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Si les actions mondiales font très belle figure cette année, c’est surtout grâce aux grandes capitalisations. Les entreprises plus petites restent dans l’ombre depuis des années déjà. Par ailleurs, les fonds de petites et moyennes capitalisations affichent des performances bien inférieures à celle de l’indice de référence. Et pourtant, les investisseurs ne perdent pas la foi : année après année, la collecte nette de ces fonds augmente.

Les actions internationales font belle figure depuis le début de l’année. Entre début janvier et fin mai, l’indice Morningstar Global TME a progressé de près de 11 %, après avoir gagné 18 % en 2023. Ce n’est pas un secret : ces performances exceptionnelles reposent surtout sur un nombre restreint d’actions, et notamment celles de grandes sociétés technologiques américaines, que l’on désigne collectivement sous le terme de « Sept Magnifiques », mais aussi un certain nombre de grands laboratoires pharmaceutiques tels qu’Eli Lilly et Novo Nordisk.

Mais les entreprises les plus petites n’ont pas vraiment le vent en poupe. Si l’indice Morningstar Global Small-Mid Cap TME affiche une performance positive dépassant légèrement les 6 % depuis le début de l’année, l’écart par rapport à son homologue des grandes capitalisations est considérable. Loin d’être une exception, cette sous-performance relève d’une tendance amorcée début 2021. Sur les trois dernières années, le retrait des petites et moyennes capitalisations par rapport aux grandes capitalisations est de 4,5 points de pourcentage. Quant aux plus petites entreprises, reprises dans l’indice Morningstar Global Small Cap TME, le retard moyen annuel atteint même 6 points de pourcentage.

Et le tableau est encore plus désolant pour les investisseurs optant pour des fonds mondiaux de petites et moyennes capitalisations. Le rendement moyen des fonds de la catégorie Morningstar des actions internationales de petites et moyennes capitalisations s’élève à 2 % en moyenne sur les trois années écoulées. Ces fonds se laissent donc aussi distancer de 3 points de pourcentage par l’indice Morningstar Global Small-Mid Cap TME. Sur de plus longues périodes aussi (dix ou quinze ans), les fonds ont fait moins bien que l’indice.

Et pourtant, les investisseurs semblent de plus en plus attirés par les petites et moyennes capitalisations et par les fonds qui investissent dans ce segment du marché. Ainsi, la catégorie Morningstar des actions internationales de petites et moyennes capitalisations figurait en avril parmi les dix catégories affichant la plus forte collecte au sein de la base de données Morningstar, qui compte 347 catégories au total. Au cours du quatrième mois de l’année, deux milliards d’euros d’argent frais ont afflué vers les fonds ciblant les petites capitalisations internationales. En mars, la collecte avait déjà atteint un milliard d’euros.

Les flux entrants restent importants ces derniers mois, témoignant de l’intérêt toujours vif des investisseurs pour la catégorie. Ces derniers n’ont jamais vraiment boudé la sphère : au cours des seize dernières années, la catégorie n’a jamais connu de décollecte annuelle. Les afflux réguliers ont permis aux fonds de la catégorie de multiplier par cinq l’actif sous gestion depuis fin 2014. Ce dernier atteignait 60 milliards d’euros fin mai 2024.

Au cours de la décennie, la part des produits passifs a considérablement augmenté. Les fonds indiciels et ETF de la catégorie avaient une part de marché de 3,5 % fin 2014 ; ils captent désormais 45 % de l’actif sous gestion. C’est d’autant plus remarquable que les petites capitalisations sont considérées comme un marché moins liquide, où les gérants actifs peuvent justement ajouter de la valeur. Mais, probablement du fait de leurs résultats médiocres, les investisseurs ont cherché leur salut dans les fonds qui se contentent de suivre un indice.

Les stratégies qui apparaissent sur le radar de Morningstar se distinguent par la solidité de l’équipe de gestion et du processus d’investissement. Les analystes de fonds de Morningstar mènent une analyse qualitative soigneuse et s’appuient sur des algorithmes appliquant un cadre similaire.

Un fonds sur le radar

Le fonds MFS Meridian Global New Discovery est noté Above Average sur les piliers People et Process par les analystes de Morningstar et obtient donc une note Medalist Rating de Silver (pour la catégorie d’actions sans commission de distribution).
Le fonds est géré par un quatuor travaillant de longue date pour la société, et dont tous les membres ont occupé le poste d’analyste actions avant d’être promu gérant. Peter Fruzzetti est à la barre depuis le lancement de la stratégie. Il était initialement accompagné de Thomas Wetherald, qui a quitté la stratégie fin 2014. Michael Grossman a été embauché comme co-gestionnaire en 2013 tandis que Sandeep Mehta et Eric Braz ont intégré la société fin 2019, pour cogérer la stratégie.

L’équipe cible les petites et moyennes entreprises qui se distinguent par une croissance supérieure à la moyenne des bénéfices. Ils peuvent compter sur le soutien de la vaste équipe d’analystes actions de MFS, qui fournit des informations précieuses en matière de recherche sur les titres individuels et le secteur.

L’équipe privilégie les entreprises qui se distinguent par une part de marché importante, un fort pouvoir de fixation des prix et/ou un avantage en termes de coûts, une structure saine de l’entreprise et des perspectives positives pour le cash-flow disponible. La limite supérieure, pour l’ouverture d’une position, se situe aux alentours de 15 milliards de dollars. L’équipe vend la position si elle dépasse la barre des 30 milliards de dollars.

Bien réparti, le portefeuille inclut une centaine de titres, avec une pondération maximale de 2 à 3 %. L’approche choisie confère au portefeuille un style de croissance. Le portefeuille surpondère l’industrie et sous-pondère le secteur financier et les services aux collectivités. Le secteur technologique était jadis surpondéré, mais l’exposition y a régulièrement été réduite entre 2020 et 2023. Fin avril, la technologie était nettement sous-représentée.
 

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Ronald van Genderen est Senior Manager Research Analyst chez Morningstar Benelux. Partenaire d’Investment Officer, Morningstar analyse et évalue les fonds d’investissement sur la base d’études quantitatives et qualitatives

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