Le ralentissement conjoncturel et les craintes de récession ont entraîné un certain nombre de changements sur les marchés financiers. Le plancher historique atteint par le rendement de l’emprunt souverain allemand à 10 ans, qui était déjà passé en territoire négatif en 2016, témoigne notamment de l’ampleur des ajustements.
La faiblesse persistante des taux pose problème pour les investisseurs obligataires, qui ne savent plus où chercher du rendement. Ils sont donc contraints de se réorienter vers d’autres catégories offrant traditionnellement un rendement plus élevé. Nous consacrons le top 5 de cette semaine à un type d’actifs qui a beaucoup profité de la quête de rendements positifs : la catégorie Morningstar des Obligations EUR Haut Rendement, qui regroupe les obligations libellées en euros et notées BB ou moins. Elle affiche une forte corrélation avec les actions, mais avec une volatilité moindre.
Des afflux considérables
Les afflux énormes dont a bénéficié cette catégorie après la crise financière de 2008/2009 (35 milliards d’euros de capital frais sur dix ans) témoignent de sa popularité, logique au vu de son rendement annualisé moyen: 9,75 % en euros entre début 2009 et le 30 juin 2019. Le rendement élevé servi par ces obligations est toutefois le revers d’un risque accru : sur cinq ans, l’écart type atteint 4,21 %.
Et le sort des obligations européennes à haut rendement en 2018 montre que ce risque peut devenir bien réel : la catégorie a en effet reculé de 4,26 % sur l’année, affichant sa plus forte perte depuis 2008. Si l’on exclut le coupon moyen de 2018, qui fluctuait entre 3,6 et 4,8 %, le rendement total est encore plus négatif, à -8,46 %.
La fourchette des coupons témoigne aussi de l’importante dispersion en termes de prime de risque.
En termes de flux, 6 milliards d’euros ont changé de destination en 2018, confirmant la tendance initiée en 2017. Mais le moindre redressement, à l’image de celui constaté cette année (+6,14 % entre le 1er janvier et le 30 juin), se traduit immédiatement par un regain d’intérêt pour la catégorie, et donc une hausse des afflux. Entre le début d’année et la fin du mois de mai 2019, le marché européen du haut rendement avait collecté pas moins de 2,4 milliards d’euros. Le top 5 de cette semaine est établi sur la base du rendement sur la période juillet 2018 - juin 2019.
Candriam parmi les meilleurs
Le fonds Candriam Bonds Euro High Yield, assorti d’une notation Morningstar Analyst Rating Silver, occupe la deuxième place du classement. La stratégie est gérée depuis 1999 par Philippe Noyard (photo), qui a su constituer au fil des années une équipe solide et stable comptant trois gérants de portefeuille et cinq analystes fondamentaux, qui se distingue par ses analyses de qualité sur les obligations à haut rendement et les arbitrages de crédit.
En 2019, l’équipe a été intégrée à l’équipe crédit investment grade de Candriam, qui compte désormais cinq gérants de portefeuille et huit analystes crédit. Le processus d’investissement met surtout l’accent sur une sélection bottom-up des titres sur la base d’une analyste fondamentale, juridique et quantitative.
La troisième place est occupée par le fonds Robeco European High Yield, également noté Silver. La stratégie est gérée par Roeland Moraal, assisté de Sander Bus, un duo très expérimenté qui opère de concert depuis novembre 2005.
En 2016, Christiaan Lever est venu rejoindre l’équipe de gestion du portefeuille. Les choix opérés au niveau des titres se basent sur les notes de crédit fondamentales et les recommandations des analystes et visent à optimiser le risque et le rendement. Il incombe aux gérants d’évaluer les valorisations relatives de leurs positions en portefeuille.