Koen De Leus, Chief Economist, BNP Paribas Fortis
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L’association FinTech Belgium réunissait pour la troisième année consécutive les acteurs de la communauté FinTech en Belgique lors de son Summit annuel. Cette rencontre qui réunit de nombreux orateurs et des jeunes pousses qui viennent « pitcher » pour se présenter devant un panel de financiers est l’occasion de faire le point sur le secteur des FinTechs en Belgique.

Cette année, les thèmes abordés ont surtout eu trait au blockchain et à l’avenir des paiements. Comme chaque année, les acteurs en robots de gestion étaient aussi présents. « Aujourd’hui, tous les secteurs sont touchés par les FinTechs. Le consommateur se rend compte que son portefeuille devient de plus en plus digital. Le commerce de détail sera le prochain secteur à connaître une forte disruption En marge des FinTechs, nous englobons aussi dans cette mouvance les Insurtechs et les Regtechs », explique Jean-Louis Van Houwe, Président de FinTech Belgium.

Les Regtechs sont ces entreprises qui, grâce à la technologie, offrent des solutions aux acteurs financiers pour intégrer dans leur modèle d’affaires toutes les exigences en matière de régulations, réglementations ou compliance. Elles mettent à la disposition des entreprises de véritables pilotes automatiques pour leur permettre d’être en conformité avec les exigences légales et fiscales. Favorisées par la nouvelle réglementation PSD2 et par le développement des paiements instantanés, ces sociétés ont été très présentes à ce sommet de FinTech Belgium. On les a vues aussi très actives dans les solutions proposées pour intégrer l’ensemble des exigences régulatoires dans la gestion des portefeuilles en gestion privée. 

Disrupteurs

Dès leur apparition, les FinTechs ont été perçues comme des disrupteurs dans le secteur financier. Elles sont souvent plus souples, plus transparentes, moins chères et plus orientées vers la satisfaction du client et sont donc des challengers des acteurs traditionnels. Mais aujourd’hui, cela évolue. « Aujourd’hui, ces entreprises collaborent avec les banques qui intègrent leurs solutions développées à l’extérieur avec moins de contraintes », constate Koen De Leus, Chief Economist chez BNP Paribas Fortis.

Cependant, tout n’est pas rose dans ce secteur qui est confronté à de grands défis. « Le premier défi est le financement à la fois à la base du projet et ensuite pour son développement. En Belgique, nous avons une bonne communauté de venture capitalists mais, il faut suivre ce financement de près », note Jean-Louis Van Houwe.

L’Europe et la Belgique ont enregistré un retard très important par rapport à des pays comme la Chine. Le marché européen est beaucoup trop fragmenté et les moyens financiers alloués aux FinTechs (et plus largement à l’intelligence artificielle) sont beaucoup trop faibles. « Regardez vers la Chine : le budget que ce pays consacre à l’intelligence artificielle, au machine learning et au blockchain est colossal. Un seul fonds de venture capital chinois va déjà, à lui seul, déployer 150 milliards de dollars dans des projets liés à l’intelligence artificielle. En Belgique et en Europe, on parle de chiffres beaucoup trop faibles ! », met en garde Koen De Leus

Selon une étude réalisée par Avolta Partners en 2018 qui a recensé toutes les levées de fonds réalisées par les start-up belges entre 2015 et 2017, 32 levées de fonds ont été faites par des FinTechs auprès de venture capitalists variés (Business angels, crowdfunders, fonds de venture capital,…).

En 3 ans, le secteur a levé seulement 55 millions d’euros ce qui correspond à 12% de l’ensemble des start-up belges dans le numérique financées sur la période. En partenariat avec data.be, une analyse de ces FinTechs a été réalisée. Il en découle que près de 60% de ces FinTechs sont évaluées à moins de 5 millions d’euros. Cette faible valorisation s’explique principalement par la jeunesse de ce secteur. Quatre FinTechs belges se dégagent cependant en tête du peloton avec une valorisation de plus de 90 millions d’euros à elles quatre : Anytime, iBanFirst, Spreds et Qover. 

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