KOIS Groep heeft 150 miljoen euro opgehaald voor het fonds Impact Expansion. Een aanzienlijk bedrag, al duurde de funding iets langer dan oorspronkelijk voorzien. Is dit een keerpunt in impact investing in België?
Investment Officer a interrogé François de Borchgrave, fondateur et co-CEO de KOIS et managing partner chez Impact Expansion, sur ce qui lie les funders, comment mesurer l’impact sociétal et ce qu’il en est du rendement.
L’objectif de ce fonds à impact était de 120 millions d’euros en 2023. Il a été par la suite revu à 120-150 millions d’euros à atteindre au premier trimestre 2024. À la fin du financement, en juin 2024, le nouvel objectif avait été atteint.
« Nous avons atteint la limite supérieure que nous avions fixée afin de rester cohérents avec notre stratégie et la taille des entreprises dans lesquelles nous souhaitons investir », souligne François De Borchgrave.
Le co-CEO estime que ce résultat « n’est pas évident dans le climat actuel, où de nombreux limited partners (LP) ont récupéré moins que prévu des fonds dans lesquels ils avaient investi. Il y a eu peu de distributions ces dernières années et, par conséquent, peu d’engagements disponibles pour de nouveaux fonds. »
Nous nous entretenons donc avec un homme satisfait. Il admet cependant que le timing aurait pu être meilleur. « Honnêtement, nous aurions pu atteindre notre objectif plus rapidement, mais nous avions sous-estimé la lenteur de l’administration et de la réglementation. Il s’écoule parfois des mois entre la conclusion d’un accord avec un investisseur et sa finalisation. »
Parmi les funders, on trouve non seulement des banques et des compagnies d’assurance (BNP Paribas Fortis Private Equity, Ethias, Securex, VDK Bank), mais aussi des fonds d’investissement tels que le FEI (Fonds européen d’investissement), PMV et FPIM. De plus, des familles (ou leur véhicule d’investissement) et particuliers fortunés ont également rejoint le projet, comme Michel et Bernard Moortgat, la famille Piet Van Waeyenberge, la famille Périer-D’Ieteren, les familles actionnaires d’AB Inbev et le champion de golf Thomas Pieters. Les investisseurs institutionnels ont contribué à hauteur d’environ 70 % du total, contre environ 30 % pour les investisseurs privés, avec pour cette dernière catégorie des tickets compris entre 1 et 2,5 millions d’euros. Un investisseur privé, dont le nom n’a pas été révélé, a cependant apporté une somme substantiellement plus élevée.
Qu’est-ce qui relie ces investisseurs ? Pour François de Borchgrave, « tout d’abord, il y a une prise de conscience générale du fait qu’il est nécessaire d’agir pour changer le cap de notre économie non durable. Cette prise de conscience grandit, la législation se renforce et les entreprises se positionnent de plus en plus sur le marché durable.
Ensuite, il y a aussi l’aspect financier. En tant que groupe, nous avons un historique de performance attesté au cours des dix dernières années : 21 % de TRI (taux de rentabilité interne, une mesure de la rentabilité du capital-investissement, NDLR) et un multiple de 2,7 (une mesure de la valeur créée par un investissement en capital-investissement par rapport au montant initial de l’investissement, NDLR). »
Il semble que KOIS ait trouvé le point d’équilibre parfait entre impact sociétal et rendement financier. Longtemps, on estimait que l’on ne pouvait choisir que l’un ou l’autre, mais les résultats historiques de KOIS montrent qu’il est possible de concilier les deux.
Impact Expansion compte déjà trois prises de participation en Europe occidentale hors dde Belgique. La première prise de participation belge d’Impact Expansion est BeliVert, une entreprise qui installe des panneaux solaires, mais propose également des bornes de recharge, de la gestion énergétique et des batteries pour bâtiments, un secteur qui a fortement fluctué ces dernières années et semble très dépendant des subsides et des prix de l’énergie. « À court terme, oui », affirme François de Borchgrave. « Lors de la première vague de créations d’entreprises ans le secteur solaire, il y a eu des faillites, mais nous sommes actuellement dans la deuxième vague. Ce secteur est là pour rester et il ne fera que croître à l’avenir. »
Les entreprises et les fonds peuvent clairement quantifier le rendement financier. Mais en est-il de même pour le rendement sociétal ? Comment le mesure-t-on concrètement ? « Cela peut être très simple ou très complexe. Nous adoptons une approche pragmatique », explique François de Borchgrave. « Pour chaque entreprise dans laquelle nous investissons, nous définissons avec le chef d’entreprise les principaux indicateurs clés de performance (KPI) en matière d’impact ainsi que les ambitions adéquates. Ces éléments sont ensuite soumis à un pool d’experts en matière d’impact. Nous collaborons à cette fin avec une trentaine d’experts, chacun spécialisé dans son secteur. Nous demandons à l’expert en impact si ces KPI sont appropriés et si les objectifs sont suffisamment ambitieux. Nous soumettons ensuite son avis à un comité KPI d’impact, composé d’investisseurs de notre fonds. Enfin, une partie externe réalise un audit à la fin du processus. »
Quel est le degré de pragmatisme d’Impact Expansion dans ses prises de participation ? Supposons, par exemple, que le fonds ait l’opportunité d’investir dans une exploitation minière responsable en Europe, afin de réduire la dépendance à la Chine en ce qui concerne le lithium, le nickel et le cuivre, par exemple. « Nous examinerions certainement un tel dossier, s’il aide l’Europe à opérer la transition vers une énergie durable », déclare François de Borchgrave. « Il n’y aucune entreprise sans impact négatif. L’important, c’est qu’elle ait d’abord un impact positif (dans ce cas, fournir des matériaux pour la production d’énergie durable), que nous essayons ensuite de maximiser. Ensuite, il s’agit de savoir comment l’entreprise gère l’impact négatif de
François de Borchgrave n’est clairement pas un idéologue, mais un pragmatique. S’il doit choisir entre décroissance et croissance verte, il opte résolument pour une croissance durable. « La décroissance pour l’économie dans son ensemble me paraît absurde. Je suis pour une supercroissance dans certains secteurs et une décroissance dans d’autres. Manger comme le fait l’Américain moyen jusqu’à en tomber malade n’est pas judicieux. Acheter pour acheter, nous devons en finir avec cela. La fast fashion, qui consiste à acheter quelque chose de nouveau chaque mois, ne profite à personne. En revanche, nous pouvons nous attendre à une croissance formidable dans les méthodes de production propres et durables pour une consommation durable, de meilleurs soins de santé, des formations plus efficaces menant à un emploi, etc. Avec Impact Expansion, nous recherchons des entreprises désireuses de réaliser ces objectifs en Belgique et en Europe, avec des investissements de 5 à 20 millions d’euros par entreprise. »
Info : www.impact-expansion.com