
Nordea Asset Management envisage d’ouvrir un bureau à Bruxelles. Une décision guidée par l’apparition en Belgique d’une demande croissante pour les produits de la multi-boutique du gestionnaire de fonds nordiques.
Investment Officer a rencontré Christophe Girondel, responsable international de la distribution de Nordea Asset Management, à ce sujet.
L’asset manager, division de Nordea Group, gère un portefeuille de 220 milliards d’euros et se distingue par des fonds de type alpha et par les stratégies dites orientées solution ou « outcome ». La politique de Nordea AM consiste à appliquer un ESG-overlay.
« La Belgique est un marché intéressant et diversifié, voire fragmenté, qui compte un nombre d’acteurs relativement élevé. Les grandes banques y côtoient le unit linked business, les agents liés et les gestionnaires de patrimoine indépendants », explique Christophe Girondel.
La direction du bureau belge sera confiée à Roger De Passe, qui a notamment travaillé pour Generali. Le responsable des ventes pour le Benelux sera Thierry Muller, qui confirme que la Belgique constitue un marché intéressant pour un acteur tel que Nordea AM, dans la mesure où l’intérêt pour la gestion d’actifs axée sur l’indicateur alpha y est encore bien présent, contrairement aux Pays-Bas où l’accent repose principalement sur le passif.
Une structure de multi-boutique
Christophe Girondel explique que Nordea AM est caractérisée par une structure de multi-boutique, avec des équipes autonomes qui prennent leurs propres décisions sur la répartition des actifs. Ces 16 équipes sont pilotées par un head of investments. Parmi ces investissements alpha, les covered bonds sortent du lot ; une stratégie très familière à Nordea AM et dans laquelle s’est déjà montrée brillante par le passé.
Il convient également de citer les stratégies d’actions alpha, qui combinent faible volatilité et répartition des actions. Nordea AM offre différents niveaux de volatilité qui sont entre autres proposés dans les stratégies orientées résultat, poursuit Christophe Girondel.
Ces stratégies sont prometteuses, car le marché des pensions est encore limité en Belgique, raison pour laquelle l’alternative, à savoir les fonds unit linked assortis d’un rendement à échéance, y est très prisée. Il s’agit d’une approche bottom-up de stockpicking, qui privilégie la sélection en fonction de critères tels que le profit et le cash flow.
Une position très défensive
Christophe Girondel : « Les investisseurs belges adoptent une attitude très défensive, qui s’accorde bien avec nos produits. » On dit sur le marché que Nordea AM informe rapidement et précisément le client final, sur les performances notamment.
Christophe Girondel et Thierry Muller soulignent le troisième pilier de la politique de Nordea AM : les critères ESG. Le gestionnaire de fonds est actif depuis plus de 10 ans sur ce terrain et pratique l’exclusion en alternance, tout en recherchant le best in class dans sa sélection d’actions. Un rating ESG est attribué à chacune des entreprises sélectionnées. Cela s’accompagne d’une intégration ESG qui se déroule principalement par le biais d’un vote aux assemblées des actionnaires.
Christophe Girondel se dit ravi du fait que la fédération de défense d’intérêts belge Febelfin planche sur un label ESG pour les produits distribués en Belgique. L’Union européenne s’attèle elle aussi à la normalisation des définitions de produits durables, sur la base d’une taxonomie. « Certains pays veulent néanmoins aller plus loin que d’autres, ce qui peut bien entendu générer une fragmentation », poursuit-il. « Pour les asset managers paneuropéens, c’est évidemment moins réjouissant. »
Nordea AM compte 400 clients, tant institutionnels que corporatifs, dont 16 grandes banques, principalement en Europe. Les fonds de Nordea AM sont enregistrés comme Sicav au Luxembourg.