Amaury de Laet, CEO Puilaetco Dewaay Private Bankers
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À l’heure où les contours d’un nouvel ordre mondial se précisent, les investisseurs doivent élargir leurs horizons et adapter leurs stratégies au déplacement des rapports de forces économique de l’Occident vers l’Orient.

C’est le constat des spécialistes de l’allocation d’actifs de KBL European Private Bankers (entre autres Puilaetco Dewaay Private Bankers) dans leurs perspectives d’investissement semestrielles. Insinger Gilissen fait notamment partie de ce collectif de ‘private banks’, dont le siège est établi au Luxembourg.

« En janvier 1991 – juste après la réunification de l’Allemagne et moins d’un an avant le démantèlement de l’Union soviétique – le président américain George H.W. Bush esquissait les contours d’un ‘nouvel ordre mondial’. Il s’était adressé au Congrès américain quelques jours après le début de la première guerre du Golfe en décrivant le nouvel ordre mondial comme un contexte dans lequel “différentes nations collaboreraient afin de concrétiser ensemble les aspirations universelles de l’humanité : la paix et la sécurité, la liberté et l’ordre juridique”. »

La vision de Bush a depuis été remplacée par une tout autre idée de l’hégémonie mondiale, poursuivent les spécialistes.

« Les normes internationales qui prévalent et les institutions ancrées sont laissées à l’écart sans ménagement, afin de privilégier les intérêts nationaux et les profits économiques personnels. Alors que Bush se targuait de ce que le pays de l’oncle Sam “œuvrait depuis 200 ans pour la liberté”, l’actuel 45e président des États-Unis considère ce leadership mondial comme une charge et le multilatéralisme comme une mascarade. »

Cette forme de géopolitique pourrait être perçue comme une réaction directe à la mondialisation. « Les populistes tels que Trump exploitent habilement les rancunes qui règnent dans le camp des perdants de la mondialisation. Les tendances démographiques ont empiré le déséquilibre dans de nombreux pays, comme en témoignent l’Europe de l’Ouest et le Japon, par exemple, où la multiplication du nombre de personnes actives va de pair avec le vieillissement de la population. Les marchés émergents profitent précisément de tendances démographiques favorables et ne cessent, en particulier en Asie, de gravir les échelons de la chaîne de valeur économique. Ils vont même jusqu’à investir dans la digitalisation. »

Ce phénomène contribue à expliquer pourquoi la Chine occupera en 2030 la place des États-Unis en tant que première puissance économique mondiale. « Selon certains calculs, la Chine est d’ailleurs déjà numéro 1. »

Dans ce nouveau ‘nouvel ordre mondial’ au sein duquel les États-Unis se retranchent et l’Europe vieillit, la Chine et l’Inde continuent à saisir des occasions de consolider leur position de puissance économique et d’élargir leur influence géopolitique.

Par la force des choses, les marchés prendront finalement en considération l’éventualité d’un dollar affaibli ou d’une hausse du taux d’intérêt américain. Ils devront aussi tenir compte de l’inexorable glissement des rapports de forces économiques internationaux de l’Occident vers l’Orient. “ Par conséquent, la composition des indices obligataires et d’actions changera elle aussi et les investisseurs seront au final contraints d’élargir considérablement leurs horizons et de rechercher des possibilités en vue d’anticiper le nouveau ‘nouvel ordre mondial’. »

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