Les taux d’intérêt grimpent en flèche et ont atteint, dans certains cas, leurs plus hauts niveaux depuis des décennies. Les cours des banques régionales américaines s’effondrent à nouveau. Pourtant, on n’entend pas parler de nouvelles faillites bancaires. Pourquoi ?
Des dépôts !
Le graphique ci-dessous répond à cette question. En dépit d’une concurrence persistante avec les fonds du marché monétaire, les dépôts des petites banques américaines augmentent progressivement. Il est question d’une modeste croissance de 2 % par rapport à l’an dernier.
Cela signifie que toutes ces pertes « comptables » sur les obligations d’État américaines restent des pertes sur papier. Une hausse des dépôts signifie qu’il n’est pas nécessaire de réaliser des pertes pour qu’il y aient des sorties. Bien entendu, le fait que la plupart des « brebis galeuses », comme la Silicon Valley Bank, se soient réellement plantées, n’aient jamais réellement compris quoi que ce soit au risque de duration et aient fait faillite joue également dans l’équation.
Au point mort
Pourquoi les cours ne se relèvent-ils pas du drame de mars 2023 ? Là encore, la réponse est simple. Pour conserver ces dépôts, les taux d’intérêts versés sur ceux-ci doivent être nettement revus à la hausse, ce qui, dans certains cas, peut totalement compromettre la rentabilité.
Devons-nous exclure la possibilité que les taux d’intérêt fassent de nouvelles victimes ? Pas selon moi. La raison principale à cela est que les petites banques américaines sont extrêmement surreprésentées dans la croissance des crédits sur l’immobilier commercial. Bonne chance !
Jeroen Blokland est le fondateur de True Insights, une plateforme qui fournit des recherches indépendantes permettant de composer des portefeuilles multi-actifs diversifiés. Il était précédemment Head of multi-assets chez Robeco. Son graphique de la semaine est publié chaque lundi sur Investment Officer.