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Les marchés émergents ont signé un deuxième trimestre très honorable ; l’indice Morningstar EM TME affiche un rendement de 5,75 % en euros. Sur l’ensemble du premier semestre, il gagne 10,73 %.

Au deuxième trimestre, les marchés émergents ont devancé les marchés d’actions internationales, à l’aune de l’indice Morningstar Global TME, qui a affiché un rendement de 3,71 %. Mais entre début janvier et fin juin, la sphère émergente a sous-performé les marchés internationaux de quelque quatre points de pourcentage.

Les belles performances des marchés émergents s’expliquent notamment par les bons résultats des actions taïwanaises, qui ont progressé de 15 % sur le trimestre. Elles avaient aussi avancé de 14 % sur les trois premiers mois de l’année, si bien que le marché taïwanais a gagné plus de 31 % entre début janvier et fin juin. Taïwan occupe donc la deuxième place du podium des actions pour 2024, derrière la Turquie.

Les actions taïwanaises exposées à l’intelligence artificielle et aux semi-conducteurs, avec notamment Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC), Hon Hai Precision Industry Co, MediaTek et Quanta Computer, ont surtout été prisées des investisseurs. Ces quatre entreprises sont les plus lourdement pondérées dans l’indice. Leur cours (sauf pour Hon Hai Precision Industry Co) avait déjà fortement augmenté l’an dernier, mais ces titres ont encore gagné des dizaines de points de pourcentage sur les six premiers mois de 2024.

Inde et Mexique

L’Inde brille aussi cette année. Comme dans de nombreux autres pays, les électeurs indiens étaient appelés aux urnes en 2024. Les élections indiennes se sont déroulées en sept phases, entre le 19 avril et le 1er juin. Avant les élections, et le verdict des urnes, les investisseurs espéraient une réélection du Premier ministre Narendra Modi.

L’économie indienne avait en effet profité de la politique menée lors des deux mandats précédents. Début juin, l’indice Morningstar India TME avait gagné plus de 14 %.
Narendra Modi a certes été réélu pour un troisième mandat, mais il a recueilli nettement moins de suffrages qu’attendu. Les actions indiennes ont abandonné 7 % en l’espace d’une séance. La déception a toutefois été de courte durée : le marché s’est redressé et a poursuivi son ascension. Depuis début janvier, il a gagné 20 %.

Le marché mexicain des actions a été moins en verve. Les Mexicains étaient aussi invités à élire un nouveau président pour un mandat de six ans. À l’approche des élections, et le jour même, le pays a connu des troubles qui n’ont pas épargné la place boursière. Les actions mexicaines ont, petit à petit, cédé du terrain. Après l’annonce de la victoire écrasante de Claudia Sheinbaum, la candidate de gauche, la Bourse mexicaine a véritablement dévissé, perdant près de 9 % en l’espace d’une séance. Sur le premier semestre de l’année, le marché mexicain affiche une perte de plus de 13 %.

Un fonds sur le radar

Les stratégies qui apparaissent sur le radar de Morningstar se distinguent par la solidité de l’équipe de gestion et du processus d’investissement. Les analystes de fonds de Morningstar mènent une analyse qualitative soigneuse et s’appuient sur des algorithmes appliquant un cadre similaire.

Dans cette édition, nous mettons en exergue un fonds de la catégorie des actions des marchés émergents qui répond à ces critères. Le fonds Robeco QI Emerging Conservative Equities obtient la plus haute note (High) sur le pilier People de la part des analystes de Morningstar. Sur le pilier Process, la note est Above Average, si bien que la note Morningstar Medalist Rating s’établit à Silver.

Le fonds Robeco QI Emerging Conservative Equities fait partie de la gamme de fonds d’actions quantitatifs prudents de Robeco. La gestion a été confiée à une équipe de six personnes chapeautée par Pim van Vliet. Ses travaux académiques posent les bases conceptuelles de la philosophie d’investissement de la stratégie. Stable et expérimentée, l’équipe de gestion peut compter sur le soutien d’une douzaine d’analystes quantitatifs, sous l’égide de David Blitz et Weili Zhou. Ces derniers sont responsables de la recherche et du développement du modèle. L’excellente réputation de l’équipe est essentielle pour la réussite du fonds, dans la mesure où ses membres affinent en permanence le processus systématique.

Exécution disciplinée

Les principaux atouts de cette stratégie sont notamment la base académique, la possibilité de répliquer le modèle et l’exécution disciplinée du processus d’investissement. Le processus systématique, basé sur des règles, est centré sur un modèle interne de sélection des actions. Ce modèle repose sur une étude empirique qui montre qu’investir dans des actions peu risquées permet de générer des rendements corrigés du risque supérieurs.

La stratégie va cependant au-delà de l’investissement traditionnel à faible volatilité, puisqu’il combine des signaux de valeur, qualité, sentiment et momentum pour améliorer le profil rendement-risque global. L’équipe entend conserver en portefeuille les actions les mieux classées et essaie de limiter les rotations du portefeuille.

Conformément au modèle, le portefeuille du fonds Robeco QI Emerging Conservative Equities puise dans les actions affichant la plus faible volatilité de l’univers. Cela peut se traduire par un profil plus défensif que celui de l’indice de référence et des pairs sectoriels. La stratégie privilégie les actions peu onéreuses de sociétés versant un dividende supérieur à la moyenne et affichant un momentum positif.

Le portefeuille diversifié comporte 200 à 300 actions. Par rapport à l’indice, il affiche depuis un certain temps un biais vers les moyennes et petites capitalisations. Malgré cela, le fonds investit dans les mégacapitalisations, dont TSMC, qui était la plus importante position du portefeuille fin mai 2024. Le portefeuille est structurellement sous-exposé au secteur technologique, au profit de secteurs défensifs tels que les biens de consommation défensifs, la santé et les services aux collectivités.

En termes d’allocation géographique, le portefeuille surpondère Taïwan et plusieurs petits pays de l’indice : Malaisie, Thaïlande… Il est en revanche sous-exposé aux poids lourds de l’indice que sont la Chine, l’Inde et la Corée du Sud.

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Ronald van Genderen est Senior Manager Research chez Morningstar Benelux. Membre du panel d’experts d’Investment Officer, Morningstar analyse et évalue les fonds d’investissement sur la base d’études quantitatives et qualitatives.

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