Jeroen Blokland, Robeco
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La masse monétaire diminue rapidement, ce qui n’arrive que rarement, voire jamais. Aux États-Unis, la masse monétaire diminue de plus de 4 % par an. Bien qu’il y ait un débat sans fin sur la question de savoir s’il faut considérer principalement la masse monétaire ou la masse monétaire, en ce qui me concerne, c’est cette dernière qui est la plus importante.

Dans la plupart des cas, la variation de la masse monétaire est liée à l’inflation qui, bien entendu, est également une variation, dans ce cas, du niveau des prix. La récente contraction de la masse monétaire indique clairement la direction à suivre, même s’il convient de mentionner que cette relation - contrairement à ce que pensent de nombreux économistes et macro-investisseurs - est loin d’être parfaite. Quoi qu’il en soit, il faut tenir compte d’une forte baisse de l’inflation totale (l’inflation de base est une autre histoire).

Mais ne considérer que l’inflation ne rend pas service à la masse monétaire. Le graphique ci-dessous montre une mesure de «l’excès de liquidité», basée en partie sur la masse monétaire américaine M2, rapportée à l’évolution du ratio cours/bénéfice à terme de l’indice S&P 500.

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L’excès de liquidité est défini ici comme la différence entre la croissance de la masse monétaire et la croissance du PIB nominal américain. L’idée sous-jacente est simple. Lorsque la croissance monétaire est supérieure à la croissance économique, les liquidités excédentaires affluent sur les marchés financiers. Inversement, lorsque la croissance nominale dépasse la croissance monétaire, l’argent se retire des marchés. L’évaluation des actions résulte de la différence entre les deux indicateurs macroéconomiques.

Il n’est pas surprenant que l’argent soit actuellement retiré des marchés d’actions à un rythme sans précédent, ce qui suggère que la valorisation de l’indice S&P 500 devrait baisser. Or, c’est le contraire qui se produit. Une grande partie de la baisse du ratio cours/bénéfice à terme 2022 a été inversée cette année. Il faudrait que le ratio cours/bénéfice à terme passe de plus de 19 à 16 pour que la valorisation aille ne serait-ce qu’un peu dans la bonne direction. Sur la base des gains actuels, l’indice S&P 500 se situerait alors juste au-dessus de 3 500 points. Par ailleurs, je continue de supposer que les bénéfices continueront de baisser. La valorisation est ferme du point de vue des liquidités, c’est le moins que l’on puisse dire.

Jeroen Blokland est le fondateur de True Insights, une plateforme qui fournit des recherches indépendantes pour construire des portefeuilles multi-actifs diversifiés. M. Blokland était jusqu’à présent responsable des actifs multiples chez Robeco. Son graphique de la semaine paraît tous les jeudis sur Investment Officer.

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