« Les actions des petites et moyennes capitalisations ont récemment été à la traîne en termes de performance. Une baisse des taux d’intérêt soutiendrait les actions, et en particulier les petites et moyennes capitalisations », déclare Rik Dhoest, cogestionnaire du fonds Nagelmackers Small & Midcap.
Cette année, les actualités dans le domaine de l’investissement ont été dominées par les grandes et ultra-grandes capitalisations, telles que les fameuses Sept Magnifiques. « Les actions des petites et moyennes capitalisations ont connu quelques difficultés ces dernières années, mais nous avons tout de même généré un rendement de l’ordre de 6,5 % au cours des cinq dernières années. Toutefois, cela fut un parcours cahoteux, caractérisé par une importante volatilité », rappelle Rik Dhoest.
Quant aux les décisions prises cette année, il se montre, rétrospectivement, plutôt positif. « Il y a eu beaucoup de volatilité, mais nous sommes essentiellement restés investis dans nos actions. Je ne pense pas comme un trader. Lorsque vous croyez en une entreprise, vous restez investi. Nous restons fidèles au principe : « laissez courir vos bénéfices ».
Il note également qu’il y a eu peu de déceptions ou contre-performances majeures parmi les actions choisies. « Il y a toujours des revers, comme les actions immobilières cette année, mais il s’agissait toujours de petites positions. D’autre part, nous avions fortement misé sur les tendances technologiques, et plus spécifiquement sur les semi-conducteurs, ce qui a boosté nos performances en 2023. »
Make small- and midcaps great again!
Rik Dhoest est optimiste quant aux perspectives des petites et moyennes capitalisations en 2024. Il souligne que les petites entreprises se développent plus rapidement que leurs homologues plus importantes. « Lorsque vous constatez que les taux d’intérêt à long terme commencent à baisser légèrement, vous savez que c’est favorable aux actions en général et aux petites capitalisations en particulier. À un moment donné, il faudra de toute façon réduire les taux d’intérêt pour stimuler l’économie. »
Le moment où l’économie commence à se redresser constitue le point d’inflexion pour les petites et moyennes capitalisations. « Les petites capitalisations pourront profiter davantage de ce momentum et être à nouveau sélectionnées par les investisseurs. » Rik Dhoest souligne en outre que la croissance des petites capitalisations est attrayante : « Elle représente environ le double de celle des grandes capitalisations, et le rendement du dividende est aussi plus élevé. »
Une perception trop négative
Rik Dhoest insiste à plusieurs reprises sur le fait que la perception des petites capitalisations est trop négative. « C’est vrai, l’aspect liquidité constitue un facteur important et je l’ai moi-même souligné à plusieurs reprises. De même, l’aspect ESG représente parfois un défi pour les petites capitalisations, car il n’y a bien souvent pas suffisamment de données disponibles. » En outre, de nombreuses capitalisations deviennent trop importantes après un certain temps et sortent des indices des petites et moyennes capitalisations. « Nous pouvons alors les conserver, mais nous n’en achetons pas davantage. C’est ennuyeux, mais si nous croyons en l’entreprise, nous conservons cette position. Nous procédons seulement à des coupes minimales afin de rester dans les limites. »
Selon le gestionnaire du fonds, il faut par conséquent éviter de commettre l’erreur d’investir dans de trop petites capitalisations. « Lorsque nous avons créé notre fonds, nous investissions encore dans des entreprises comme Van de Velde et Jensen, mais ces titres sont trop illiquides pour fonctionner efficacement dans un fonds. » Selon Rik Dhoest, il existe un écart de valorisation excessif entre les très petites capitalisations et le reste de l’univers. « Je ne pense pas que cet écart puisse être comblé, car le manque de liquidité est trop important pour cela. Les très petites capitalisations peuvent sembler attrayantes, mais elles représentent aussi un piège car il est difficile d’y entrer ou d’en sortir. »
Rik Dhoest souligne que ce type de défis se présente principalement pour les petites capitalisations affichant une valeur de marché inférieure à 500 millions d’euros. « Cela ne signifie pas pour autant qu’au-delà de ce seuil, il n’existe pas un très grand nombre d’actions intéressantes dans lesquelles investir. » Ces opportunités s’accompagnent souvent d’une volatilité supplémentaire. « C’est pourquoi nous essayons de ne pas réagir aux caprices et aux chocs du marché. Nous choisissons des entreprises dans lesquelles nous croyons sur le long terme. Lorsque nous avons des convictions spécifiques, nous restons investis et faisons le gros dos pendant les périodes difficiles. Ce faisant, nous privilégions les actions de croissance valorisées à un prix raisonnable », conclut Rik Dhoest.