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Bessembinder et ses co-auteurs ont réalisé une étude intéressante. Depuis 1990, les actions ont battu le taux sans risque dans moins de 50 % des mois. Sur une période de 10 ans, ce chiffre tombe même à 46,5 %. L’étude met en lumière certains aspects importants qui sont souvent négligés.
Dans une étude portant sur toutes les actions cotées sur 43 places boursières différentes entre 1990 et fin 2020, les auteurs montrent que le rendement moyen des actions s’élève à 14,77 %.

Les États-Unis en sont le principal moteur, avec 16,47 %, tandis que l’Europe affiche un rendement inférieur de 5 % (11,23 %). Cependant, le risque est 50 % plus élevé aux États-Unis que sur notre continent. Ces continents sont donc proches en ce qui concerne le pourcentage d’actions qui battent le taux sans risque : un peu plus de 50 % sur une base mensuelle. 

L’étude se poursuit en se demandant quel est le pourcentage de portefeuilles composés d’actions diversifiées à l’échelle mondiale qui battent le marché sans risque.

Pour 1 action : 41,8 % battent le taux sans risque.
Aux États-Unis : 39,3 %
Dans le reste du monde : 42,3 %.
Pour 5 actions : 56,1 % battent le taux sans risque
Aux États-Unis : 61,9 %
Dans le reste du monde : 53,3 %
Pour 100 actions : 74,9 % battent le taux sans risque
Aux États-Unis : 77,6 %
Dans le reste du monde : 66,1 %.

Ce que j’en retiens ? La diversification est d’une importance capitale, non seulement en incluant diverses entreprises, mais aussi en intégrant différents pays dans le portefeuille. Pourquoi ? Lorsque nous examinons les actions qui, à l’échelle mondiale, contribuent à la création de valeur, seulement cinq actions représentent 10 % de la création totale de valeur depuis 1990 :

Apple
Microsoft
Amazon
Alphabet
Tencent

Qu’est-ce qui en ressort ? Quatre des cinq actions sont américaines. Si l’on recherche le nombre d’actions qui représentent 20 % de la création de valeur totale, on arrive à 20 actions. Ce qui est frappant, c’est le nombre limité d’actions non américaines dans cette liste : Samsung (Corée du Sud), Taiwan Semiconductor (Taiwan), Nestlé (Suisse), Kweichow (Chine). La diversification s’avère essentielle pour limiter le risque, augmenter les chances de performances exceptionnelles et réaliser une diversification internationale. 

Ainsi, les personnes qui investissent uniquement dans l’Union européenne devront se contenter de ‘seulement’ 80 % de la création de valeur totale sur le marché boursier. Les seuls acteurs européens figurant dans le top 50 sont LVMH et ASML. C’est précisément ce qui fait qu’il est si difficile de battre le marché boursier. L’asymétrie des rendements (et donc la possibilité d’obtenir des résultats extrêmement bons) est si élevée qu’il faut faire preuve de beaucoup de compétence (ou avoir beaucoup de chance) pour inclure ces actions de premier plan dans votre portefeuille. Ce n’est évidemment pas impossible, car il y a suffisamment de personnes qui réussissent à battre le marché boursier chaque année. Cependant, il s’avère très difficile d’y parvenir de manière systématique. Les marchés ne doivent pas nécessairement être efficients, c’est un jeu de petits nombres : un petit nombre d’acteurs représente une immense partie de la création de valeur. Passer à côté d’une telle action peut avoir des conséquences majeures. 

Gertjan Verdickt est professeur en théorie de l’investissement et expert en connaissances chez Investment Officer.
 

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