux États-Unis ne sont plus disponibles en Europe. 

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