Sri Lanka, Colombo
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Le Sri Lanka, l’Arabie Saoudite et l’Argentine sont largement surpondérés par Oliver Bell (T.Rowe Price), qui souligne que la valorisation de ces pays a rarement été aussi attractive par le passé. Le principale risque reste une appréciation trop forte du dollar. 

Après dirigé la recherche sur les marchés émergents chez Pictet Asset Management, Oliver Bell a été engagé il y a près de sept ans chez T.Rowe Price, afin de prendre en charge la gestion de deux fonds spécialisés sur les marchés frontières. « Il existe actuellement une centaine de pays frontières qui disposent d’un marché boursier, et nous sommes investis dans 35 d’entre eux ». Il souligne que ces marchés constituent un univers d’investissement à part. « Ces pays ne produisent rien que nous consommons directement dans les pays développés. Leur croissance est structurelle et essentiellement soutenue par les dépenses d’infrastructure ». 

En outre, il souligne également que ces marchés affichent généralement une volatilité limitée, et une faible corrélation avec les autres classes d’actifs. Mais les pays frontières sont également peu corrélés entre eux, « à l’inverse des marchés émergents qui sont nettement plus liés entre eux, notamment en raison de leur exposition sur les échanges commerciaux. En outre, ce sont des marchés relativement peu efficients, peu couverts par les analystes et les gestionnaires de fonds, sur lesquels il est possible de trouver de belles opportunités pour les gestionnaires actifs ». 

Valorisation attractive

Le fonds T.Rowe Price – Frontier Markets Equity affiche actuellement une performance annualisée proche de 5% sur les trois dernières années, avec une volatilité relativement faible (11,1%), ce qui lui permet de se voir accorder quatre étoiles chez Morningstar. « Alors que le marché de la dette sur les pays frontières a rarement été aussi cher, les actions sont attractives, et nous nous attendons à ce qu’elles performent bien dans le futur », indique encore Oliver Bell. 

Le portefeuille est exposé à 100% sur les actions des pays frontières, avec 60 à 80 lignes dont moins de 40% font partie de l’indice de référence, et un turnover faible tournant autour de 30% par an. « Notre méthode de sélection est bottom up, et nous faisons un très grand nombre de visite des sociétés dans lesquelles nous investissons. Mais nous couplons notre analyse sur les actions par une analyse crédit. Nous pourrons investir dans une société même si l’environnement macroéconomique n’est pas bon, mais nous éviterons de nous exposer si les analystes crédit s’attendent à une baisse de la devise dans le futur », souligne Oliver Bell. « Une hausse du dollar est clairement le risque le plus important pour investir, d’autant que beaucoup de marchés frontières ont également une exposition sur le cours du pétrole ».

Secteurs et pays

Au niveau sectoriel, une grande partie du portefeuille sera investi sur le secteur financier, qui représente 45% des actifs sous gestion. « Nous avons tendance à privilégier les acteurs locaux qui ont des modèles relativement simples. Un grand nombre de ces banques affichent des valorisations très faibles, avec un rapport cours / valeur comptable inférieur à 1, ainsi que de bonnes perspectives de croissance future ». 

Au niveau géographique, l’Arabie Saoudite, le Sri Lanka et l’Argentine représentent les principales surpondérations du portefeuille. « Pour l’Arabie Saoudite, le marché reste très bon marché, et la rentabilité des banques sera impactée favorablement par la hausse du taux directeur aux Etats-Unis. En outre, le pays bénéficie de la hausse des prix du pétrole, et le marché est également intéressant car le pays pourrait intégrer prochainement les indices des marchés émergents, avec notamment des introductions boursières totalisant plus de 150 milliards de dollars ». 

Le Sri Lanka est pour sa part apprécié en raison de la hausse rapide du tourisme depuis la fin de la guerre civile en 2009, et des investissements réalisés dans le pays. « En outre, les ports du pays sont devenus un point de transit pour les navires qui désirent accéder au marché indien ». Enfin, l’Argentine est une position qui a été renforcée ces dernières semaines, la nouvelle équipe au pouvoir ayant entrepris des réformes favorables pour le long terme, avec des changements structurels dans le pays qui seront de nature à attirer les investisseurs globaux.

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