En matière de gestion de produits, les tendances sont aux produits axés solution, aux comptes gérés et à de nouveaux types de fonds qui rendent les produits de faible liquidité accessibles à un public plus large.
C’est ce qu’a affirmé Sasha Miller, head of market intelligence chez Schroders, devant un public de journalistes internationaux invités à Londres.
Si les clients investissaient autrefois par le biais de fonds de placement parce que les maisons de fonds avaient plus facilement accès aux marchés et permettaient de disposer de portefeuilles plus diversifiés, les clients sont toujours plus nombreux à investir en vue d’un objectif déterminé. Ils ne sont pas intéressés par les rendements relatifs mais visent à tirer de leurs placements un rendement annuel absolu moyen déterminé ou un pourcentage déterminé de revenus.
Fonds à date cible
Dans le prolongement de cette approche, Mme Miller prévoit une augmentation de la demande de produits axés solution, soit des produits qui visent un objectif spécifique. Pensons aux fonds à date cible : des fonds à durée déterminée qui reversent le principal à l’échéance.
Contrairement aux fonds à date cible qui étaient utilisés dans les solutions de pension, Miller vise des produits qui affichent une durée de cinq ans. Ces produits pourraient servir d’alternative au stationnement de sommes pendant quelques années sur un compte d’épargne, une approche peu productive à l’heure actuelle.
Millennials
Pour Sasha Miller, les produits qui poursuivent un mode d’investissement conservateur présentent également un potentiel intéressant. Ces produits répondent en effet aux besoins des “babyboomers” qui souhaitent continuer à investir après leur pension, mais aussi à ceux de la génération du millénaire. Selon elle, les études révèlent non seulement que les “millennials” s’intéressent à l’investissement durable, mais une étude récente menée par Schroders indique aussi qu’ils détiennent beaucoup plus de liquidités que les autres générations.
« Quelque 55 pour cent des millennials détiennent du cash, contre 44 pour cent pour les autres générations. » En outre, ces jeunes gens détiennent deux fois plus de liquidités que les autres générations, si l’on en croit Miller. « Ils n’affichent pas une grande disposition à investir. » Pour répondre aux préférences de ces personnes, des produits plus conservateurs sont nécessaires, conclut-elle.
Une approche sur mesure
Miller prévoit aussi une hausse des comptes gérés. Depuis toujours, les comptes gérés ne sont accessibles qu’aux institutionnels et autres grands investisseurs parce qu’ils constituent une solution sur mesure et donc coûteuse. Or, les développements technologiques rendent les solutions sur mesure toujours plus accessibles aux clients possédant un patrimoine plus modeste, constate-t-elle.
Le client disposant d’un compte géré investit lui-même directement dans toutes les actions ou obligations déterminées par la stratégie. Par conséquent, il dispose d’une meilleure vue sur les produits dans lesquels il investit. Cette approche permet également de répondre plus facilement aux souhaits personnels des clients. Dans certains pays, Schroders propose déjà à partir d’un patrimoine investi de 1 000 livres l’accès à un mandat d’une série de stratégies multi-actifs. Miller s’attend à ce que les comptes gérés deviennent des alternatives valables aux fonds de placement.
Un meilleur accès aux actifs privés
Enfin, Mme Miller prévoit l’apparition d’autres instruments neufs qui permettront aux investisseurs d’accéder à des catégories d’investissement qui ne sont pas encore accessibles à tous aujourd’hui, telles que le capital-investissement et l’endettement privé.
Schroders a repris récemment l’investisseur en capital-investissement Adveq. Les fonds de cette société suisse sont de type closed-end et les investisseurs doivent y demeurer investis jusqu’à l’échéance. On pourrait envisager de lancer un fonds de capital-investissement permettant d’y entrer et d’en sortir une fois par trimestre.