
La directive MiFID II n’a pas entraîné chez les clients de Puilaetco Dewaay un transfert significatif des actifs des fonds internes vers des gestionnaires d’actifs externes. « L’effet le plus important est une nouvelle augmentation de la part de marché des fonds passifs. »
Tel est ce qu’a déclaré Georges Nédée (photo), Chief Investment Officer de la banque privée, lors d’un entretien avec Investment Officer.
« La directive MiFID II a un impact majeur sur la transparence des coûts, aussi bien pour les fonds que pour la gestion des portefeuilles. Cela signifie que chaque acteur de la chaîne de valeur de la gestion d’actifs doit être en mesure de démontrer en permanence sa valeur ajoutée. C’est pourquoi nous constatons principalement une nouvelle augmentation de l’importance des fonds passifs dans les portefeuilles des clients. » Selon lui, il n’est guère question d’augmentation du nombre de fonds externes par rapport aux solutions internes.
Nédée : « Le ratio du portefeuille reste relativement stable, car notre gestionnaire d’actifs interne Rivertree ne se concentre que sur un nombre limité de niches et ne lance pas constamment de nouveaux fonds. »
Ces dernières années, un certain nombre de concurrents de Puilaetco Dewaay, dont Belfius et les banques néerlandaises Van Lanschot et ING, sont entièrement passés à l’architecture ouverte. Dans ce type de modèle, les investissements sont effectués uniquement dans des fonds de gestionnaires externes. Aux Pays-Bas, ce type de modèle est la norme depuis de nombreuses années pour pratiquement tous les gestionnaires d’actifs et les banques.
Cependant, la plupart des banques privées belges, telles que Delen, KBC et Degroof Petercam, travaillent encore (presque) exclusivement avec des fonds internes. Chez Puilaetco Dewaay, ils optent traditionnellement déjà pour une forme mixte. Environ 20 % des actifs sous gestion sont investis dans des fonds Rivertree – le gestionnaire d’actifs du Groupe KBL, la société mère de Puilaetco Dewaay. Le reste est investi dans les fonds de gestionnaires externes. Jusqu’en juillet dernier, Rivertree s’appelait Richelieu Investment Funds, avant que le Groupe KBL ne cède ses activités bancaires françaises, dont la marque Richelieu.
Focalisation sur des niches
« En tant que gestionnaire d’actifs de taille relativement modeste, nous choisissons de nous concentrer sur un nombre limité de classes d’actifs. Nous ne pouvons pas prétendre exceller sur toute la gamme », explique Ignace De Coene, responsable des fonds d’actions chez Rivertree, qui compte d’ailleurs également des clients externes. Environ 30 % des actifs sous gestion proviennent de l’extérieur des banques du Groupe KBL.
« Notre positionnement de niche fait la différence avec beaucoup de nos concurrents, comme Degroof Petercam [où De Coene a travaillé pendant près de 9 ans]. Ils veulent couvrir l’ensemble des classes d’actifs, tant pour la banque proprement dite qu’en externe. »
Empreinte internationale
Quelle est la niche dans laquelle Rivertree est le meilleur ? « Nous nous concentrons principalement sur les actions et obligations européennes. Au sein des actions, nous sommes particulièrement forts dans les actions à dividendes et les petites et moyennes capitalisations », répond De Coene. « Pour cette dernière stratégie, nous avons une équipe à Bruxelles, à Amsterdam via notre banque sœur InsingerGilissen, ainsi qu’à Munich. L’input local est pour nous très important, en particulier pour les petites et moyennes capitalisations. Notre présence dans différents pays nous donne parfois une longueur d’avance sur nos concurrents. L’équipe de gestion small- et mid-cap, basée à InsingerGilissen, a remporté le prix néerlandais Lipper Group Award ‘Equity Small’.
L›‘empreinte’ internationale est de toute façon un paramètre qui distingue Rivertree des autres gestionnaires d’actifs internes, estime Decoene. « La collaboration avec des équipes de différents pays est le point le plus important à cet égard. Nous avons une expertise immobilière à Amsterdam et des spécialistes dans différentes filiales du Groupe KBL [en Belgique, au Luxembourg, à Amsterdam, à Manchester, à Londres et à Munich]. Par exemple, dans toute l’Europe, nos spécialistes obligataires locaux travaillent ensemble pour définir la stratégie de nos fonds obligataires. »
Les fonds Rivertree préférés de Puilaetco CIO Nédée sont en effet deux fonds d’actions européens. « En plus du fonds small- et midcap, il s’agit de Rivertree Equity Income Europe, qui investit dans des actions à dividende élevé et est donc plus défensif que le marché actions européen au sens large. Dans les conditions de marché actuelles, ce fonds contribue à maintenir l’exposition aux marchés actions européens, mais avec la prudence nécessaire. » Le fonds Rivertree Equity Income a été converti en fonds de dividendes à partir de fin 2016. Selon l’analyse de Morningstar, le fonds surperforme le marché large sur 2 ans et se situe dans le premier quartile de la catégorie concernée.
Fonds passifs et fonds multi-actifs
En plus de ces fonds de niche, Puilaetco Dewaay utilise également les fonds multi-actifs de Rivertree. Sur les 5 milliards d’euros d’actifs gérés par Rivertree, environ 1,5 milliard sont désormais investis dans des fonds multi-actifs. En plus des fonds passifs, il s’agit selon Nédée de la catégorie de fonds qui connaît la plus forte croissance : « Ces fonds sont souvent une solution optimale pour le client en vue d’atteindre ses objectifs d’investissement du point de vue de la gestion, du coût et de la fiscalité. Les clients semblent accepter les rendements relativement faibles. »
Le fonds Rivertree Strategic Defensive a réalisé sur les trois dernières années un rendement annualisé de 2,31 % après coûts. Le fonds Rivertree Strategic Defensive est noté 4 étoiles par Morningstar, le bureau d’analyse indépendante de fonds. Dans sa catégorie Morningstar (EUR cautious allocation – Global), le fonds se situe dans le premier quartile sur 3 trois ans.