La stratégie d’investissement de Belfius est résolument axée sur les produits durables. « Les produits non durables n’entrent plus chez nous. » Et la banque se targue de son expertise en matière de gestion thématique et durable.
C’est ce que déclare Nicolas Deltour (photo), Head of Investment Strategy chez Belfius Banque. Il succède depuis quelques mois à Jan Vergote, qui était auparavant à la tête de l’équipe et dirige aujourd’hui Investment Talks tout en étant expert en connaissances chez Investment Officer.
L’équipe de Deltour est composée de sept personnes spécialisées par classe d’actifs.
L’équipe communique la stratégie d’investissement de la banque aux parties prenantes internes et externes. « Nous travaillons en étroite collaboration avec Candriam, qui reste notre partenaire privilégié, ainsi qu’avec Belfius Investment Partners, notre propre société de gestion.
Belfius Investment Partners gère principalement les SICAV et les mandats ; nous conseillons les conseillers financiers dans les agences concernant les décisions d’achat et de vente. Nos clients finaux sont les agences et les clients Wealth et Private Banking de la banque », explique Deltour. « Nous commençons également à développer davantage d’expertise autour de la Branche 23. Des gammes distinctes ont été constituées pour ces clients. »
Outre ces segments, Deltour travaille de plus en plus avec ses collègues Business & Corporate Banking. À cette fin, l’architecture ouverte est également de plus en plus utilisée, notamment pour les clients privés ainsi que dans le cadre de l’assurance-vie. Les clients privés peuvent également souscrire au Private Membership afin de bénéficier de services complémentaires, tels que la planification successorale et patrimoniale.
Allocation d’actifs
« Pour la première fois depuis des années, nous sommes neutres sur les obligations. Cela signifie que nous achetons à nouveau des obligations d’entreprises de haute qualité, mais aussi des produits assortis d’une protection, comme les produits structurés ou Branche 21. Nous restons encore à l’écart des obligations d’État, mais achetons également des obligations des marchés émergents, de plus en plus souvent libellées en devises fortes. Nous sommes neutres dans le volet actions, et légèrement négatifs pour l’Europe compte tenu des défis auxquels est confronté le continent. »
En outre, l’équipe de Deltour croit fermement aux thèmes verts, tels que l’économie circulaire, la gestion des déchets et les énergies alternatives et propres. « Cet été, nous avons assisté à un nouveau signal d’alarme. Les formes d’énergie propre et l’énergie climatique ont un grand avenir devant elles. Le changement climatique a également un impact sur l’approvisionnement alimentaire. Là aussi, nous investissons dans les meilleures entreprises. »
Candriam et Belfius ont développé ces dernières années une expertise de niche dans les investissements dans les mégatendances, telles que l’innovation médicale, la lutte contre le cancer ou les nouvelles technologies, des thèmes auxquels l’équipe de Deltour accorde elle aussi une forte pondération en portefeuille. « De plus, ces thèmes sont fortement décorrélés de l’économie générale.
Pour nous, les soins de santé et les technologies médicales sont des thèmes qui nous protègent contre le caractère cyclique de l’économie. Ce sont des thèmes attrayants pour les personnes averses au risque. Nous continuons à élargir notre gamme sur la base des mégatendances. Quel que soit le secteur dans lequel elles opèrent, les entreprises qui offrent des réponses à un problème sont très intéressantes. »
Deltour exprime également son avis concernant la gestion active par rapport à la gestion passive. « Je suis un fervent partisan de la gestion active, car le monde évolue très rapidement. Qui aurait pu penser il y a un an que nous serions dans cette situation ? Ce qui fonctionnait bien hier peut ne plus fonctionner aujourd’hui. La gestion passive ne l’anticipe pas suffisamment. »
Points forts
Dans le paysage belge actuel, extrêmement concurrentiel, de nombreux banquiers privés, family offices ainsi que les grandes banques se disputent le patrimoine des Belges. « Nous sommes crédibles parce que nous avons une longueur d’avance en matière de gestion thématique et durable. À cet égard, nous avons commencé plus tôt que la plupart de nos concurrents. Nous en profitons maintenant pleinement. Nous avons décidé de nous concentrer au maximum sur la durabilité sur l’ensemble de la gamme. Si ce n’est pas durable, nous ne le faisons plus, point final. »
70 à 75 % de l’ensemble de la production est désormais durable. La grande majorité des fonds relèvent de l’Article 8 ou 9. « Il y a aussi la Transition Acceleration Policy (TAP, Politique d’Accélération de la Transition) », déclare Deltour. « Cela signifie que nous excluons un grand nombre d’activités et de secteurs de nos portefeuilles. Afin de pouvoir travailler avec nous, les gestionnaires externes doivent souscrire à la TAP, y compris dans la Branche 23 et la gestion privée. C’est un processus très strict. Si un client veut investir dans des armes conventionnelles ou dans l’énergie fossile, nous lui demandons aimablement d’aller voir ailleurs. »
Agences
Auparavant, les agences de Belfius Banque étaient organisées comme des clusters. Aujourd’hui, ce sont des sociétés commerciales qui restent de vrais entrepreneurs. Les banquiers d’affaires et les spécialistes de l’investissement collaborent également plus étroitement qu’auparavant. « Il y a des spécialistes au sein des agences, et les spécialistes peuvent aussi se rendre dans d’autres agences.
Des Private Houses, où se réunissent tous les spécialistes de la banque, sont également organisées pour les clients privés. Bien sûr, ceux-ci peuvent encore se rendre dans leur propre agence. »
Deltour souligne également que l’objectif n’est pas de réduire fortement le réseau d’agences. « Nous voulons continuer à couvrir toute la Belgique en tant que banque et avons donc besoin d’un réseau d’agences minimum », conclut-il.