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Le 21 décembre, Tesla rejoindra l’indice S&P 500. En termes de capitalisation boursière, Tesla est de loin la plus grande entreprise jamais ajoutée au S&P 500. Pendant un certain temps, il avait été question d’inclure Tesla en deux étapes, mais il a maintenant été décidé de procéder en une seule étape. Elle sera la sixième entreprise de l’indice affichant une pondération de plus de 1 %.

Tesla est ainsi plus grande que Berkshire Hathaway, juste derrière Facebook.

Suite à l’inclusion dans le S&P 500, plus de 100 milliards de dollars d’argent passif se retrouveront en circulation. De nombreux investisseurs considèrent l’indice S&P 500 comme un proxy pour l’investissement dans les actions américaines, et l’indice est donc populaire parmi les investisseurs passifs. De plus, l’inclusion intervient vers la fin de l’année, au moment où la liquidité du marché boursier est inférieure à la normale. L’action Tesla a augmenté de plus de 570 % cette année. Rien que depuis l’annonce de l’inclusion le 16 novembre, elle a encore augmenté de 40 %. Les investisseurs passifs ont donc manqué une part importante du rendement. 

Tesla sera ajoutée le vendredi précédant Noël. Il s’agit d’une journée des trois sorcières, le jour où les options et les contrats à terme sur les actions et les indices boursiers arrivent à expiration. Sur la base des positions actuelles, on peut s’attendre à un effet de renforcement des cours sur le marché sous-jacent. Ainsi, avec l’inclusion de Tesla, il faut donc tabler sur davantage de volatilité, et certainement sur plus de volume. Tesla sera incluse au début de la journée de négociation, de sorte que de nombreux investisseurs indiciels prendront une position vers la fin de la journée de négociation précédente.

Un tel changement entraînera inévitablement une tracking error, c’est-à-dire un écart entre le rendement du fonds indiciel/ETF et l’évolution de la valeur de l’indice. Pour les investissements indiciels, la tracking error doit être considérée comme le coût supplémentaire qu’un investisseur doit payer pour investir dans l’indice. 
La popularité de l’investissement indiciel a contribué à la forte hausse du cours de Tesla cette année. L’intérêt des investissements indiciels pour les sociétés cotées en bourse est qu’il n’est pas important de savoir combien de bénéfices une société réalise ou quelles sont les perspectives d’avenir. Seule la pondération dans l’indice compte. Cela ne s’applique pas seulement à Tesla. L’investissement indiciel a également contribué à la forte hausse du cours des actions FAAMG, qui affichent maintenant une pondération d’environ 20 %.

L’indice S&P 500 devient donc de plus en plus exotique avec, d’une part, les actions Big Tech qui ont fortement augmenté et, d’autre part, un groupe croissant d’entreprises zombies. Cela montre clairement que l’investissement indiciel regorge de choix actifs. En effet, les véritables investisseurs passifs investissent en grande partie dans le capital-investissement : il n’y a que 41 000 entreprises cotées en bourse et 200 millions d’entreprises privées. Un portefeuille véritablement passif est également constitué en grande partie de biens immobiliers, car la valeur de l’ensemble des biens immobiliers dans le monde est estimée à 281 000 milliards de dollars, par rapport à une capitalisation boursière mondiale de 43 000 milliards de dollars.

L’investissement indiciel est une innovation disruptive qui a permis de réduire le coût des fonds d’investissement actifs et de nous libérer des index huggers qui, à un coût bien trop élevé, ne faisaient guère plus que des investissements déguisés dans l’indice. Pendant des années, des centaines de milliards de dollars ont afflué dans l’indice chaque année. C’est en partie pour cette raison qu’il s’agissait d’une stratégie difficile à battre. Mais le pic de l’investissement indiciel est probablement déjà derrière nous. Beaucoup de fonds indiciels et d’ETF deviennent de plus en plus actifs. Il y a maintenant plus d’ETF que d’actions individuelles et il n’est pas inimaginable qu’il existe un ETF pour cela.

À cela s’ajoute la forte croissance de l’investissement durable. Combiné à une réglementation durable croissante, cet afflux fait de cette stratégie, par analogie avec l’investissement indiciel, une stratégie d’investissement qui sera difficile à battre dans les années à venir. Mais tout d’abord, l’ETF iShares MSCI USA Momentum Factor, où Tesla a une pondération de 7,2 %, et bien sûr, l’ETf iShares MSCI USA SRI, où Tesla a une pondération de 5,5 %, en bénéficieront cette année.
Bref : un momentum durable, un bon résumé de ce qui a bien performé en 2020. Voyons à quoi ressemblera le monde après le 21 décembre. 

Han Dieperink est investisseur et consultant indépendant. Plus tôt dans sa carrière, il a été chief investment officer chez Rabobank et Schretlen & Co. Il fait part de son analyse et de ses commentaires sur les conséquences de la crise du coronavirus pour l’économie et les marchés sur Fondsnieuws. Ses articles paraissent le mardi et le jeudi.
 

 

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