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Ces dernières années, le mouvement en faveur des énergies renouvelables s’est intensifié. Sur le marché boursier, il existe également une demande plus importante pour les entreprises ayant un score ESG (environnemental, social et gouvernance) plus élevé. Cependant, la question est de savoir si les entreprises ‘plus vertes’ sont un meilleur investissement, du moins du point de vue du risque de rendement.

Dans un récent working paper, David Ardia, Keven Bluteau, Kris Boudt et Koen Inghelbrecht ont étudié cette question avec précision. Ils l’ont envisagée du point de vue des ‘changements inattendus dans la préoccupation générale concernant le changement climatique’ (unexpected media coverage, ou UMC). Ce faisant, ils ont examiné plus de 5 millions d’articles publiés dans les journaux américains entre 2003 et 2018. Ils ont confronté leurs données à des événements clés, tels que les différents sommets sur le climat (Copenhague, Doha, etc.) ou la sortie de l’ancien président américain Trump des accords de Paris.

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Quel est l’effet de l’UMC sur les portefeuilles d’actions vertes et brunes ? Afin de mieux le comprendre, nous allons mesurer la différence entre les portefeuilles verts et bruns (green minus brown, GMB). La réponse apparaît dans le schéma ci-dessous. Il existe une relation positive évidente entre les rendements et l’UMC. Lorsqu’il y a plus d’informations (inattendues) sur le climat, la différence entre les actions vertes et brunes augmente. De même, si l’on examine la situation au sein des industries, le résultat est encore plus net : plus une action est verte, plus elle réagit positivement aux informations inattendues.

D’un point de vue théorique, c’est une conséquence logique : les entreprises les plus brunes deviennent en effet plus risquées lorsqu’elles sont confrontées à des informations négatives, et cela se reflète rapidement dans le cours. Cependant, le fait que des informations inattendues soient intégrées aussi rapidement dans le cours ne constitue pas une évidence, mais c’est peut-être le signe que ‘l’hypothèse du marché de l’efficacité’ fonctionne mieux que nous ne le pensons.

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Les CEO qui veulent cacher leur ‘verdeur’ font fausse route. En effet, les entreprises qui ne fournissent aucune information sur les émissions sont placées dans la même catégorie que leurs homologues sectoriels. Les investisseurs détermineront donc, par consensus, le degré de ‘verdeur’ des entreprises. La rétention d’informations n’apporte donc heureusement aucun avantage aux entreprises : les entreprises vertes s’en sortent nettement mieux que leurs homologues brunes. Ainsi, être une Anuna de Wever financière peut produire de beaux résultats dans le portefeuille d’un investisseur. Mieux encore, cela vous protégera contre les informations climatiques inattendues.

Toutefois, ces éclairages intéressants ne se limitent pas au marché boursier, car une tendance similaire peut également être observée sur le marché de l’immobilier. Les maisons situées dans une zone inondable sont vendues à un prix inférieur (ou louées à un prix nettement supérieur). Le changement climatique peut donc également se faire sentir dans la partie immobilière du portefeuille d’un investisseur

Le professeur Gertjan Verdickt est professeur à la KU Leuven et expert en connaissances de l’Investment Officer. Il écrit sur l’économie et l’histoire financières.

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