De nombreux événements importants sont prévus cette semaine et auront une incidence sur les investisseurs. Le plus important est sans aucun doute la réunion du FOMC de mercredi.
La Fed devra décider de l’ampleur de la hausse des taux directeurs : de 25 ou 50 points de base. Il y a quelques semaines, avant l’explosion de la violence en Ukraine, 90 % des participants au marché croyaient encore que les taux d’intérêt seraient relevés de 50 points de base d’un coup. Aujourd’hui, à peine 10 % ou moins y croient encore.
Frank Vranken, CIO de Edmond de Rothschild (Europe) au Luxembourg, pense qu’une hausse des taux de 25 points de base est le scénario le plus probable. Au début d’un cycle de hausse des taux, une hausse de 50 pb n’avait jamais été effectuée. En outre, le conflit en Ukraine a des implications économiques que nous ne pouvons pas pleinement évaluer à ce stade. Lorsque nous regardons les marchés à terme, nous voyons peu de direction. Mais un quart de point à chaque réunion entre aujourd’hui et fin juin me semble le scénario le plus probable».
Il reste également à voir comment les marchés réagiront au paiement du coupon de 117 millions de dollars sur une obligation internationale russe qui doit être payée mercredi. Y aura-t-il un défaut de paiement, ou non ? La Russie avait déjà menacé de ne pas payer les investisseurs étrangers ou de les payer en roubles. Le FMI, à l’instar de Fitch, affirme qu’un défaut de paiement de la dette russe est imminent. La Russie n’était de toute façon pas investissable dans l’univers des titres à revenu fixe, mais un défaut de paiement pourrait envoyer des ondes de choc supplémentaires sur les marchés.
Récession
La Fed semble enfin se rendre compte que la hausse des prix des matières premières et de l’énergie pourrait exercer une pression durable sur la confiance des consommateurs de Joe Sixpack. Cela se reflète également dans la confiance des consommateurs, qui commence à s’effriter.
D’après les manuels d’économie, il y a trois choses qui se produisent simultanément en ce moment et qui peuvent prédire une récession : une courbe de rendement inversée, un choc des matières premières et un cycle de la Fed qui se resserre. Cette situation, combinée à l’effet négatif sur les fonds propres de la chute du cours des actions, pourrait exercer une forte pression sur les consommateurs. En outre, les consommateurs européens sont beaucoup plus touchés par les prix élevés de l’essence que les consommateurs américains. Après tout, les États-Unis exportent également de l’énergie.
Pendant ce temps, le pessimisme est à son comble en Europe. Jeroen Blokland de True Insights a calculé que la prime de risque sur les actions européennes n’est actuellement pas inférieure à 10 %, ce qui est historiquement élevé et vraiment exceptionnel.
Toutefois, la prédiction selon laquelle l’Europe commencerait à surperformer cette année ne se réalisera pas (pour l’instant). La semaine dernière, nous avons assisté à la plus importante sortie ( !) d’actions européennes, selon les chiffres de la BoFA. L’Europe devra se redresser fortement en adoptant une politique énergétique judicieuse et les entreprises européennes devront augmenter leurs investissements pour rester au niveau de leurs homologues américaines. Pour l’instant, l’Amérique reste la chemise sale la plus propre de tous les marchés.