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Maintenant que le mois d’avril, avec son cortège de fantaisies, est terminé, nous pouvons nous tourner vers le reste de l’année. Nous nous retrouvons alors automatiquement avec l’un des slogans boursiers : «Vendez en mai et partez, mais n’oubliez pas de revenir en novembre». C’est ce qu’on appelle l‹ «effet Halloween». 

Les recherches menées par des collègues néerlandais sur les principales places boursières du monde montrent une tendance claire : Les rendements entre novembre et avril sont plus élevés que ceux de mai à octobre. Il est intéressant de noter que ce résultat se maintient si l’on ne tient pas compte du mois de janvier, qui est celui où les investisseurs obtiennent les rendements les plus élevés. L’une des explications de cet «effet janvier» réside dans le fait que les gestionnaires de fonds vendent des positions déficitaires en décembre afin de présenter une image plus attrayante à leurs investisseurs. Ils rachètent ensuite ces positions déficitaires en janvier, ce qui entraîne un rebond du marché boursier. Les rendements sont donc beaucoup plus élevés en hiver qu’en été.

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Figure 1 : Rendement des taux d’intérêt sans risque dans différents pays.

Comment expliquer cet effet Halloween ? L’étude propose quelques hypothèses : l’inefficience des marchés, le risque et le volume des transactions. Rien qui ne puisse me convaincre. Mon explication est donc «la pure chance». Il n’y a pas de raison économique sous-jacente pour que les actions se portent mieux entre novembre et avril. Pourquoi ?

La recherche psychologique montre que moins de soleil entraîne une plus mauvaise humeur.

La recherche financière montre qu’une mauvaise humeur conduit à des traders plus pessimistes.

Cela se traduit par une baisse des marchés boursiers.

Se pourrait-il que les gens restent plus souvent à l’intérieur en hiver-printemps (novembre-avril) et soient donc plus attentifs qu’en été-automne (mai-octobre) ? C’est une autre explication peu probable : l’effet Halloween montre exactement le contraire : les mois où il y a moins de soleil, le marché boursier se porte beaucoup mieux. Cela signifie qu’à l’autre bout du monde, nous devrions trouver l’effet inverse. Comme le montre la figure, les rendements en Australie, en Nouvelle-Zélande ou en Argentine ne sont pas plus élevés entre mai et octobre qu’entre novembre et avril. Cet argument s’applique également aux volumes échangés. 

Si vous voulez mon avis, la chance est la seule cause sous-jacente. Ce phénomène est-il persistant ? Étant donné l’absence de théorie économique, cela dépendra de l’attention que l’on accordera à ce phénomène. Si les journaux continuent d’écrire sur ce phénomène, les investisseurs continueront d’acheter. L’effet Halloween va donc perdurer. Je ne parierais pas sur l’espoir que les investisseurs trouveront toujours cela intéressant dans x années. L’espoir est un très mauvais conseiller en bourse.

Gertjan Verdickt est conférencier en théorie de l’investissement et expert en connaissance de l’agent d’investissement.

 

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