2017 fut l’année des fusions et acquisitions offensives dans le secteur de la gestion d’actifs. Si le nombre de transactions a diminué, elles ont néanmoins pris de l’ampleur. Il semble que ce sont surtout les gestionnaires d’actifs de taille moyenne qui sont absorbés ou cherchent la protection auprès de leurs pairs.
C’est ce qui ressort d’une enquête menée par Dealogic à la demande du Financial Times. Le journal cite deux raisons qui sous-tendent cette évolution : l’émergence en forte accélération des fonds passifs et les frais de la directive européenne Mifid II.
Une pression croissante sur les frais et les revenus
Il en résulte que les gestionnaires d’actifs de plus petite taille sont confrontés à d’importants flux sortants. Ils tentent de croître et de diversifier davantage leur offre de produits, mais ils se retrouvent en position de faiblesse en raison de la pression croissante sur les frais et les revenus.
La fusion la plus importante de 2017 fut celle entre Aberdeen Asset Management et Standard Life, pour une valeur de 11 milliards de livres. Les deux gestionnaires d’actifs écossais ont fait face les onze premiers mois de 2017 à des flux sortants de près de 14 milliards de livres. Au travers de cette fusion, ils espèrent économiser 200 millions de livres de frais, en trois ans.
Intérêt pour les acteurs actifs dans les secteurs de niche
Le quotidien FT cite les propos de Phil Dobbin, analyste boursier auprès de Jefferson, qui parle avant tout de fusions et acquisitions transfrontalières, ayant pour objectif de jouer un rôle décisif sur le marché mondial. Selon lui, l’intérêt est manifeste pour les acteurs actifs dans des secteurs de niche comme les actifs de longue durée, la dette privée et les capitaux privés.
L’année dernière, le nombre d’opérations de fusions et acquisitions au niveau mondial atteignait les 781, tandis qu’on en comptabilisait 853 en 2016 et 1196 en 2011. Mais, fort de plus de 40 milliards de dollars, le volume des transactions fut le plus important depuis 2009, où les fusions et acquisitions avaient totalisé 60 milliards de dollars.
En 2009, l’opération majeure fut l’acquisition de Barclays Global Investors avec la plateforme iShares pour un montant de 13,5 milliards de dollars – probablement l’opération la plus rentable qu’une société de gestion d’actifs ait jamais réalisée : en 2017, BlackRock a déjà atteint, rien qu’avec la plateforme iShares, un flux entrant record de plus de 245 milliards de dollars.