Le 1er novembre, après huit années, Mario Draghi cédera sa place à Christine Lagarde. Il laisse un Conseil de la BCE profondément divisé, comme le montrent les récentes déclarations d’un nouveau membre de la BCE.
Dans un récent entretien accordé à Bloomberg, le nouveau président de la Banque centrale autrichienne, Robert Holzmann, a déclaré que les récentes mesures de relance de la BCE étaient une « erreur » et pourraient être inversées quand Mme Lagarde prendra la relève de M. Draghi.
Première réunion
M. Holzmann a participé pour la première fois au Conseil des gouverneurs de la BCE la semaine dernière. Il a repris le flambeau de son prédécesseur au franc-parler, Ewald Nowotny. Il a décrit le débat qui a eu lieu jeudi comme « très intense, mais aussi très constructif ».
Autocrate
M. Draghi s’est comporté en autocrate dans la décision qui a été prise récemment. On peut également s’attendre à ce genre de comportement de la part de Christine Lagarde, déclare Geert Noels lors d’un récent entretien accordé à Investment Officer. Lors de sa récente audition, Mme Lagarde s’est comportée en CEO de la BCE plutôt qu’en présidente du Conseil des gouverneurs. « Il est clair qu’elle entend marquer de son empreinte durable les décisions qui sont prises. » M. Draghi a également été confronté à une forte opposition de la part de membres de France, d’Allemagne, des Pays-Bas, d’Autriche et d’Estonie. Toutefois, il a une nouvelle fois imposé l’assouplissement quantitatif.
Les décideurs politiques ont également décidé de poursuivre la baisse de taux des dépôts, jusqu’en dessous de zéro. Ils ont également convenu que les banques obtiendraient des conditions plus favorables pour les prêts à long terme et ont laissé ouverte la possibilité d’un assouplissement supplémentaire.
Objectif en matière d’inflation
M. Holzmann s’interroge également sur ce qui se passera lorsque Mme Lagarde prendra la relève en novembre. Selon lui, des changements significatifs interviendront dans la manière dont la BCE mène sa politique monétaire. La manière dont la banque centrale fixe son objectif en matière d’inflation, qui est actuellement de 2, constitue un point de discussion de taille.
D’après Holzmann, il est possible que 2% ne soit pas faisable actuellement et que l’on opte pour 1,5%.
Enfin, le gouverneur autrichien a déclaré qu’il était temps que la BCE adapte sa politique de taux d’intérêt négatifs, car elle a manqué l’occasion de le faire en 2017.
En effet, un certain nombre de membres du Conseil des gouverneurs estiment que la poursuite de taux d’intérêt négatifs n’est pas appropriée et que ce n’est pas viable.