Jurgen Vandenbroucke, KBC
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Depuis le début de cette année, KBC enrichit l’approche classique des investisseurs en fonction de leur profil de risque par leur réaction aux profits et pertes dans des conditions de marché turbulentes. « Les clients doivent avoir la possibilité d’investir en permanence dans leur propre zone de confort. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons abaisser le seuil d’accès au monde de l’investissement. »

KBC décrit le Comfort Zone Investing (ou CoZI) comme une vision actualisée de l’investissement et de la constitution de patrimoine. En effet, depuis les années 50, les gestionnaires de patrimoine constituaient principalement les portefeuilles en fonction du profil de risque du client, en attribuant une pondération fixe aux actions, aux obligations et aux liquidités, avec à la clé des portefeuilles modèles pour clients défensifs à très dynamiques.

Jurgen Vandenbroucke (photo), responsable de l’innovation chez KBC Asset Management : « Même s’ils ne plaisent pas à tous nos clients, les fonds à profil de risque classiques peuvent être très puissants. Nous ne jetons donc certainement pas cette approche classique par-dessus bord, mais les éclairages de l’économie comportementale nous permettent maintenant d’enrichir cette vision. »

Pour rendre ce concept de zone de confort plus tangible, KBC parle du potentiel de hausse, du risque de baisse et de l’engagement de temps. L’attitude du client face à ces concepts est prise en compte dans la description du profil, ce qui permet d’obtenir une offre d’investissement sur mesure.

Vandenbroucke : « Nous n’avons pas l’intention de soumettre un questionnaire supplémentaire aux clients. Nous disposons déjà de suffisamment d’informations pour également cartographier les aspects émotionnels. C’est un peu comme l’indice BMI : vous pouvez connaître le risque de problèmes cardiaques en faisant des prises de sang individuelles, ou bien vous pouvez aussi consulter l’indice BMI pour faire une estimation. Notre système procède de manière similaire. »

C’est ensuite la base pour constituer un portefeuille avec tous les éléments constitutifs traditionnels, mais de telle sorte que les inévitables fluctuations intermédiaires restent digestes pour l’investisseur. Vandenbroucke : « Les clients doivent continuer de se sentir à l’aise avec leur portefeuille de placements, même dans des conditions de marché changeantes. »

Économie comportementale

Ce n’est pas un hasard si certains des produits de placement les plus performants ont vu le jour après des années de turbulences boursières. Dans les années qui ont suivi le krach du marché obligataire en 1994, KBC a été la première sur le marché à lancer des fonds structurés à capital garanti. Et au début de l’année 2000, les premiers fonds mixtes avec surveillance du niveau plancher sont apparus sur le marché. Vandenbroucke : « Après chaque crise boursière, nous avons constaté que de nombreux investisseurs éprouvaient des difficultés à gérer leur portefeuille de placements dans des conditions de marché volatiles. Cela a toujours été le signal pour adapter la gamme de produits. »

C’est exactement la même chose avec CoZI. La banque constatait depuis longtemps déjà que deux clients ayant le même profil de risque réagissaient souvent de manière très différente à un produit de placement identique. Cette différence se manifeste rapidement dès que le cours augmente ou baisse fortement : un investisseur l’accepte calmement, l’autre connaît l’euphorie ou le désespoir. Vandenbroucke : « Nous n’avons jamais pu comprendre pourquoi. L’économie comportementale nous a maintenant donné les pièces manquantes du puzzle. Et avec la numérisation, nous pouvons désormais les transformer en applications pratiques. »

Large public

En un sens, CoZI est aussi la réponse de KBC à la popularité des fonds mixtes flexibles, dont les gestionnaires peuvent adapter la composition aux conditions changeantes du marché. Ces fonds sont souvent présentés comme des alternatives valables dans des conditions de marché difficiles et volatiles.

Vandenbroucke : « Néanmoins, ils exigent que l’investisseur soit capable de résister au stress dans un marché volatil. La grande différence réside dans le fait que l’enrichissement du profil des clients nous permet d’anticiper les fluctuations possibles et d’adapter la répartition des actifs à la mesure dans laquelle les investisseurs peuvent gérer la volatilité. Nous adaptons la composition des actifs en fonction de l’investisseur, et pas seulement parce que nous pensons que les marchés boursiers vont augmenter ou baisser. »

KBC ne cache pas que le concept CoZI doit abaisser le seuil d’accès à l’investissement, ce à quoi elle travaille depuis un certain temps déjà. Il y a quelques mois, la banque a lancé la possibilité d’investir avec sa monnaie : les clients peuvent choisir d’arrondir leurs dépenses vers le haut avec leur carte de débit. Dès que 10 euros sont ainsi réunis, ce montant est alloué à un plan d’investissement. « Il s’agit d’une initiative facile d’accès visant à intégrer l’investissement dans la vie quotidienne. C’est cette direction que nous voulons prendre à l’avenir. La numérisation et les éclairages de l’économie comportementale seront le fil rouge de nos innovations futures. »

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