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Pour que l’année 2025 soit exceptionnelle pour les actions, il faudra qu’une stabilité géopolitique s’installe, ce qui semble cependant peu probable. Les grandes sociétés de fonds insistent donc plus que jamais sur l’importance de la diversification pour faire face à la volatilité attendue.

« En 2025, plusieurs facteurs devront converger pour que les actions égalent ou surpassent leurs performances extraordinaires de l’année écoulée », écrit William Davies, Global CIO de Columbia Threadneedle, en réponse à la question d’Investment Officer concernant les points sur lesquels il souhaite concentrer ses attentes pour l’année prochaine. Cette question faisait partie de notre brève enquête menée auprès des grandes sociétés de fonds internationales concernant leurs perspectives. « Les risques géopolitiques doivent se stabiliser », pose notamment comme condition William Davies, tout en ajoutant qu’il ne s’attend pas à ce que cela se produise. Des gains sur les marchés actions restent envisageables, mais seront nettement plus modestes qu’en 2024.

« Si 2024 était une année électorale, 2025 sera celle où les promesses électorales populistes seront confrontées à la réalité des marchés financiers »

Kevin Thozet, Carmignac

Aegon Asset Management ne prévoit pas non plus une année calme. Pour Jacob Vijverberg, responsable de l’allocation d’actifs, 2025 sera une année marquée par « de nombreux dangers pour l’économie et les marchés ». Invesco et Carmignac en attribuent principalement la cause à la politique américaine. « Si 2024 était une année électorale, 2025 sera celle où les promesses électorales populistes seront confrontées à la réalité des marchés financiers », déclare Kevin Thozet de Carmignac. 

Paul Jackson, Global Head of Asset Allocation Research chez Invesco, anticipe également une montée des incertitudes pour cette même raison : « L’enthousiasme actuel pour le programme de Trump s’essoufflera et il faudra se préparer à des épisodes de volatilité liés à la politique budgétaire, à la politique commerciale et aux événements géopolitiques. » Chris Iggo, CIO d’AXA Investment Managers, s’inquiète notamment du « risque potentiel de guerre commerciale ».

Corrélation entre actions et obligations

Les investisseurs doivent se prémunir contre cette volatilité et LGIM attire à cet égard l’attention sur la corrélation entre actions et obligations. Traditionnellement négative, cette corrélation a souvent dérogé à la règle au cours des deux dernières décennies, avec davantage d’années où les rendements des deux classes d’actifs ont évolué dans la même direction que d’années où ils se sont compensés.

Cependant, Chris Teschmacher de LGIM observe que cette corrélation est récemment redevenue négative, ce qui constitue une bonne nouvelle pour les investisseurs cherchant avant tout à diversifier leurs risques. Mais cette éventuelle satisfaction pourrait être de courte durée : « Un pic d’inflation entraînera à nouveau une évolution des rendements dans la même direction, augmentant ainsi à nouveau le risque global des portefeuilles », avertit Chris Teschmacher, avant de souligner le potentiel inflationniste du programme de Donald Trump. Néanmoins, certains éléments de ce programme ne sont pas inflationnistes : si sa politique aboutit effectivement à la fin de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le prix du pétrole (un facteur clé dans les chiffres de l’inflation) pourrait baisser de manière significative.

Schroders identifie également une opportunité pour les obligations de (re)gagner une place plus importante dans les portefeuilles à des fins de diversification des risques. « Avec des niveaux d’inflation plus faibles, elles peuvent offrir une couverture plus efficace contre la faiblesse des actifs cycliques », déclare Lisa Hornby, head of US Fixed Income chez Schroders. De plus, les obligations peuvent également constituer une bonne stratégie en termes de rendement. « Les obligations sont actuellement bon marché par rapport aux actifs alternatifs, avec des rendements supérieurs à ceux des bénéfices attendus du S&P500.

En revanche, J.P. Morgan Asset Management plaide en faveur d’une allocation significative en actifs alternatifs. Selon Vincent Juvyns, stratégiste, les investisseurs ne peuvent plus compter uniquement sur la corrélation négative actuelle entre actions et obligations pour assurer la diversification. En ce qui concerne les actions, il préconise une gestion active, en particulier pour compenser la domination du marché, qu’il considère comme un phénomène cyclique.

Pessimisme excessif

Dans une perspective de diversification, LGIM mentionne le peso mexicain, qui a particulièrement souffert dans les semaines suivant la victoire électorale de Trump. Les investissements européens apparaissent également comme une option intéressante, en particulier les obligations d’État allemandes : « Nous estimons que le pessimisme à l’égard de l’Europe est exagéré », affirme Chris Teschmacher.

Fidelity International, enfin, se tourne également vers les économies émergentes pour diversifier les portefeuilles. Cependant, ce gestionnaire d’actifs insiste également sur l’importance d’une sélection rigoureuse : un investissement indiscriminé sur les marchés émergents ne constitue pas une stratégie optimale.

« Nous identifions des opportunités sur certains marchés de la dette à haut rendement, comme le Brésil et l’Afrique du Sud », écrit Henk-Jan Rikkerink, responsable mondial des solutions multi-actifs chez Fidelity International. Il précise toutefois privilégier les titres libellés en monnaie forte, car même sur ces marchés, l’influence des développements politiques aux États-Unis reste dominante : « La probabilité d’une appréciation significative du dollar est élevée. »

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