paddenstoelen uit de grond
pexels-pixabay-68732.jpg

Depuis plusieurs années, le capital-investissement connaît un essor fulgurant en Belgique. L’offre augmente et cette classe d’actifs trouve sa place dans les portefeuilles d’investissement. Une démocratisation plus large se profile à l’horizon avec la nouvelle réglementation ELTIF.

Pour Quaestor Wealth Care, le mot « capital-investissement » est sur toutes les lèvres. « Aujourd’hui, les fonds de capital-investissement poussent comme des champignons », déclare Olivier Rogiest, partenaire chez le gestionnaire de patrimoine. « Chaque entrepreneur ayant déjà fait ses preuves se voit désormais comme un gestionnaire de fonds de capital-investissement. »

Le gestionnaire de patrimoine observe également que de nombreuses transactions de capital-investissement sont motivées par l’absence de succession au sein de la génération des baby-boomers et par la consolidation dans certains secteurs. « Le capital-investissement constitue une forme alternative de financement des entreprises à un moment où les introductions en Bourse se sont raréfiées, est devenu une classe d’actifs à part entière. »

Sam Desimpel, de Top Tier Access, partage cette opinion et estime que le marché belge du capital-investissement, à l’instar de l’ensemble du marché européen, a connu une croissance solide tout en devenant plus compétitif. Dans le même temps, le secteur aspire à davantage de sécurité juridique et fiscale. « Je n’hésite pas à affirmer que la législation doit être mise à jour pour que le secteur belge du capital-investissement puisse se battre à armes égales avec ses homologues européens. Il y a moins de marge de manœuvre pour structurer le capital de manière créative, ce qui représente une opportunité manquée. Non que nos gestionnaires de fonds belges ne sachent pas comment s’y prendre, mais ils sont tout simplement pénalisés fiscalement, ce qui, selon moi, ne profite à personne. »

Une offre plus large

Avec l’élargissement de l’offre en capital-investissement, il devient d’autant plus important de séparer le bon grain de l’ivraie. Olivier Rogiest considère la due diligence comme « l’une des tâches les plus importantes » d’un gestionnaire, ajoutant qu’il vise toujours une relation à long terme dans le cadre de ce processus de sélection. Ce faisant, le gestionnaire d’actifs ne se limite pas aux acteurs belges. « Notre gamme comporte de nombreux fonds paneuropéens, et nous avons constaté l’année dernière que de nombreux acteurs américains sont venus frapper à notre porte. Comme le marché est devenu légèrement plus difficile chez eux, ils se tournent de plus en plus vers l’Europe », explique Lode Langedock, de Quaestor Wealth Care.

Sam Desimpel souligne pour sa part que la numérisation et l’intelligence artificielle prennent une importance croissante dans le secteur. « L’objectif n’est pas de faire plus avec moins de personnes, mais de faire davantage avec les meilleurs talents. Ce n’est pas différent de ce qu’on observe dans le reste de l’Europe ou de l’Amérique du Nord. Par exemple, la recherche de nouvelles opportunités d’investissement ne repose plus uniquement sur le réseau, mais s’appuie également sur une exploitation poussée des données. » Il note par ailleurs que le capital-investissement joue un rôle plus visible dans notre économie. Selon lui, l’opinion publique aura du mal à accepter que le capital-investissement continue de générer des rendements élevés sans que la société n’en tire également profit.

Démocratisation

Wim Nagler, Head of Insurance EMEA chez Schroders, est un expert du marché belge du capital-investissement. Il aborde les évolutions du marché sous un angle différent et souligne que la nouvelle législation européenne sur les ELTIF (European Long Term Investment Fund), actuellement en préparation, pourrait bien provoquer une petite révolution. En effet, le seuil d’accès pour investir dans le capital-investissement pourrait être significativement abaissé. « Jusqu’à présent, les acteurs financiers ne le proposaient qu’à leur clientèle fortunée. Contrairement à ce qui était le cas jusqu’à présent, la nouvelle réglementation ELTIF permettra une certaine liquidité, peut-être quatre fois par an. Les détails restent à préciser, car les annexes techniques ne sont pas encore entièrement finalisées, mais en coulisses, de nombreux acteurs financiers se préparent déjà à proposer des structures de capital-investissement. »

 Selon Wim Nagler, la réglementation pourrait être finalisée fin septembre au plus tôt. « Ensuite, il faudra compter trois à six mois avant que les premiers produits ne soient lancés, mais je m’attends à ce qu’ils soient nombreux. La question est de savoir combien de ces produits seront effectivement distribués en Belgique. »

Wim Nagler s’attend à ce que les banques optent pour une stratégie multi-actifs privés, dans le cadre de laquelle 50 à 60 % des capitaux seraient alloués au capital-investissement pur. « Il est tout simplement plus facile d’investir dans un seul fonds qui combine dette privée, immobilier, capital-investissement, etc. C’est ce qui suscite aujourd’hui le plus d’intérêt parmi les grandes banques et les banques privées belges. En termes d’administration et de reporting, c’est beaucoup plus simple », explique-t-il.

Approche propre

Top Tier Access a déjà lancé deux fonds de fonds, Buyout Fund I et II, qui investissent dans divers fonds de capital-investissement, chacun de ces fonds finançant en moyenne 10 à 15 entreprises. Les investisseurs doivent placer un minimum de 250 000 euros dans le fonds. 

Quaestor, pour sa part, utilise des structures nourricières pour investir dans le capital-investissement. « Nous regroupons nos clients, créons un fonds d’investissement commun ou une pricaf privée, avec lesquels nous investissons dans le fonds maître : en d’autres termes, nous intervenons avec un seul ticket. Nos clients bénéficient ainsi d’une optimisation fiscale ainsi que d’un reporting et d’un suivi uniformes. De plus, les gestionnaires de ces compartiments sont très satisfaits, car nous prenons en charge la conformité AML et KYC », souligne Lode Langedock. Aujourd’hui, plus de la moitié des actifs gérés par Quaestor sont investis dans des marchés privés tels que le capital-investissement et la dette privée.

Articles connexes sur Investment Officer :

Author(s)
Access
Members
Article type
Article
FD Article
No