Le 18 novembre, Marc Van de Gucht, directeur général de la BEAMA, a clôturé le Trends Investment Summit en donnant un aperçu des tendances les plus importantes sur le marché belge des fonds en 2021. Il a jonglé avec de nombreux chiffres en un court laps de temps et a finalement abouti à des conclusions frappantes.
Une croissance soutenue
Le marché belge des fonds continue de prospérer car le Belge moyen continue d’investir plus d’argent dans des fonds que ce qu’il met sur son compte d’épargne. Sur chaque tranche de 100 euros d’épargne, 17 euros vont aux fonds, ce qui est supérieur à la moyenne européenne de 8 euros. Le chef de la BEAMA ajoute également que, pendant huit années consécutives, il y a eu des entrées nettes sur le marché des fonds. Aujourd’hui, notre pays enregistre un investissement net de 260 milliards d’euros dans des fonds et la croissance est conforme à la moyenne européenne. La crise Covid n’a finalement pas mis de bâton dans les roues du marché.
À la fin de l’année 2020, l’effondrement du mois de mars avait déjà été entièrement rattrapé. Il s’est également arrêté sur le chiffre global des actifs sous gestion, notant que les huit dernières années ont connu un taux de croissance annuel de 11 %, contre seulement 7 % auparavant. Les fonds sous gestion ont donc pris de l’ampleur ces dernières années.
Tendances
Bien que les fonds mixtes restent le type de fonds préféré des Belges, les fonds d’actions et les fonds de fonds gagnent en importance. Les investisseurs belges recherchent de plus en plus le risque. Et aujourd’hui, ce sont surtout les fonds d’actions et les fonds alternatifs avec un profil de risque plus élevé qui arrivent sur le marché. Mais les fonds mixtes représentent toujours un pourcentage plus important du total des actifs investis dans notre pays que dans le reste de l’Europe.
Les faibles taux d’intérêt et les bons résultats obtenus maintiennent la demande pour ces fonds. Les fonds axés sur les titres à revenu fixe sont plus importants en Europe qu’en Belgique», souligne le responsable de la BEAMA. Les fonds de pension sont également là pour rester, et depuis 1997, les fonds gérés dans cette catégorie sont passés d’environ 700 millions d’euros à plus de 1,7 milliard d’euros aujourd’hui : une augmentation plus qu’impressionnante. ‹
Il note également que les fonds non-UCITS ont pratiquement disparu du marché belge. En 2011, il y avait encore 1490 fonds non-OPCVM, aujourd’hui il n’y en a plus que 18. Sur le marché belge aujourd’hui, presque seuls les fonds OPCVM sont actifs. Il est frappant de constater que la taille des fonds luxembourgeois dépasse désormais celle des fonds belges et que les fonds institutionnels augmentent alors que les fonds de détail diminuent : un effet Mifid évident.
Sur l’ensemble des fonds présents sur le marché belge, 73% sont libellés en euros. Il a également abordé la question de la durabilité, incontournable aujourd’hui, et a souligné que 34% de tous les fonds commercialisés en Belgique portent le label de durabilité et que 50% de tous les fonds qui arrivent sur le marché sont durables.
Une rentabilité plus faible
Mais au sein du secteur, tout n’est pas rose, car la rentabilité moyenne des sociétés de fonds est en baisse. La pression sur les marges est due à la concurrence des ETF, qui réduit les revenus, au moment même où les clients exigent une plus grande transparence des coûts. Entre-temps, les coûts ont augmenté en raison de la hausse des investissements dans l’informatique, la conformité et la gestion des risques. En conséquence, la croissance des bénéfices ne peut suivre le rythme de l’augmentation du chiffre d’affaires dans le secteur», conclut M. Van de Gucht.