Jeroen Blokland
Jeroen Blokland_0.png

Les derniers chiffres de l’inflation américaine ont probablement préoccupé Jerome Powell et ses collègues. Le souhait d’entamer assez rapidement la réduction des taux d’intérêt pour permettre un atterrissage en douceur de l’économie semble un peu compromis. Pour les investisseurs en actions, des nuages se profilent aussi à l’horizon.

« Élevé » est un euphémisme

Nous mettons ici l’accent sur l’indice des prix à la consommation dans les services de base hors logement (Core Services ex Housing CPI). Si l’on se base sur cet indicateur, l’inflation annualisée sur trois mois (longtemps la méthode de calcul privilégiée par Jerome Powell s’est établie à 6,7 % en janvier. Oui, vous avez bien lu, près de 7 % ! C’est la quatrième valeur la plus élevée de la série depuis le début de la crise inflationniste, fin 2021. Si ce chiffre avait été publié au second semestre 2022, la Réserve fédérale aurait probablement relevé les taux d’intérêt de quelques quarts de point…

A graph of a graph showing the growth of the us core inflation</p>
<p>Description automatically generated with medium confidencehttps://lh7-us.googleusercontent.com/ddaFrHmKQ0q2WMasoClFImxcgFxay6EUSY…» width=»601» />

Sables mouvants

Mais ce chiffre élevé n’est pas le seul souci de Powell. Ce dernier se serait bien passé de mentionner cet indicateur d’inflation assez obscur (qui s’éloigne significativement du panier d’inflation original. L’inflation annualisée sur trois mois hors marché du logement a disparu en arrière-plan aussi rapidement qu’elle était apparue. 

Pourquoi ? Parce que Jerome Powell se préoccupe actuellement davantage de la concrétisation d’un atterrissage en douceur que de l’inflation. Pour ceux qui ont suivi les dernières conférences de presse du FOMC, cette observation n’est pas surprenante. Pour assurer son troisième mandat à la tête de la Réserve fédérale, Jerome Powell aspire ardemment à se démarquer de ses prédécesseurs, qui n’ont pas réussi à éviter une récession après un cycle de resserrement majeur. Il est de notoriété publique que Donald Trump ne le porte pas dans son cœur.

La colombe continuera-t-elle à voler ?

Jerome Powell n’a plus beaucoup de latitude pour continuer à adopter un ton conciliant. Après deux mois où plus de 300 000 postes ont été créés sur le marché de l’emploi, et la forte hausse des indices des prix ISM, le chiffre décevant de l’inflation laisse très peu de place à un discours modéré lors de la prochaine réunion du FOMC le 20 mars. D’ailleurs, un nouveau rapport sur le CPI sera publié avant cette date. 

De plus, Jerome Powell se concentre principalement sur les chiffres de l’inflation PCE. Dans cette configuration, le Core Services ex Housing apparaît nettement plus favorable. En décembre, cette inflation s’est établie à un niveau modéré de 2,1 %, soit la moitié du chiffre rapporté pour le CPI. Cependant, si l’indice PCE affiche la même hausse que l’indice CPI en janvier, cette mesure de l’inflation atteindrait 4,9 %. Là encore, on est loin de l’objectif des 2 %.

La question qui se pose est de savoir quelle classe d’actifs est actuellement la plus affectée par cette volatilité de l’inflation. Les actions ou les obligations ? J’ai ma réponse. Et vous ?

Jeroen Blokland est le fondateur de True Insights, une plateforme qui fournit des recherches indépendantes permettant de composer des portefeuilles multi-actifs diversifiés. Il était précédemment Head of multi-assets chez Robeco. Son graphique de la semaine est publié chaque lundi sur Investment Officer .

Author(s)
Categories
Target Audiences
Access
Limited
Article type
Column
FD Article
No