Je pense qu’il s’agit d’un investissement à long terme extrêmement dangereux, car le marché continue de mal évaluer la situation géopolitique, démocratique et démographique. La gouvernance est également faible ? C’est pourquoi je me tiens à l’écart de la Chine et l’Amérique reste de loin le meilleur choix pour les investisseurs».
Les investisseurs en actifs chinois dansent sur un volcan. Compte tenu de la faiblesse des perspectives à long terme, les investissements en Chine doivent être opportunistes. Sur le marché boursier, tous les chemins mènent aux États-Unis».
C’est ce que déclare Jan Longeval, conférencier, auteur et consultant indépendant et également expert en connaissances d’Investment Officer, dans un podcast avec Investment Officer.
Pour moi, les États-Unis restent l’endroit idéal pour investir en raison de la profondeur du marché, de la capacité d’innovation et de la gouvernance des entreprises. La Chine, malgré sa faible valorisation, est à mon avis un investissement à long terme très dangereux».
M. Longeval a décrit les contours historiques de la situation en Chine et la menace qui pèse sur Taïwan.
Outre les défis démographiques de la Chine, Longeval a un gros problème de gouvernance dans ce pays. Après quatre décennies de libéralisation, Xi Jinping réduit les tendances capitalistes de la Chine. Le PCC a resserré son emprise sur le secteur privé et a détruit son propre secteur de la (ed-)tech et des jeux. Xi Jinping ne cache pas ses idées communistes fondamentales.
C’est un idéologue qui tolère le succès du secteur privé tant qu’il n’interfère pas avec le nirvana communiste. Il a installé un régime totalitaire qui utilise la répression, la censure, la propagande et la manipulation des statistiques officielles. Sa politique extrême du «zéro-covid», utilisée pour imposer un contrôle total sur la population, s’est retournée contre lui et a entraîné le plus grand soulèvement populaire depuis les manifestations étudiantes de 1989. Si la Chine fait des progrès en matière d’environnement, sa gouvernance, ESG, laisse beaucoup à désirer, un autre fait que les investisseurs doivent garder à l’esprit.”
Immobilier
Une autre raison invoquée par M. Longeval pour justifier son scepticisme à l’égard des investissements en Chine est la situation de l’immobilier. La situation du marché de l’immobilier est une autre raison de se méfier des investissements en Chine. Investir dans l’immobilier est profondément ancré dans la culture chinoise et constitue un symbole de statut fort, notamment pour la partie masculine de la population. À la lumière de la loi des grands nombres, la Chine compte curieusement plus d’hommes que de femmes (33 millions) en raison de l’avortement massif de «bébés femelles» dans le cadre de la politique de l’enfant unique. Posséder des biens immobiliers augmente leurs chances de se marier. Les citoyens chinois n’investissent guère dans les actions. L’immobilier représente en moyenne 78 % de leurs actifs. Le reste est sur des comptes bancaires.
Annexes
Longeval pense également que l’annexion de Taïwan aura lieu dans les cinq ans. La révolution des feuilles blanches renforce ce point de vue, car elle constitue le paratonnerre ultime pour Xi, au cas où il aurait besoin de sauver sa peau. Si et quand cela se produira, la démondialisation se fera à la vitesse de la lumière. Mais même si ce scénario ne se concrétise pas, la démondialisation croissante est une réalité.
La fabrication critique est largement délocalisée. De nombreux pays ont adopté la loi sur les puces afin de permettre la production de puces avancées sur leur propre sol. L’Ouest travaille à une vitesse fulgurante sur ses propres mines de terres rares et ses alternatives. L’Amérique se réindustrialise complètement. La révolte de Foxconn met Apple et le monde entier face au fait que le modèle de réussite consistant à siphonner toute la production vers un pays lointain a fait son temps. Surtout lorsque ce pays lointain présente un énorme risque géopolitique, comme la Chine. Les investisseurs feraient bien de parier sur les entreprises occidentales qui bénéficient de la réindustrialisation à domicile».