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Ces dernières semaines, le nouveau documentaire de la VRT, FIRE, a fait couler beaucoup d’encre. Le programme télévisé présentait différentes personnes qui promettaient/assuraient qu’on pouvait devenir riche en suivant leur mode de vie et d’investissement.

Le documentaire a fait l’objet de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux ainsi que dans les médias traditionnels et on ne pouvait lire aucun commentaire positif nulle part. Je voudrais soulever une question à cet égard : à quel point ces personnalités télévisuelles sont-elles représentatives ?

La réponse est malheureusement décevante : ces personnes sont assez représentatives du type d’investisseurs qu’elles présentent. Dans un article scientifique (très important pour moi), Alok Kumar parlait de ‘joueurs en bourse’. Par jouer, il entend l’achat d’actions caractérisées par un prix très bas et un potentiel de hausse très (très !) élevé (lire : irréaliste selon tout standard normal).

Il s’agit principalement d’hommes jeunes, d’investisseurs ayant de faibles connaissances financières ou d’investisseurs qui rencontrent souvent ce type de comportement dans leurs cercles sociaux. Si l’on en croit le documentaire, deux des trois conditions semblent déjà réunies. Est-il donc grave que de tels investisseurs jouent en bourse ?

Non. Mais les résultats sont très négatifs - le portefeuille moyen des joueurs perd énormément de valeur (même en tenant compte du risque). Même si l’intention était différente, j’ai montré dans un de mes articles que cette stratégie était également très déficitaire au 19e siècle. Depuis trois siècles déjà, le comportement de jeu et la bourse semblent donc incompatibles.

Les cryptomonnaies (l’investissement préféré des médias lorsqu’il s’agit de stratégie d’enrichissement rapide) constituait un aspect important et récurrent dans le documentaire.

En fait, qui investit dans le Bitcoin, le Ripple ou l’Ethereum ? Une étude montre que les investisseurs (1) prennent beaucoup de risques dans toutes leurs positions et (2) commettent beaucoup d’erreurs d’investissement, comme s’accrocher à des positions perdantes (lire : l’espoir en tant que stratégie d’investissement), vendent directement des positions gagnantes ou optent pour une stratégie all-in afin d’essayer de compenser d’autres risques. Ce qui relativise aussi grandement les ‘conseils crypto’. Ce ne sont pas les investisseurs les plus conservateurs/représentatifs parient sur le marché des cryptomonnaies. Ce qui semble également tout à fait conforme au tableau dépeint par FIRE.

Sûrs d’eux

Mettons brièvement le jeu de côté et penchons-nous sur l’investissement. Qu’apprenons-nous à cet égard ? En matière d’investissement, les hommes sont beaucoup plus sûrs d’eux que les femmes. Au point d’être complaisants. Par conséquent, ils tradent beaucoup plus fréquemment que leurs homologues féminins. Ce comportement (couplé à un nombre beaucoup plus important de transactions) ronge leurs bénéfices. Et les bénéfices se transforment même en pertes. Les investisseurs conservateurs sont beaucoup plus souvent dans le vert.

Cela semble également être tout à fait vrai chez FIRE : les personnalités télévisuelles sont extrêmement sûres d’elles, ce qui est peut-être lié à un coup de chance qu’elles ont eu dans les cryptos. Sont-elles pour autant de bons investisseurs ? Absolument pas. Il existe une relation négative évidente entre le nombre de trades effectués par les investisseurs (et les fonds) et leurs bénéfices : plus il y a de transactions, plus les bénéfices sont faibles.

Ce qui est encore plus frappant, c’est qu’un article récent montre que les schémas ‘pump and dump’ sont courants dans le monde des cryptomonnaies.

Le pire est que ces personnes ne semblent même pas le cacher – alors que c’est punissable ou puni dans le monde des actions. Il suffit de penser à la façon dont la SEC a assigné Elon Musk à comparaître pour ses tweets sur Tesla par rapport à ses tweets sur le Dogecoin, qui n’impliquaient aucune action.

FIRE résume cette idée également. Certaines personnalités télévisuelles proposent des cours pour ‘apprendre à investir’. C’est l’analogie historique avec les riches entrepreneurs qui vendaient des pelles pendant la ruée vers l’or. Cela non plus ne semble pas différent pour FIRE. Heureusement, il est question de s’en débarrasser.

Gertjan Verdickt est professeur d’économie financière et expert en connaissances chez Investment Officer.
 

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