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Les pricaf privées, des véhicules d’investissement permettant à des investisseurs fortunés d’investir collectivement dans des entreprises non cotées, se multiplient à un rythme soutenu. Cette forme d’investissement pourrait bénéficier d’un essor encore plus important si le prochain gouvernement fédéral décidait d’abaisser le seuil d’entrée.

Chez Quaestor, une société de gestion de patrimoine basée à Roulers, les associés, dont le Founding Partner Philippe Vanmarcke, ont récemment lancé la pricaf privée Quaestor Co-invest 2025. Ce nouveau véhicule d’investissement a été conçu pour permettre aux clients de Quaestor de mutualiser leurs investissements pour investir collectivement dans le private equity, une des spécialités de Quaestor. Cette pricaf aura une durée de vie de six ans à compter de sa dernière levée de fonds, prévue le 30 septembre 2025 au plus tard.

Une pricaf privée présente deux avantages pour les clients, soumis à un seuil d’entrée légal d’au moins 25 000 euros. En regroupant les capitaux de ses clients, un gestionnaire comme Quaestor permet à ces derniers d’accéder collectivement, via un ‘ticket’ unique, à de grands fonds internationaux de capital-risque ou de private equity. En outre, ce type d’investissement bénéficie d’un cadre fiscal avantageux. 

Bioqube et Hummingbird

Quaestor Co-invest 2025 est loin d’être la seule nouvelle initiative sur le marché. Le mois dernier, Debora Dumont et Nico Vandervelpen, cofondateurs de Bioqube Ventures, un spécialiste du capital-risque dans le secteur pharmaceutique basé à Hasselt, ont lancé la pricaf Bioqube Factory Fund II.

Ce nom suscite d’emblée des attentes élevées, car son prédécesseur, Bioqube Factory Fund I, avait déjà réussi à lever 60 millions d’euros dès son premier tour de table en 2020, tant auprès d’investisseurs institutionnels que de familles d’entrepreneurs influentes, dont la famille de la légende de l’industrie pharmaceutique Paul Janssen, la famille Machiels et la famille de Vic Swerts (Soudal).

Un autre acteur réputé du capital-risque, Hummingbird, fondé par Barend Van den Brande, a également lancé plusieurs nouvelles pricaf privées ces derniers mois. Icons Privak, un véhicule d’investissement créé en septembre, a récemment vu son capital passer de 215 000 dollars à 16,2 millions de dollars. Par ailleurs, deux autres véhicules de l’écosystème Hummingbird, Nomads Privak (33,9 millions de dollars levés) et Nomads II Privak (76,6 millions de dollars), poursuivent leur croissance.

Selon Jan Alexander, Secrétaire général de l’association professionnelle BVA (Belgian Venture Capital & Private Equity Association), l’activité récente confirme le succès des pricaf privées en tant qu’instrument d’investissement. « Ce n’est pas un hasard. La pricaf privée est un véhicule fréquemment utilisé depuis une dizaine d’années pour la création de fonds d’investissement. »

Le nombre de pricaf privés a d’ailleurs plus que triplé en six ans et dépasse désormais les 220.

Manœuvres politiques

Au printemps 2023, une certaine panique avait gagné les acteurs belges du capital-risque lorsqu’ils avaient pris connaissance des projets de réforme du ministre des finances (démissionnaire) Vincent Van Peteghem (CD&V), qui envisageaient une limitation des avantages fiscaux des pricaf privées.

Ces projets de réforme sont finalement restés lettre morte, au grand soulagement des sociétés de capital-risque. Entre-temps, le sentiment s’est complètement inversé : le secteur nourrit désormais l’espoir qu’une future réforme fiscale, initiée par le prochain gouvernement fédéral, ne freine pas le développement des pricaf privées, mais au contraire, les encourage.

L’une des ‘super notes’ du formateur Bart De Wever (N-VA), qui a fuité cet été, indiquait déjà que « pour renforcer le capital-risque, le cadre réglementaire des pricaf privées sera encore assoupli ».

Il y a quelques semaines, la BVA a lancé la proposition d’abaisser le seuil minimum de 25 000 euros, afin de permettre aux patrimoines plus modestes d’également investir dans des pricaf privées, à condition d’être correctement informés des risques associés. Cependant, cette idée ne fait pas l’unanimité dans le secteur, certains acteurs se montrant réticents à ouvrir le private equity, plus complexe et moins liquide, au grand public.

La démocratisation des pricaf privées pourrait ainsi devenir une mission pour le prochain ministre des finances. Mais pour cela, Bart De Wever devra d’abord parvenir à former un gouvernement fédéral.

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