Daniela da Costa-Bulthuis
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Robeco recrute de moins en moins de Néerlandais pour son équipe en charge des marchés émergents. Plus les nationalités et les personnalités des gestionnaires de fonds sont diversifiées, mieux c’est pour les investissements.

Investment Officer organisait il y a peu une table ronde réunissant deux gestionnaires de fonds, un membre de l’équipe et un directeur des ressources humaines de Robeco pour discuter de la manière de constituer une bonne équipe de gestion.

« Nous nous distinguons en premier lieu par notre façon de penser », déclare Daniela da Costa-Bulthuis, gestionnaire, à propos de ses collègues de l’équipe Emerging Markets de Robeco. « Lorsque nous devons prendre des décisions d’investissement, cela donne parfois lieu à des discussions animées, et j’aime ça. » Le fait que Daniela Da Costa-Bulthuis soit la seule femme de l’équipe ne la dérange pas vraiment : « tant que je peux faire entendre ma voix. »

Les quatre collègues réunis autour de la table , dans les bureaux de Robeco à Rotterdam, conviennent qu’une équipe diversifiée est essentielle dans la gestion des investissements. Ils constatent également que la perception de cette diversité a évolué au fil du temps. Mais qu’entend-on exactement par diversité, et quels profils et qualités faudrait-il idéalement réunir au sein d’une équipe de gestion ?

Dix nationalités

Jaap van der HartL’équipe en charge de la gestion du fonds d’actions des marchés émergents se distingue par son caractère international. Les collègues sont originaires notamment du Brésil, de Russie, d’Inde, de Grèce et de Bulgarie. En ajoutant ceux basés à Shanghai et à Hong Kong, ce sont pas moins de 10 nationalités qui sont représentées au sein de l’équipe de gestion, composée de 20 personnes. Ainsi, un nouveau collègue spécialisé dans les technologies de l’information vient d’être recruté en Corée du Sud, le berceau de l’IT. Maîtriser la langue locale constitue un atout dans la pratique de l’investissement. « Cela ouvre des portes », déclare Jaap van der Hart, gestionnaire de portefeuille et co-directeur.

Au cours des dix dernières années, Robeco a également adopté une approche plus internationale, au sens large du terme, dans sa politique de recrutement, explique Simone van den Akker-Martens, directrice des ressources humaines. « Lorsque j’ai commencé à travailler ici il y a 12 ans, la langue de travail était encore le néerlandais. Maintenant, c’est l’anglais. Progressivement, nous avons ouvert nos écoutilles et créé davantage de bureaux internationaux. »

Actuellement, Robeco n’engage plus que très peu de Néerlandais. Simone van den Akker-Martens explique : « Les Pays-Bas sont tout simplement très petits. Avant, il arrivait souvent que quelqu’un dise : je connais quelqu’un chez un concurrent. C’est pratique, ce genre de candidat plug-and-play. Mais nous ne le faisons presque plus, car cela ne nous apporte pas grand-chose de nouveau. »

L’équipe en charge des marchés émergents a été précurseur dans cette internationalisation, ajoute Wim-Hein Pals, co-responsable du fonds. « Nous avons pris conscience assez tôt du fait que nous avions besoin d’autres cultures pour réussir. C’est aussi tout simplement agréable de travailler au sein d’une équipe diversifiée. »

Caractère

Avoir différentes nationalités au sein de l’équipe est enrichissant, mais des façons de penser variées sont peut-être encore plus importantes pour la diversité, estime Jaap van der Hart. « Prenez Daniela. Elle a du caractère, mais est-ce parce qu’elle vient du Brésil, ou est-ce simplement sa nature en tant que personne ? Je pense que c’est surtout la seconde option. »

Wim-Hein PalsComment les différents profils peuvent-ils contribuer ensemble à une meilleure politique d’investissement ? « Pour ma part, j’aime beaucoup avoir une vision à long terme, mais il peut aussi être bon que d’autres collègues se concentrent sur le plus court terme. Nous ne mettons pas les gens dans des cases.», explique Wim-Hein Pals. À titre d’exemple, il cite les investissements dans les plateformes Internet chinoises, dont la popularité peut évoluer rapidement. Il faut être vigilant pour ne pas rater le coche. « Dans un tel moment, si l’on s’en tient dogmatiquement à son choix initial, cela peut coûter cher en termes de rendement. »

Dans une équipe qui doit prendre des décisions importantes, il faut à la fois de la détermination et de la prudence, ajoute Jaap van der Hart. « L’un veut aller de l’avant, tandis que l’autre préfère commencer par vérifier tous les détails. Les deux approches sont importantes, mais au final, nous devons parvenir à un consensus. Si ce n’est pas le cas, c’est le gestionnaire du fonds qui tranche. Le processus doit rester clair. »

Formation universitaire

Jaap van der Hart souligne que les membres de l’équipe partagent également un certain nombre de qualités, dont la capacité à penser de manière analytique et la volonté de s’engager dans des discussions ouvertes. C’est ce qui ressort de la fameuse enquête sur les différents profils, représentés par des couleurs, à laquelle les collègues ont participé il y a quelque temps. Toutes les couleurs étaient représentées, mais le type orange compétitif s’est avéré dominant. « Cela fait aussi partie de la profession, car on veut réaliser les meilleurs investissements », déclare Wim-Hein Pals.

Le point de vue sur la formation préalable n’a guère changé. Selon Wim-Hein Pals, bien que les diplômés de l’Université Érasme ne soient plus les seuls à être recrutés, il n’en reste pas moins qu’un bagage financier et généralement aussi universitaire reste la norme. Simone van den Akker-Martens, directrice des Ressources humaines, ajoute : « En tant qu’investisseur, vous devez être capable de traiter des données et avoir une grande capacité de réflexion. Il est utile d’avoir une formation universitaire, mais il est bien entendu possible d’avoir une perspective différente. » Les cursus des membres de l’équipe - principalement l’économie, l’économétrie et la gestion d’entreprise – n’ont rien de bien surprenant. »

À l’affût

La société de fonds basée à Rotterdam recherche activement de jeunes professionnels de l’investissement. Les premiers jeunes d’une vingtaine d’années intègrent désormais l’équipe après avoir suivi le programme de formation interne de deux ans. Wim-Hein Pals espère également y trouver un nouveau collègue pour l’équipe en charge des marchés émergents. Il estime qu’un regard jeune apporte une valeur ajoutée. En tant que cofondateur de l’Emerging Markets Equity Fund, il occupe lui-même son poste depuis près de 30 ans, tandis que les autres interlocuteurs travaillent chez Robeco depuis au moins 10 ans. Son collègue Jaap van der Hart explique : « Le fait de faire partie du même club pendant longtemps façonne notre vision des entreprises. Les jeunes ou les collègues ayant travaillé dans d’autres sociétés financières apportent un point de vue différent. Par exemple, ils mettent davantage l’accent sur la croissance future que sur la valeur actuelle d’une entreprise. Une telle mixité est enrichissante. »

Simone van den Akker-MartensImage Simone van den Akker-Martens observe que Robeco sait retenir ses collaborateurs. Cependant, cela complique aussi la mobilité interne des collègues talentueux. « Par exemple, les femmes sont rares dans le secteur de la gestion d’actifs. Nous devons les rechercher activement et elles sont toujours à l’affût, car elles reçoivent constamment d’autres offres. De plus, nos postes senior sont bien pourvus. Lorsque les femmes ambitieuses ne voient pas de belles opportunités se présenter, elles partent. » Bien que Robeco recrute relativement beaucoup de femmes pour ses différentes équipes d’investissement, elles repartent tout aussi rapidement. « Nous entamons maintenant des discussions avec elles : comment pouvons-nous vous retenir ? Sinon, nous les recontactons dès que le poste se libère. »

Promenade dans le centre-ville

La diversité est une bonne chose, mais les collaborateurs ont parfois besoin d’un coup de pouce pour en tirer pleinement parti. Les sessions de formation, par exemple, aident à mener des discussions constructives. Simone van den Akker-Martens explique : « Vous apprenez à échanger des idées de qualité sans vous sentir personnellement attaqué lorsque vos collègues ont une opinion différente. C’est ainsi que l’équipe s’améliore. » Le fait d’être entouré d’un groupe de collègues très expérimentés peut être intimidant, c’est pourquoi Wim-Hein Pals insiste sur l’importance d’une base sûre. « Vous devez pouvoir dire ce que vous pensez, quelle que soit votre expérience. » Outre la sécurité, le défi est également important, souligne sa collègue Simone van den Akker-Martens. « C’est le principe du care and dare, mais en fin de compte, il s’agit de savoir comment parvenir à de meilleurs rendements. »

Suivre une formation ne suffit pas. Pour que toutes les voix au sein d’une équipe soient entendues, il est au moins aussi important d’établir un lien de confiance avec ses collègues. Chez Robeco, les occasions de le faire ne manquent pas, estime Daniela da Costa-Bulthuis. Parmi les activités proposées, citons The Round, une promenade dans le centre-ville qu’un groupe de collègues à chaque fois différent effectue après leur lunch commun. Pour Daniela da Costa-Bulthuis, il s’agissait d’une expérience nouvelle lorsqu’elle a commencé à travailler à Rotterdam. Auparavant, elle avait travaillé au Royaume-Uni, où elle déjeunait devant son écran quatre jours sur cinq. Il y a aussi des sorties d’équipe, explique-t-elle. Par exemple, une promenade est prévue prochainement. « Une promenade ?! » s’exclame son collègue Jaap van der Hart. « Nous allons faire du survivalisme à Bergschenhoek ! »

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