Les conseillers financiers sont préoccupés par la vente de produits qui se voient attribuer à
tort le label ESG. Telle est la conclusion d'une étude réalisée par Cicero, un bureau d'études
de marché.
Sur les 100 conseillers qui ont participé à l’enquête, 97 se sont dits ‘très’ ou ‘fortement’
préoccupés par le « risque potentiel d’être accusés de vendre des produits mensongers ou
inexacts. »
« Le vocabulaire utilisé dans ce segment du marché induit en erreur. Il n’y a que peu de
réglementation sur la labellisation d’un produit », explique Neville White, responsable de la
recherche chez Eden Tree, un gestionnaire d’actifs qui a cofinancé l’enquête.
Scandale des assurances
Les conseillers - ou distributeurs - qui font la promotion et la médiation de ces produits de
gestionnaires d’actifs peuvent faire l’objet de sanctions de l’autorité de surveillance, comme
cela a été le cas au Royaume-Uni suite à un scandale des assurances. Les parties avaient
alors été condamnées à (re)verser 30 millions de livres aux clients pour avoir fourni des
informations inexactes.
Selon les conseillers interrogés par Cicero, maintenant que le marché manifeste un grand
intérêt pour le développement durable et les investissements durables, il existe un important
risque que des parties labellisent à tort des produits ‘ESG’.
Mais maintenant que des milliers de sociétés cotées sont impliquées, il est difficile pour les
gestionnaires d’actifs d’évaluer chaque entreprise en profondeur quant à sa politique et son
score ESG. Depuis la formulation des 17 ODD des Nations Unies, on s’est par exemple
davantage intéressé au volet ‘social’ de l’ESG, mais on en connaît encore relativement peu
les tenants et aboutissants.
Norme de qualité en Belgique
Dans l’intervalle, toutes sortes d’initiatives ont cependant été prises. Ainsi, la Fédération
belge du secteur financier (Febelfin) travaille sur l’obligation pour tous les produits durables
de répondre à une norme de qualité dans le courant de cette année afin d’obtenir le label de
développement durable.
Il existe également des initiatives telles que le Task Force on Climate-related Financial
Disclosures (TCFD), qui aide les entreprises à identifier les risques climatiques pour les
investisseurs. Dans l’intervalle, il existe également un Corporate Human Right Benchmark,
qui porte sur le respect des droits de l’homme par les sociétés cotées en bourse.
Un tiers des consultants interrogés dans le cadre de l’étude Cicero ont déclaré qu’ils
souhaitaient une meilleure labellisation des critères ESG. La Commission européenne
déclare qu’elle soutient une initiative en faveur d’un système de classification européen.