Le remboursement des retenues à la source est souvent retardé par des facteurs indépendants de la volonté de l’investisseur. Pourtant, comprendre quand les remboursements doivent avoir lieu est un outil d’investissement largement sous-utilisé pour améliorer la planification et le contrôle financiers.
Dans un article précédent, j’ai expliqué pourquoi le fait de déposer une demande plus tôt peut conduire à de meilleurs résultats. Étape suivante du parcours : que se passe-t-il après l’envoi d’une demande ? Dans les processus de recouvrement standardisés, les conditions de remboursement sont souvent l’un des éléments les moins visibles, alors qu’elles ont un impact direct sur les flux de trésorerie et la planification des portefeuilles.
La plupart des fonds n’ont que peu d’informations sur le moment où se font les remboursements. Sans cette visibilité, il devient plus difficile de modéliser les flux entrants, de planifier les ressources ou de répondre avec certitude aux questions des investisseurs.
Pourquoi les délais sont imprévisibles
Chaque marché a ses propres règles et coutumes. Certaines autorités traitent les demandes en quelques mois, d’autres mettent des années à le faire. Certaines organisations ont même la réputation de ne verser que très peu d’argent. La réactivité des autorités fiscales évolue avec le temps et les demandes complexes peuvent donner lieu à des contrôles supplémentaires ou à des silences prolongés. Même lorsque les demandes sont introduites correctement et dans les délais, il est souvent difficile d’en prévoir l’issue.
C’est pourquoi le suivi des délais est souvent laissé de côté dans la planification des remboursements, ou il est traité seulement de manière superficielle. On considère qu’il s’agit d’un paramètre trop incertain pour être mesuré et qu’il ne vaut donc pas la peine d’essayer de le comprendre ou de le modéliser.
Ce problème est aggravé par des procédures de recours incohérentes et des goulets d’étranglement dans la chaîne des intermédiaires. Les changements de personnel au sein des autorités fiscales, les évolutions de l’interprétation des procédures et les développements politiques ou réglementaires peuvent encore miner les attentes.
Pourquoi c’est plus important que jamais
Les remboursements représentent du capital. Lorsque les délais ne sont pas clairs, ce capital devient plus difficile à gérer. J’ai vu des fonds qui avaient du mal à produire des modèles de flux de trésorerie fiables ou à fournir des mises à jour aux parties prenantes simplement parce que le calendrier des remboursements est rarement suivi.
Ce manque de clarté crée également une pression supplémentaire. Lorsqu’on ne sait pas quand les demandes seront remboursées, la planification devient réactive. On perd du temps à courir après les mises à jour de statut au lieu de résoudre les vrais problèmes.
Le fait qu’un remboursement soit susceptible d’intervenir dans un délai d’un an ou seulement après deux ans ou plus constitue une différence importante. La différence entre un remboursement après un an ou trois ans a de très nombreuses implications, tant pour les stratégies de réinvestissement que les réserves de liquidités.
Connaître les délais ajoute de la valeur
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de connaître les délais. Des solutions existent. La clé est de disposer d’ensembles de données importants, précis et solides sur la plus grande variété de combinaisons de remboursements, telles que le pays d’investissement, le type de bénéficiaire effectif, le mécanisme de remboursement, etc. Avec la technologie adéquate, vous pouvez ensuite comparer les conditions de remboursement attendues et signaler les retards en fonction de l’expérience antérieure.
Bien qu’aucun modèle ne permette de prédire tous les résultats, cette approche donne une image beaucoup plus claire des résultats attendus. Elle permet d’améliorer les prévisions, les rapports aux investisseurs et l’alignement interne. Cette approche permet également d’identifier les retards en amont et de prendre des mesures proactives si nécessaire.
De l’opacité à la transparence
L’idée que le calendrier des remboursements ne peut être raisonnablement déterminé doit être remise en question. Il existe bien des schémas prévisibles – je les ai vus. Avec l’expertise appropriée et une technologie spécialement développée pour les suivre, même une vision partielle peut changer fondamentalement la façon dont les remboursements sont gérés.
En matière de retenue à la source – comme dans la plupart des autres domaines de la gestion de patrimoine – le fait de pouvoir anticiper vous donne un avantage certain.
Reuben John est Managing Director DACH, UK & IE chez Wtax, qui fait partie du panel d’experts d’Investment Officer.