Degroof Petercam Asset Management (DPAM) emploie un nombre relativement réduit de professionnels de l’investissement. Le gestionnaire d’actifs bruxellois a pourtant récemment remporté le prix De Tijd/L’Echo du meilleur gestionnaire toutes catégories en Belgique. Le CEO Hugo Lasat explique dans un entretien avec Investment Officer en quoi être un petit gestionnaire a pu jouer en sa faveur.
La plupart des gestionnaires d’actifs d’envergure plus réduite choisissent de se spécialiser dans un certain secteur. Ils ne disposent pas de suffisamment de personnel pour pouvoir se mesurer aux meilleurs sur tous les fronts. Mais d’une manière ou d’une autre, DPAM n’en souffre pas, bien au contraire.
« Le meilleur gestionnaire toutes catégories »
DPAM a beau être considéré comme l’un des plus gros gestionnaires d’actifs en Belgique, c’est un acteur relativement petit au niveau international. Le gestionnaire emploie 145 professionnels de l’investissement, dont 75 s’occupent de gestion de fonds, d’analyse et de recherche. À titre de comparaison, Blackrock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, emploie 1 900 professionnels de l’investissement.
DPAM a pourtant remporté, lors des Fund Awards des journaux d’affaires L’Echo et De Tijd plus tôt ce mois-ci, le prix du meilleur gestionnaire toutes catégories ; le gestionnaire a en effet affiché les meilleures performances en gestion de ses fonds, et ce sur 15 catégories d’investissement différentes. DPAM a ainsi laissé à la traîne tous les grands noms internationaux, et ce pour la deuxième année d’affilée.
« La hiérarchie entrave le succès »
Lorsqu’on lui demande la raison de ce remarquable résultat, Lasat mentionne en premier lieu l’absence de hiérarchie au sein de DPAM.
« Pour moi, la hiérarchie est un frein au succès. Dans notre entreprise, outre le management sénior, nous n’employons que des professionnels de l’investissement. Naturellement, il y a des différences au niveau de l’expérience, mais il n’existe aucun lien hiérarchique entre les différents employés. Nous tenons beaucoup à cette organisation », souligne Lasat.
DPAM n’a donc pas de gestionnaires stars. « Chaque fonds est géré par deux, trois ou quatre gestionnaires qui en assument la responsabilité conjointe. Nous avons également 27 personnes qui s’occupent à 100 % de recherche. Nous analysons ensuite les actions individuelles, étudions la qualité de crédit des entreprises et menons des recherches quantitatives », poursuit Lasat.
Selon Lasat, cette organisation horizontale confère à DPAM une forte culture de la concertation. « Chez nous, tous les professionnels de l’investissement travaillent au même étage, à proximité les uns des autres. Je sais d’expérience qu’il existe peu de maisons de fonds où règne un tel échange entre les gestionnaires et analystes d’une part, et entre les gestionnaires entre eux d’autre part. Les analystes sont au service des gestionnaires de portefeuille, mais à niveau égal.
Nous travaillons également peu avec des comités d’investissement. Les décisions finales sont prises au bureau, par les gestionnaires de portefeuille. Les interactions entre analystes et gestionnaires n’ont pas toujours besoin d’avoir lieu de façon formelle. »
Les analystes travaillent eux aussi activement les uns avec les autres. « Un analyste d’actions est très souvent en contact avec l’analyste de crédit d’une entreprise, même s’ils étudient des parties différentes du bilan. Là encore, ils examinent l’entreprise de différentes manières et se complètent ainsi. »
L’accent sur les Critères ESG
Avec 33 milliards d’euros sous gestion, DPAM est l’un des plus petits gestionnaires d’actifs de la scène internationale, mais Lasat prévoit une poursuite de la croissance pour les années à venir. Celle ci proviendra principalement d’une spécialité de la maison : les investissements durables.
« Nous faisons partie des premiers à avoir commencé là-dedans, et cela fait 17 ans déjà que nous sommes actifs dans l’approche durable de nos solutions d’investissement. Nous prévoyons une forte croissance pour les deux, trois ans à venir. J’ai en effet appris avec les années qu’une tendance ne s’arrêtait généralement pas, mais se confirmait et se renforçait. » Actuellement, un quart des actifs de DPAM est investi dans des fonds durables, mais Lasat prévoit une forte augmentation de cette part au cours des années à venir.
Une croissance hors de la Belgique
Ceci vaut également pour les actifs investis hors de Belgique. À l’étranger, les fonds de DPAM les plus populaires sont les fonds durables, comme les fonds DPAM L Bonds Emerging Markets Sustainable et DPAM Invest B Equities World Sustainable.
« Actuellement, 30 % de nos actifs sous gestion proviennent de clients à l’étranger, et cette part augmente rapidement. Nous avons à présent des clients dans dix pays. Ce sont l’Espagne et l’Italie qui connaissent la plus forte croissance, et nous y avons surtout du succès auprès de clients institutionnels. »
À l’étranger, on commence à remarquer les performances de DPAM. « La semaine dernière, par exemple, nous avons été nominés dans la catégorie du meilleur gestionnaire d’actifs en Italie et, il y a deux mois, nous avons été élus quatrième meilleur gestionnaire d’actifs en Allemagne. »