En 2022, la population mondiale a dépassé la barre des 8 milliards d’individus. C’est bien plus qu’en 1950, lorsque la planète ne comptait que 2,5 milliards d’habitants. Depuis 1975, l’on compte un milliard d’individus en plus chaque 12 ans environ. L’Organisation des Nations Unies estime qu’en 2050, notre Terre hébergera 10 milliards d’habitants. Or, tous ces individus doivent avoir accès à des aliments sains et nutritifs ; pour autant, il est essentiel de ne pas franchir les limites planétaires.
Résoudre cette équation représente un défi énorme non seulement pour le secteur agricole, mais aussi pour les consommateurs. Nourrir toutes les bouches nécessite une gestion efficace des terres agricoles disponibles, la modernisation des systèmes alimentaires, par exemple grâce à l’adoption de systèmes alimentaires circulaires, le recours à une agriculture de précision et/ou verticale et une adaptation de nos systèmes de distribution et d’emballage, pour éviter le gaspillage. Mais le consommateur a aussi un rôle important à jouer : notre modèle alimentaire va devoir changer, avec moins de produits animaux et plus de produits végétaux. La demande de repas sains est aussi vouée à augmenter. Parallèlement, de nombreux défis vont devoir être relevés en matière de gestion des risques climatiques, de biodiversité, de qualité du sol, de déforestation et d’approvisionnement en eau douce.
Ces perspectives offrent une vaste gamme de possibilités d’investissement. Les gérants de fonds ciblant l’agriculture peuvent par exemple investir dans des entreprises intervenant en amont de la chaîne de valeur (producteurs d’engrais, de graines et de pesticides), ou alors dans des producteurs de denrées alimentaires (Mowi, plus grand éleveur de saumons au monde, le groupe agroalimentaire Adecoagro) ou des fabricants de machines agricoles telles que Deere, ou encore dans une entreprise spécialisée dans le traitement et la négociation des matières brutes, comme Bunge, voire dans des acteurs du transport, de l’emballage et de la vente d’aliments et de boissons finaux. Chaque type d’entreprise a aussi sa propre dynamique. Celles situées en amont de la chaîne de valeur (producteurs d’engrais, par exemple) sont plus volatiles, tandis que les sociétés spécialisées dans l’alimentation et les boissons (Coca-Cola, Ahold Delhaize, Nestlé…) sont généralement de nature plus défensive.
Si les consommateurs semblent avoir amorcé un puissant revirement vers une alimentation durable, et que les acteurs sectoriels peuvent profiter d’un marché de croissance séculaire, toutes les entreprises connaissant une croissance durable ne formeront pour autant pas forcément un investissement réussi. Beyond Meat, pionnier sur le marché des substituts de viande, représente à cet égard un exemple éloquent. Le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui vend ses produits directement en supermarché et fournit aussi, notamment, McDonalds et Yum Brands, a été multiplié par quatre au cours des cinq dernières années. Mais l’entreprise, cotée depuis 2019, a vu son cours plonger de 234 dollars l’année de sa cotation à 12 dollars environ aujourd’hui, plombé par l’inflation galopante, les vents contraires conjoncturels, les changements opérés à la tête de l’entreprise et l’intensification de la concurrence.
La première place du top 5 des fonds de la catégorie Morningstar des actions du secteur de l’agriculture pour lesquels des données récentes existent, sur la base du rendement généré entre début janvier et fin juillet 2003, revient au fonds Schroder ISF Global Sustainable Food and Water. Géré par Mark Lacey, Alexander Monk et Felix Odey, ce dernier investit dans des entreprises susceptibles de contribuer de différentes manières à un secteur agricole et une industrie de l’eau plus durables. L’équipe a identifié six thèmes (gestion de l’eau, machines agricoles, intrants agricoles, production et traitement des aliments, emballage, distribution et recyclage et enfin, vente au détail de denrées alimentaires).
Le portefeuille compte un grand nombre d’entreprises actives dans la chaîne de valeur agricole : le fonds couvre donc l’ensemble des processus, de la ferme à l’assiette. Il investit notamment dans Deere, réputé pour ses tracteurs, mais aussi dans Yara International et K+S (engrais), NX Filtration (filtrage de l’eau), Danone (agroalimentaire) Carrefour et Tesco (supermarchés) ainsi qu’HelloFresh (livraison de paniers repas) ; au total, le portefeuille compte une cinquantaine de titres.
La stratégie a généré, de loin, la meilleure performance de l’année en 2023, avec +9,6 %. Franz Colruyt, Husqvarna, Sainsbury’s, HelloFresh et Tesco ont notamment contribué de manière significative au résultat.
BE
Name |
Total Ret YTD (Mo-End) EUR |
Total Ret Annlzd 3 Yr (Mo-End) EUR |
Std Dev 3 Yr (Mo-End) EUR |
Morningstar Medalist Rating |
Morningstar Rating Overall |
ISIN |
Schroder ISF Global Sust Fd and Wtr |
9.07 |
Negative |
LU2380233275 |
|||
Terroirs et Avenir SICAV Monde Agricole |
8.42 |
7.52 |
16.61 |
Neutral |
*** |
FR0013442340 |
LO Funds New Food Systems |
4.36 |
Negative |
LU2491941154 |
|||
Pictet-Nutrition |
2.15 |
3.18 |
13.71 |
Negative |
*** |
LU0366534344 |
BlackRock Global Funds - Nutrition Fund |
-0.46 |
1.94 |
14.58 |
Neutral |
** |
LU0385154629 |