Jeroen Blokland, Robeco
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Cette semaine, la BCE a publié son rapport «Monetary developments in the euro area». Nous avons enfin obtenu des informations sur les dépôts bancaires dans la zone euro.

Et ceux-ci semblent bien meilleurs au niveau agrégé qu’en Amérique. Contrairement aux États-Unis, où les dépôts bancaires ont baissé de 3 % par rapport à l’année précédente, les dépôts de la zone euro continuent de croître. Cela signifie que les risques de ruées traditionnelles sur les banques sont moindres dans cette zone.

Néanmoins, les dépôts bancaires globaux de la zone euro masquent une tendance sous-jacente qui est précisément l’un des catalyseurs des turbulences dans le secteur bancaire américain : la recherche d’intérêts.

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Les données sous-jacentes montrent que les dépôts à vue - qui peuvent être retirés immédiatement et offrent généralement les taux d’intérêt les plus bas - ont fortement diminué. Par rapport à l’année dernière, ils ont baissé de 1,5 % et, au cours des six derniers mois, de 4,9 %. L’une des principales raisons pour lesquelles ces soldes sont encore largement déposés auprès des banques est que les alternatives sont plus rares qu’aux États-Unis. Par exemple, les fonds du marché monétaire sont trois fois plus importants, alors que les dépôts bancaires ne sont «que» 30 % plus élevés.

Mais la recherche d’intérêts a une autre conséquence importante. Les dépôts à vue, ainsi que la monnaie en circulation, constituent la masse monétaire M1. Cela explique donc immédiatement pourquoi la masse monétaire M1 a chuté de 2,7 % au cours des 12 derniers mois, soit la plus forte contraction depuis la création de la BCE en 1998.

Le graphique ci-dessous montre la croissance de la masse monétaire M1 et l’inflation dans la zone euro. Compte tenu de l’évolution extrême de la masse monétaire M1, il est raisonnable de penser que l’inflation va baisser. Mais il ne faut pas exagérer la relation. On ne peut pas utiliser ce graphique pour montrer que l’inflation est toujours un «phénomène monétaire». 

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Voici un extrait d’un tableau complet montrant la relation entre la croissance de la masse monétaire et l’inflation totale et l’inflation de base. Depuis 2010, la corrélation entre l’inflation totale a ralenti pendant 21 mois et la croissance de la masse monétaire M1 est de près de 60 %. C’est considérable. Malgré cela, la masse monétaire M1 ne parvient à expliquer qu’un peu plus d’un tiers des mouvements de l’inflation. Ce décalage de 21 mois est celui qui conduit à la «meilleure adéquation».

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Si la BCE s’inquiète de la recherche de taux d’intérêt, Lagarde & Co. pourraient anticiper une pause ou un pivot, par exemple en soulignant la croissance de la masse monétaire. Toutefois, compte tenu de la poursuite de la hausse de l’inflation de base, je ne parierais pas sur cette éventualité dans l’immédiat. Il est plus probable que la BCE accélère encore les hausses de taux si les choses restent calmes à partir de maintenant. 

Jeroen Blokland est le fondateur de True Insights, une plateforme qui fournit des recherches indépendantes pour construire des portefeuilles multi-actifs diversifiés. M. Blokland était jusqu’à présent responsable de la gestion multi-actifs chez Robeco. Son graphique de la semaine paraît tous les jeudis sur Investment Officer.

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