De markt voor asset managers wordt krapper.
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Axa et BNP Paribas seraient en pourparlers pour fusionner leurs gestionnaires d’actifs. Cela n’a rien de surprenant : dans un marché de plus en plus saturé, un nombre croissant de sociétés de fonds devront prendre des décisions stratégiques radicales.

Peu à peu, la concurrence devient plus pressante pour les gestionnaires d’actifs à travers le monde. Le marché se resserre. À première vue, cela ne se reflète pas dans les chiffres relatifs aux actifs qu’ils gèrent collectivement. Le cabinet de conseil BCG recueille ces données chaque année et a constaté une augmentation d’environ 11 %  en 2023 à près de 119 milliards de dollars. Tout va pour le mieux, non ?

Pourtant, il y a effectivement de quoi s’inquiéter, car l’année précédente (2022), ce total avait chuté de près de 9 % (à un peu plus de 106 milliards de dollars). En d’autres termes, conclut BCG, ce sont pour ainsi dire uniquement les variations de valeur des actifs mondiaux qui expliquent ces fluctuations. Il n’y a pratiquement plus d’entrées nettes de capitaux à investir.
Résultat : les sociétés de fonds voient leurs bénéfices diminuer. En effet, tandis que les revenus s’accroissent à peine (en raison également de la tendance à l’investissement passif, associé à des frais moins élevés), les coûts augmentent, notamment en raison d’un marché du travail tendu et de frais de distribution plus élevés, comme l’a déjà analysé McKinsey.

« Le marché devient saturé », déclare Jasper Haak, Managing Partner chez AF Advisors et spécialiste du conseil stratégique aux institutions financières. « Pendant des décennies, les investissements n’ont cessé de croître, mais cette croissance touche maintenant progressivement à sa fin. Cependant, de nouveaux gestionnaires d’actifs continuent d’apparaître sur le marché. La palette est énorme : les investisseurs peuvent choisir parmi des centaines de sociétés de fonds. »

Professionnalisation des achats

Cependant, la concurrence croissante qui en résulte commence à se faire sentir, comme le constate Jasper Haak : « Les tarifs baissent. De plus en plus d’acteurs achètent de manière plus professionnelle et l’évolution vers des produits passifs se poursuit. » BCG a calculé que les coûts des sociétés de fonds ont augmenté en moyenne de 4,3 % en 2023, alors que les revenus nets n’ont progressé que de 0,2 %.

Que faire ? Innover est la bonne réponse, depuis des années. L’analyse de BCG montre toutefois que les nouveaux produits ont tendance à ne pas donner les résultats escomptés. En effet, les investisseurs continuent de privilégier les produits affichant un historique de performance fiable. En 2023, 75 % du total des actifs sous gestion était investi dans des produits comptant au moins dix ans d’existence. De plus, le taux de succès des nouveaux fonds est en baisse ; la liquidation est de plus en plus rapide. En 2015, 43 % des nouveaux fonds atteignaient leur dixième anniversaire ; l’an dernier, ce chiffre n’était plus que de 37 % (60 % en 2010).

Coincé au milieu

Innover ne constitue donc pas la solution ultime. Jasper Haak ne voit que deux options : « Soit vous adaptez votre organisation en pratiquant des tarifs plus bas en augmentant votre taille, soit vous vous spécialisez pour pouvoir continuer à demander des tarifs plus élevés à vos clients. » Les sociétés de fonds qui ne font pas de choix clair se retrouvent coincées au milieu et deviennent par définition des cibles potentielles de rachat. « Et franchement, je vois beaucoup de gestionnaires d’actifs autour de moi qui se trouvent dans cette phase, y compris aux Pays-Bas. »

Les acteurs néerlandais auront en effet du mal à se démarquer en termes d’échelle. « Ils devront donc se doter d’un profil de spécialiste clair. Cependant, je ne connais que deux bons exemples : Achmea Investment Management, qui a clairement opté pour la gestion fiduciaire, et Robeco, qui se spécialise dans l’investissement durable. »

Évaluer les options

Jasper Haak s’attend donc à ce que plusieurs acteurs soient actuellement en train d’évaluer leurs options. Au printemps, il a déjà été annoncé que Blue Sky Group allait cesser la gestion fiduciaire, et il y a quelques semaines, Mercer a mis la main sur Cardano. Dans les deux cas, la taille a été l’un des arguments déterminants. Les faibles frais (et les coûts croissants) pour la gestion fiduciaire auraient en tout cas joué un rôle important, du moins pour Blue Sky Group.

La taille interviendrait également dans une éventuelle fusion entre les gestionnaires d’actifs d’Axa et de BNP Paribas, bien que ces deux sociétés figurent déjà parmi les plus grandes sociétés de fonds d’Europe. « Mais elles n’ont pas de profil spécifique qui leur permette de se démarquer clairement sur un marché de plus en plus serré. Il ne leur reste donc plus qu’à s’attaquer à leur base de coûts. »

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