Le propriétaire chinois Anbang met effectivement Nagelmackers en vente. La banque néerlandaise ABN Amro figure parmi les candidats acquéreurs. Lors d’une interview, Van Lanschot Bankiers a également déclaré à Investment Officer qu’il cherchait des possibilités de reprise dans notre pays.
Selon les sources du journal De Tijd, la vente de la banque spécialisée dans la gestion de fortune devrait rapporter entre 150 et 225 millions d’euros aux Chinois. Anbang a confié la transaction à Deutsche Bank, dont les banquiers d’affaires avaient mené à bien la reprise de Fidea, un assureur également revendu par Anbang. Deutsche Bank avait pu convaincre l’acquéreur suisse de débourser 480 millions d’euros pour cette opération.
Selon De Tijd, la vente effective de Nagelmackers ne se fera qu’après l’été. Pour l’heure, c’est la vente d’AXA Banque qui est en jeu. Selon les prévisions, le prix demandé serait élevé. Il est question d’un demi-milliard d’euro. Crelan est l’un des acquéreurs potentiels.
Nagelmackers est plutôt une petite banque, qui s’adresse aux clients fortunés. Avec quelque 92 000 clients et un patrimoine de 13,4 milliards d’euros (fin 2018) en portefeuille, sa part de marché est estimée à 2 ou 3 %. Anbang avait acheté cette banque en 2015 à Delta Lloyd pour la somme de près de 220 millions d’euros.
Analyse du marché
Si un consensus en faveur d’une consolidation dans le secteur financier belge règne actuellement sur le marché, Richard Bruens, administrateur de Van Lanschot Bankiers, et René Havaux, président de Delen Private Bank, ont déclaré à Investment Officer que cette consolidation « n’est pas encore un fait ». Pourtant, sept acteurs du secteur ont déjà changé de propriétaire au cours des sept derniers mois.
Tim Rooney, CEO de Nagelmackers, a pour sa part déclaré à De Tijd qu’aucune vente n’est en cours. Il ne s’exprime pas quant aux futurs développements. « Nous évaluons constamment les prochaines étapes pour la banque. Je me concentre sur la poursuite de la transformation. Il reste beaucoup de chemin à parcourir, mais nous avons réalisé un progrès phénoménal. Les chiffres du premier semestre sont positifs et nous avons dépassé les estimations », explique-t-il dans le quotidien.
Origines d’Anbang
Le holding chinois Anbang est dans le collimateur des autorités chinoises en raison de plans d’expansion échoués et de fraude. Depuis lors, il désinvestit. Après l’assureur néerlandais Vivat et le belge Fidea, il cédera très bientôt Nagelmackers.