En Belgique, Van Lanschot souhaite se développer non seulement de manière organique, mais aussi par le biais d’acquisitions supplémentaires. Toutefois, elle devra guetter les opportunités.
« Nous ne recevons pas encore de signaux indiquant que la consolidation est imminente », déclare Richard Bruens, membre du conseil d’administration et directeur du private banking, lors d’un entretien avec Investment Officer.
Avec environ 4,5 milliards d’euros d’actifs sous gestion en Belgique, Van Lanschot détenait une part de marché de 1,34 % à la fin de l’année dernière, ce qui place encore la banque privée dans le top 10 des plus grandes banques privées et gestionnaires d’actifs.
Mais elle en veut davantage. En effet, Bruens se rend compte qu’il opère sur un marché où les coûts liés à la digitalisation et la réglementation sont élevés, alors que les taux d’intérêt devraient rester bas pendant longtemps encore. En conséquence, la marge bénéficiaire se retrouve sous pression de différentes parts.
En fin de compte, malgré une accélération de la croissance de l’afflux net au cours des trois dernières années à plus de 7 % en 2018, les activités belges sont encore légèrement déficitaires.
Van Lanschot est donc expressément à la recherche d’éventuelles cibles d’acquisition, ce qui devrait fournir à la banque l’échelle nécessaire afin de pouvoir ‘fonctionner correctement au fil des cycles du marché’.
Mais contrairement au marché néerlandais, sur lequel Staalbankiers a été incorporée en 2016 et UBS Nederland un an plus tard, la banque n’a pas encore été en mesure de procéder à des acquisitions en Belgique.
« Il faut être deux pour danser le tango »
À quoi cela tient-il ? Bruens : « La liste des candidats potentiels est assez longue. Mais il faut être deux pour danser le tango. Nous n’explorons pas le marché de façon agressive pour demander aux parties : pourrions-nous vous acquérir ? Au contraire, nous évaluons très discrètement, via toutes sortes de canaux, s’il y ou non un intérêt à engager des discussions. »
Pour l’instant, cela n’a pas donné grand-chose. « Non, nous ne recevons pas de signaux indiquant qu’une vague de consolidation comme celle des Pays-Bas est en vue, mais ce n’est pas non plus nécessaire. Si une partie qui nous convient manifeste de l’intérêt, cela peut fonctionner. »
Malgré la pression sur les marges, il estime que ‘bien que les chiffres soient loin d’être toujours publics’, il n’est pas vrai que de nombreuses parties soient au bord du gouffre. Selon lui, il peut en effet y avoir très nombreuses raisons à vouloir vendre une banque privée. Dont la digitalisation en cours.
Adéquation culturelle
Que recherche Van Lanschot en Belgique ? Une partie ayant tout au plus ‘quelques milliards’ d’actifs sous gestion. « Compte tenu de notre position actuelle, je ne pense pas qu’il soit très raisonnable d’investir des sommes d’argent considérables, même si nous sommes parmi les banques les mieux capitalisées d’Europe. »
Une prise de contrôle plus importante risque également de peser trop lourdement sur l’organisation et la culture de Van Lanschot, ce qui est précisément ce que Bruens veut éviter. « Nous n’avons pas de classement en tête. Le plus important, c’est la bonne adéquation culturelle, que l’entreprise nous convienne. »
Digitalisation
Ces dernières années, Van Lanschot a beaucoup investi dans la digitalisation et l’analyse de données. Plusieurs applications ont ainsi été développées et l’environnement en ligne a été grandement amélioré. En Belgique, les clients passent désormais au même système IT qu’aux Pays-Bas, ce qui, selon Bruens, cela devrait être concrétisé au cours de l’année à venir.
« Les clients peuvent notamment consulter quotidiennement l’évolution du portefeuille d’investissement, effectuer des transactions d’investissement et régler leurs opérations de paiement. Nous serons bientôt à l’avant-garde en Belgique. »
Toutefois, la digitalisation en profondeur ne se fait pas au détriment du conseil personnel, souligne Bruens. « En tant que gestionnaire de fortune, notre conseil global ne se limite pas à l’investissement, mais porte sur un large éventail de sujets, en fonction de ce que le client souhaite réaliser. Par exemple, répartition entre privé et entreprise, transmission aux enfants, biens immobiliers ou résidence secondaire à l’étranger. »
Davantage d’interaction
Selon lui, le contact entre le client et son private banker via l’application sur le smartphone doit plutôt être considéré comme un ajout ‘qui améliore l’interaction et l’expérience client’.
« Vous avez une petite question à poser à votre private banker ? Cela se fait très facilement via l’application. Inversement, le banker peut également vous envoyer un article intéressant, par exemple. Cela signifie qu’il y a davantage d’interaction, parfois proactive, entre le client et le banker, sans qu’ils aient pour ce faire besoin d’avoir un entretien téléphonique ou de se réunir physiquement dans la même pièce. »