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« Nous traverserons peut-être encore une période difficile, mais le creux de la récession constitue souvent un bon moment pour acheter. Nous déconseillons donc vivement de sortir des marchés, mais préconisons la prudence et optons pour la qualité », déclare Steven Nuyts, chief investment officer chez FinFactor.

Malgré la récente baisse des chiffres de l’inflation, l’inflation de base demeure trop élevée. C’est ainsi que Steven Nuyts décrit la situation actuelle du marché. « L’inflation de base continuera à baisser à un moment donné, mais cela ne garantit pas nécessairement une baisse des taux d’intérêt à long terme. Les banques centrales ont encore aux bilans d’importants avoirs en obligations qu’elles souhaitent vendre. De plus, les déficits publics entraînent une augmentation de l’offre de dette. Cette combinaison de taux d’intérêt plus bas à court terme, influencés par les banques centrales, et de taux d’intérêt à long terme pourrait entraîner une nouvelle pentification de la courbe des taux d’intérêt. En soi, c’est une bonne chose. »

Plan de relance de Joe

Le nombre exceptionnellement élevé de relèvements de taux d’intérêt sur une courte période n’est pas sans risque, poursuit le chief investment officer. « Nous avons déjà observé les premières fissures dans le système financier aux États-Unis, avec la faillite de certaines banques. En Europe également, l’augmentation de la charge des intérêts pour les gouvernements, comme l’Italie, n’est pas évidente. Sur le plan économique, la zone euro semble se trouver en récession. En revanche, l’économie américaine résiste étonnamment bien, ce qui s’explique en partie par le vaste plan de relance du président Biden. Néanmoins, nous anticipons une poursuite du ralentissement de l’économie américaine. »

« Pour le moment, l’impact du ralentissement économique sur les résultats des entreprises demeure très limité, à l’exception des pays émergents où nous observons un impact négatif. Les grandes entreprises conservent suffisamment de pouvoir pour ajuster leurs prix en fonction de l’inflation d’une part, et pour maîtriser leurs coûts d’autre part. Dans le même temps, les entreprises réalisent actuellement des marges bénéficiaires historiquement élevées. Bien que la situation puisse être difficile, nous n’anticipons pas de récession des bénéfices qui exercerait une forte pression sur les bénéfices des entreprises.

Plus loin dans le cycle

À ce stade du cycle économique, il est ‘très intéressant’ d’investir dans les obligations, déclare FinFactor de manière peu surprenante. « Les taux d’intérêt ont augmenté un peu plus que ce que nous avions prévu au début de l’année, mais nous sommes satisfaits d’avoir investi nos liquidités dans des obligations de qualité à ce moment-là. D’ailleurs, nous continuons à appliquer cette stratégie. Nous privilégions les entreprises non cycliques et affichant peu de dettes au bilan. Nous achetons également des obligations d’État de pays bénéficiant d’une notation élevée, comme l’Allemagne et les Pays-Bas.

« À terme, la baisse des taux d’intérêt peut entraîner un bénéfice de cours. De nombreux investisseurs se sont positionnés sur des obligations à court terme car les taux d’intérêt y sont plus attractifs. Nous recommandons d’investir un peu plus loin dans la courbe. Lorsque les taux d’intérêt commenceront à baisser, le bénéfice de cours sera plus important. Par ailleurs, la probabilité d’une nouvelle hausse des taux d’intérêt est limitée. Parallèlement, nous pouvons également investir dans des obligations à long terme. Le rendement est suffisamment élevé et la probabilité d’un scénario de nouveaux relèvements des taux d’intérêt est très faible. »

Attendre le point bas

Alors que FinFactor est surpondéré sur les obligations, il maintient provisoirement une position neutre sur les actions. « Nous traverserons peut-être encore une période difficile, mais le creux de la récession constitue souvent un bon moment pour acheter. Nous déconseillons donc vivement de sortir des marchés, mais préconisons une plus grande prudence dans la sélection des actions en attendant une confirmation. En matière d’actions, nous privilégions également la qualité. Nous investissons dans des entreprises capables de maintenir leurs résultats en période économique difficile. Les entreprises fortement endettées sont également à éviter. Dans notre sélection individuelle d’actions, nous ajoutons les facteurs ‘rachat d’actions’, ‘momentum des bénéfices’ et ‘valorisation’. Une fois que nous serons sortis de la récession, la ‘valeur’ pourrait bien performer. C’est pourquoi nous incluons déjà ce facteur dans notre sélection d’actions et de fonds. »

En ce qui concerne l’allocation régionale et sectorielle, Steven Nuyts maintient une position principalement neutre. « Dans chaque région, il est possible de trouver des investissements intéressants. Nous n’excluons donc aucune région ni aucun secteur. Cependant, nous adoptons actuellement une approche prudente à l’égard des matières premières. En cas de ralentissement économique, la demande diminue et les matières premières se retrouvent en difficulté. Nous nous intéressons également aux petites capitalisations, qui ont sous-performé ces dernières années. Cela peut prendre un certain temps, mais à un moment donné, il y aura un retournement de situation. »

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