Le contexte économique devrait rester favorable en dépit d’un début d’essoufflement au niveau européen. Les actions restent l’actif à privilégier par défaut d’autre option satisfaisante qui soit actuellement disponible. Les petites et moyennes capitalisations européennes seront davantage protégées contre les incertitudes protectionnistes.
Peter Vanden Houte (chef économiste d’ING Belgique) et Steven Vandepitte (Stratégiste d’ING Belgique) ont récemment présenté leurs attentes pour le second semestre de 2018. Au niveau économique, la tendance devrait rester solidement ancrée en territoire positif durant les prochains mois en dépit du contexte plus volatil causée par les mesures protectionnistes imposées par la présidence américaine. « Tant que leur ampleur restera limitée, l’impact sur l’activité économique sera modéré. »
Fin de cycle
En Europe, l’environnement restera dominé par les contraintes politiques liées à l’Italie (qui devra présenter son budget à la Commission Européenne en octobre prochain) tandis que les négociations autour du Brexit resteront également à l’ordre du jour. « Je m’attends toutefois à ce qu’une solution soit trouvée en dernière minute dans les deux cas, avec toutefois une incertitude qui ira grandissant à l’approche de ces différentes dates importantes », souligne Peter Vanden Houte.
« Je constate également que l’économie américaine arrive tout doucement à la fin d’un cycle, avec un endettement qui est remonté vers des niveaux historiquement élevés pour les entreprises. Et dans le même temps, le taux d’épargne des ménages a plongé vers des niveaux comparables à deux atteints en 2007. » Peter Vanden Houte s’attend que la hausse des taux impacte progressivement les perspectives économiques américaines, et se remarque d’ailleurs déjà dans les ventes de voitures. « Je m’attends à enregistrer un ralentissement notable des chiffres de croissance durant le second semestre 2019, avec une progression de l’activité économique pourrait être divisée par deux en 2020 », avec une croissance américaine qui retombera vers 1,5% tandis qu’elle passera sous les 1% en Europe.
Taux sous pression
Car l’Europe ne restera bien entendu pas isolée du refroidissement de l’économie américaine, ce qui ne sera pas sans conséquence sur les marges de manoeuvre dont la Banque Centrale Européenne espère disposer en tentant de normaliser sa politique monétaire, et risque de repousser la normalisation de la politique monétaire, avec des taux qui pourraient rester bas au moins jusqu’en 2020. Un autre facteur de volatilité sur les marchés financiers est la force du dollar, provoquée par une croissance américaine qui a tendance à accélérer alors que l’activité européenne semble ralentir. A plus long terme, Peter Vanden Houte estime toutefois que la création d’un important déficit budgétaire devrait faire pression à terme sur le billet vert.
Faveur cyclique
Dans ce contexte, Steven Vandepitte reste favorable aux marchés boursiers. « Nous pensons toutefois que les portefeuille devraient davantage se tourner vers les petites et moyennes capitalisations européennes, qui dont davantage focalisées sur le marché domestique, et qui ne devraient donc moins être impactées par les mesures tarifaires américaines et par la force du billet vers sur les marchés des changes ». Au niveau sectoriel, il continue également de préférer les actions cycliques aux valeurs défensives.
« Le secteur de la dette d’entreprise reste celui pour lequel nous avons actuellement le plus d’inquiétudes à l’heure actuelle. Ce marché est char, et un risque de correction commence à apparaître au niveau américain, tandis que la fin du programme de rachat en Europe va également retirer un acheteur important sur le marché. »