Jacques-Aurélien Marcireau (Edmond de Rothschild Asset Management) souligne que la correction récente du secteur technologique est une opportunité pour s’exposer sur les performances soutenues attendues sur le secteur technologique, et plus particulièrement sur le big data.
Le fonds Edmond de Rothschild Fund Big Data vient de fêter son troisième anniversaire avec une performance annualisée proche de 10% en dépit des moments plus difficiles traversés par les sociétés technologiques ces dernières semaines, avec des actifs sous gestion qui approchent les 400 millions d’euros. Jacques-Aurélien Marcireau (gestionnaire du fonds) se propose d’offrir une exposition sur les entreprises qui sont en mesure d’analyser et d’exploiter les flux de données, et d’en acquérir un avantage stratégique.
« L’exploitation des données sera une source de croissance considérable durant les prochaines années, que nous estimons actuellement à 30% par an au niveau du chiffre d’affaires ». L’univers d’investissement compte actuellement 250 valeurs, un nombre en augmentation constante. « En outre, des sociétés technologiques plus traditionnelles (comme IBM) ont récemment pris des virages stratégiques pour se positionner sur ce segment », indique encore Jacques-Aurélien Marcireau.
Diffusion technologique
Une particularité de la stratégie proposée par Edmond de Rothschild AM sera de ne pas être exclusivement exposée sur des valeurs technologiques, mais de réserver une grande partie de l’exposition sectorielle (jusqu’à 50% des actifs sous gestion) à des sociétés plus traditionnelles (finances, industrie, consommation) qui vont profiter du big data dans le futur. « Le but sera de trouver dans chaque secteur les sociétés qui consacrent un budget supérieur à la moyenne sectorielle dans leur processus de transformation vers le big data ».
La conséquence sera un portefeuille qui sera moins exposé au secteur technologique en tant que tel, avec une croissance bénéficiaire qui devrait plutôt tourner autour de 14-15%. « Notre but est d’avoir une approche conservatrice et de ne pas prendre de risque inconsidéré. Nous préférons d’ailleurs investir sur des sociétés affichant des flux de trésorerie positifs ». Le portefeuille est fortement tourné vers le marché américain, notamment en raison du manque de leaders européens dans le domaine ; et de même, l’exposition sur les pays émergents est faible « en raison d’une gouvernance souvent problématique ». Jacques-Aurélien Marcireau souligne toutefois que le poids de cette région est appelé à augmenter durant les prochaines années.
Attractif
Le fonds a un horizon d’investissement tournant entre 3 et 4 ans (avec un turnover annuel d’environ 30% depuis le lancement du fonds). « La raison pour vendre une position sera potentiellement un doute sur la technologie du groupe, une valorisation qui deviendrait trop tendue, ou un arbitrage entre deux valeurs du secteur ». Jacques-Aurélien Marcireau évite également de participer aux introductions en bourse lorsque le cours d’introduction est chèrement valorisé.
Et par rapport à la correction intervenue ces derniers mois sur le secteur technologique, il estime que certaines valeurs sont désormais retombées vers des niveaux attractifs, « alors que c’était devenu relativement difficile de justifier le prix payé avant l’été. Je ne suis pas inquiet sur le long terme, il n’y a pas eu de changement de paradigme sur le secteur ».