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De nombreuses positions sur les marchés privés ont été surpondérées en raison des fortes baisses sur les marchés publics. La moitié des investisseurs attendent «aussi longtemps que nécessaire» que cette perturbation s’estompe. D’autres investisseurs restent éveillés à cause de cela.

C’est ce qui ressort d’une étude menée par Bfinance auprès de près de 400 investisseurs appartenant à des propriétaires d’actifs du monde entier, qui gèrent collectivement 13 000 milliards de dollars. Près de la moitié des répondants sont des fonds de pension.

L’allocation aux stratégies illiquides a augmenté de manière forte et régulière depuis 2008. Les grands coups portés cette année aux marchés publics des actions et des obligations ont incité les investisseurs à s’exposer aux marchés privés. 

Par exemple, Bfinance cite un assureur chinois, qui a désormais une position surpondérée dans les actifs non cotés en raison de la bonne performance de cette classe d’actifs. Une fondation finlandaise affirme que la baisse des valorisations sur les marchés publics et les appels de capitaux entraînent une augmentation rapide de l’allocation au secteur privé. Et le portefeuille d’un fonds de pension canadien est devenu moins liquide en raison d’appels de marge, suite à une rupture de la corrélation entre les actions et les obligations. 

Problématique

Même si les investisseurs s’attendent à ce que les marchés privés finissent par s’aligner sur les marchés publics, cela ne signifie pas qu’ils peuvent «attendre aussi longtemps», préviennent les chercheurs de Bfinance. Une forte baisse temporaire de la liquidité globale pourrait devenir problématique lorsque les investisseurs doivent répondre à des appels de marge, à des obligations de financement ou à d’autres besoins de trésorerie. La récente pression exercée sur les fonds de pension professionnels britanniques constitue un avertissement utile à cet égard.

Un tiers des investisseurs interrogés par Bfinance s’attendent à ce que leurs portefeuilles deviennent moins liquides au cours des 18 prochains mois, contre 12 % qui s’attendent à ce qu’ils deviennent plus liquides. Aux Pays-Bas, plus d’un quart des 39 répondants s’attendent à ce que leurs portefeuilles deviennent moins liquides au cours de la période à venir. 

Les investisseurs doivent continuellement revoir les modèles de liquidité et les hypothèses pour s’assurer que les stratégies d’investissement globales sont robustes «, conseille Bfinance. La vente forcée de positions sur le marché privé peut être extrêmement pénible.

Patient

Mais près de la moitié des investisseurs semblent donc relativement patients, disant attendre tranquillement. Notamment les bureaux familiaux, les associations, les fondations et les fonds souverains. Trois family offices sur quatre ne ressentent «aucune pression pour rééquilibrer», selon les résultats de l’enquête. 

L’autre moitié des investisseurs sur les marchés privés ressentent une pression pour un rééquilibrage en raison des perturbations majeures sur les marchés publics. 19 % y pensent à court terme, 32 % à plus long terme de plusieurs trimestres. 

Interrogé sur le problème dont les propriétaires d’actifs se méfient, Bfinance met en lumière certaines de ces réponses. Un fonds de pension du Canada a mentionné spécifiquement les évaluations des actifs privés, un fonds de pension de Nouvelle-Zélande a mentionné la perturbation entre les marchés publics et privés.

Moins d’actions, plus d’obligations

Les marchés privés restent populaires en tant que catégorie à laquelle les investisseurs souhaitent allouer davantage d’actifs. La moitié des quelque 400 propriétaires d’actifs interrogés ont déclaré qu’ils souhaitaient allouer davantage de fonds aux marchés privés au cours des 18 prochains mois. Les années précédentes, ce pourcentage était similaire. D’ailleurs, aux Pays-Bas, » seulement » 34 % des personnes interrogées souhaitent accroître leur position sur les marchés privés au cours des 18 prochains mois. 38 % souhaitent s’en tenir à leur position actuelle sur les marchés privés.

Au sein des classes d’actifs publics, il y a un grand mouvement des actions vers les obligations. Un bon quart des investisseurs déclarent qu’ils réduiront leur allocation aux actions au cours des 18 prochains mois. Un autre quart augmentera en fait son allocation aux revenus fixes au cours de la même période.

Au demeurant, un peu plus de la moitié des gestionnaires d’actifs interrogés sont satisfaits de leur performance en 2022. 87 % des répondants mondiaux ont déclaré que l’inflation et la hausse des taux d’intérêt affecteront leur capacité à atteindre leurs objectifs d’investissement.

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