Le consultant Mercer a soulevé une idée révolutionnaire, qui ne plaira vraisemblablement pas au secteur de la gestion de patrimoine : c’est aux gestionnaires de fonds de payer les clients pour pouvoir gérer leurs portefeuilles, et non l’inverse.
En outre, selon la perspective de Mercer, les gestionnaires de patrimoine doivent garantir à leurs clients une certaine performance. S’ils la réalisent, ils recevront alors une rémunération conforme à leur prestation.
La proposition de Mercer, l’un des consultants les plus influents du marché institutionnel, bouleverserait totalement le modèle commercial du secteur de la gestion d’actifs. Mais cette proposition bénéficiera d’un accueil positif : selon le Financial Times, de nombreux investisseurs et autorités de surveillance estiment que le modèle actuelle sert uniquement le gestionnaire et pas son client.
Le journal indique que Mercer adopte une position selon laquelle un nouveau modèle de cet ordre est indispensable pour restaurer la confiance des investisseurs, tels que les fonds de pension et leurs participants. Selon la proposition de Mercer, les gestionnaires actifs ne recevraient de rémunération que s’ils réussissent leur stock-picking. Mais ils devraient néanmoins garantir une performance de base et s’acquitter de frais annuels auprès de leurs clients.
Divyesh Hindocha, un partenaire de Mercer, met au défi le secteur de la gestion de patrimoine avec une déclaration provocatrice : si le secteur veut générer de l’alpha, cette nouvelle approche devrait l’inciter à modifier son modèle commercial. Hindocha impute aux gestionnaires d’actifs la responsabilité de rétablir la confiance au sein du secteur en « s’exposant à la perte ».
Le FT cite une source qui affirme que les gestionnaires de fonds spéculatifs devraient saisir l’occasion sans attendre si cette proposition fait école. Il cite également Rob Bauer, professeur de finance à l’Université de Maastricht, qui trouve l’idée « attrayante, mais difficile à implémenter ».