Sandra Wilikens (BNP Paribas Fortis), Anouk Schouppe (Capitalatwork), Ludivine Pilate (Puilaetco)
topvrouwen vermogensbeheer

Avec Anouk Schouppe à la tête de Capitalatwork, une autre femme dirigera un important gestionnaire d’actifs en Belgique. Le plafond de verre a-t-il été brisé une fois pour toutes ?

Il y a quelques décennies, la gestion de patrimoine familial était une activité exclusivement masculine, et les costumes sombres sur mesure avec cravate dominent toujours le secteur. Toutefois, parallèlement à la féminisation de leur clientèle, de plus en plus de femmes accèdent également aux postes les plus élevés dans la gestion de patrimoine et la banque privée.

Anouk Schouppe en est le dernier exemple. Au début du mois, elle a succédé à Maarten Rooijakkers en tant que CEO de Capitalatwork, devenant ainsi la première femme à occuper un poste de direction au cours des 35 années d’existence de la société de gestion d’actifs.

« Le secteur financier fait de nets progrès en termes de diversité des genres, en nommant de plus en plus de femmes à des postes de direction et dans les conseils d’administration », déclare Mme Schouppe. « Nous constatons cette tendance non seulement au sein de notre organisation, mais aussi chez notre actionnaire Foyer qui, à la fin de l’année dernière, a nommé une femme comme CEO pour la première fois en cent ans d’existence. »

« Au cours de la dernière décennie, nous nous sommes activement engagés à attirer des femmes de talent à des postes de direction. Aujourd’hui, notre organisation belge compte quatre-vingts collaborateurs, dont 41 femmes. Six d’entre elles occupent des postes de chef d’équipe, sur un total de treize. Cette évolution est également visible au sein de notre conseil d’administration. »

Cette tendance s’observe également dans les banques. Chez BNP Paribas Fortis, Sandra Wilikens a été nommée Head of Affluent & Private Banking à la fin de l’année dernière, ce qui la place à la tête de la plus grande banque privée de Belgique. Ludivine Pilate a été une pionnière. Elle est devenue la première femme dirigeante de la banque privée Puilaetco en 2019. « C’est la preuve que les temps changent. Même si je n’ai jamais eu l’impression d’être recrutée parce que je suis une femme », a-t-elle déclaré au moment de sa nomination.

Il n’en reste pas moins que toutes les grandes banques universelles de Belgique sont dirigées par un homme. Il n’y a que dans les petites banques que l’on trouve une femme CEO.

Plafond de verre

Mme Schouppe affirme qu’elle n’a jamais été confrontée à un plafond de verre au cours de ses 27 années de carrière. « Mais je suis consciente des choix que font les femmes pour concilier vie professionnelle et vie privée. »

« J’ai moi-même délibérément refusé un poste de direction il y a dix ans, non pas parce que l’occasion m’était refusée, mais parce que les nombreux déplacements en Belgique et au Luxembourg étaient difficiles à combiner avec une famille composée de deux jeunes enfants âgés de 3 et 7 ans à l’époque, et d’un conjoint qui dirigeait une entreprise familiale. Ce choix illustre la manière dont les priorités personnelles influencent parfois l’accès à des postes de haut niveau. »

« Je ne pense pas que l’on puisse déjà parler d’un plafond de verre complètement brisé, mais il y a déjà de sérieuses fissures et des morceaux de ce plafond se sont détachés », déclare Nic Sterckx, du cabinet de recrutement Morgan Philips, spécialisé dans le secteur financier.

« Au-delà de l’impulsion donnée par le cadre législatif de 2011 (sur les quotas de femmes dans les conseils d’administration) et des évolutions socioculturelles, il y a également l’anticipation et l’émergence du mur de la richesse. Je pense que ce dernier est le facteur le plus décisif », estime M. Sterckx.

Le mur de la richesse

Le mur de la richesse fait référence au grand transfert de richesse, alors que la génération des baby-boomers, dont l’archétype est le pater familias d’une famille d’entrepreneurs, atteint l’âge de la retraite et s’interroge sur la manière dont la richesse accumulée peut être transférée aux générations suivantes, quel que soit le genre des enfants ou des petits-enfants.

Selon les experts, cela conduira à une cohorte beaucoup plus importante de femmes fortunées au cours des vingt prochaines années. Dans cet important transfert de richesse, le rôle de la mater familias, souvent une femme forte qui a soutenu son mari entrepreneur au cours de sa carrière, n’est pas non plus à sous-estimer dans de nombreuses familles d’entrepreneurs.

En outre, dans plusieurs secteurs, il y a plus de femmes entrepreneurs et de cadres performants qu’auparavant, qui gagnent une fortune par leurs propres moyens.

En bref : dans le domaine de la gestion d’actifs, une touche féminine peut être un atout majeur dans les années à venir. Mais il ne faut pas non plus en faire trop, estime Mme Schouppe de Capitalatwork. « Pour nous, la diversité des genres n’est pas une fin en soi, mais une réalité en construction. Nous sommes déterminés à contribuer à façonner ce mouvement. En même temps, nous devons veiller à ce que le pendule n’aille pas dans l’autre sens : il reste essentiel de continuer à choisir la bonne personne au bon endroit, quel que soit son genre ».

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